Humus contre effet de serre

L’agence d’information agricole romande (AGIR) a relaté hier l’idée du député Vert Bernard Martin (canton de Vaud) pour lutter contre l’effet de serre. L’idée est la suivante: “Les terres cultivées représentent le plus grand puits de carbone du monde, après les océans et avant l’atmosphère. Pourquoi ne pas les utiliser pour lutter contre le réchauffement climatique?”.  Ainsi se résume le “postulat” (cela s’appelle ainsi chez nos voisins helvètes) de M.Martin.

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Pour le député Vert suisse Bernard Martin, les agriculteurs pourraient vendre des quotas de carbone…

Une idée qui a interloqué tout le monde, semble t-il. Spécialistes, agriculteurs et représentants de l’Etat sont restés partagés sur le sujet. La responsable du Département vaudois de l’économie a botté en touche, expliquant que l’Agroscope Changins-Wädenswil a été sollicité sur ce sujet, que les avis des experts ne sont pas unanimes et que le Canton ne dispose pas des compétences requises en la matière pour entreprendre l’étude demandée par le postulat. Par 4 voix contre 3, la commission a refusé de faire suivre le dossier au Conseil d’Etat. Le député Martin a maintenu son postulat avec un rapport de minorité. Il est prévu d’en re-discuter à l’automne.

Accroître la part de carbone stocké dans le sol fait partie des possibilités d’abaisser le taux de gaz carbonique dans l’atmosphère. Jean-Auguste Neyroud, chercheur à l’Agroscope de Changins, confirme ce point, selon AGIR, allant donc dans le sens de l’ écologiste suisse. Pour arriver à ce résultat, Bernard Martin propose d’augmenter le taux d’humus – la fraction la plus fine de la matière organique décomposée – dans les sols. Comment? “Par rotation des cultures, apports de fumier, de compost, de lisier et de purin enrichis, restitution de paille, non labour, mise en prairie…”, précise t-il. Il pense ainsi que la moyenne actuelle en Suisse – 60 tonnes de carbone organique par hectare – pourrait être un peu plus que doublée.

Mais la proposition ne s’arrête pas là. Comme le précise AGIR, elle vise également l’entrée des sols enrichis en humus sur le marché du carbone: “Depuis la signature du Protocole de Kyoto, les entreprises (industrielles, agricoles ou autres) peuvent vendre ou acheter des quotas de carbone. Ainsi, l’agriculture aurait la possibilité de devenir créditrice de quotas de cette matière responsable, en grande partie, de l’effet de serre”.

“Fin 2006, la tonne de carbone se vendait 20 euros”, affirme Bernard Martin, qui pense qu’ainsi on pourrait rendre la terre agricole aussi lucrative que le terrain à construire!

Liens: agirinfo.com

Gilbert

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