Les éleveurs ovins sur les dents

Les éleveurs ovins étaient présents hier à la foire et n’ont pas manqué de rappeler aux élus et au public que le loup, qui a fait son apparition depuis environ dix ans sur les alpages français, notamment en Isère et en Savoie, continuait à leur prélever des bêtes. Les éleveurs avaient d’ailleurs apporté la carcasse d’une brebis. Une preuve à l’appui, s’il en fallait une…

p1000225.jpg

La carcasse d’une brebis, dans les allées de la foire, près du stand des syndicats ovins de l’Isère

L’attaque la plus récente s’est produite dans les Bauges (Savoie), il y a deux jours, sur un bovin. Pour Patrick Rolland, éleveur ovin à Chichilianne et vice-président de la section ovine de la FDSEA Isère, une telle attaque n’est pas extraordinaire. “Non, ce n’est pas nouveau, malheureusement. Le loup peut s’en prendre aussi aux bovins. Il faut se souvenir qu’une telle attaque a eu lieu en 2005 dans la Valdaine. Pour ce qui s’est passé dans les Bauges, au Margeriaz, il semble qu’au vu de la consommation de viande constatée, cette attaque serait le fait de deux ou trois loups”.

“Il est impératif de revoir la Convention de Berne”, ajoute Patrick Rolland. Nous attendons un minimum de courage de nos politiques. Il faut que l’animal change de statut”.

Le loup met-il en péril l’élevage ovin?

“Oui. N’oublions pas qu’un alpage a été abandonné dans Belledonne, celui de l’Arpette, et que ce n’est certainement pas le seul dans les Alpes”.

Les éleveurs n’ont de cesse de répéter que sans pâturage, les milieux ouverts s’embroussaillent rapidement et les bois deviennent impénétrables. Jean-Pierre Jouffrey, qui fait pâturer ses brebis sur l’alpage de la Périoule, sur la commune d’Allevard, souligne l’utilité de cette pratique:

“J’entretiens cet alpage depuis 1974. je me rends compte de l’importance vis-à-vis de la société de maintenir cet espace ouvert. En effet, de nombreux randonneurs passent par ici l’été et l’hiver, les pentes enneigées font le bonheur des skieurs…Malheureusement, depuis 1998 et l’apparition du loup, quelques quartiers de l’alpage ne sont plus utilisés du fait du regroupement nocturne que je pratique. Le bois commence à gagner du terrain, c’est dommage”.

Rappelons qu’en dix ans, les brebis de Jean-Pierre Jouffrey ont été victimes de nombreuses attaques du prédateur.

Gilbert

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut de page