FAIBLES RECOLTES, PRIX EN HAUSSE

Pendant l’été 2007, la situation agricole a été fortement perturbée par des conditions météorologiques exceptionnelles. Les températures partout inférieures aux normales saisonnières et la forte pluviosité, supérieure à la normale sauf dans quelques départements, ont nui aux productions végétales, hormis pour les cultures d’été en place. La production d’herbe au champ a, en effet, bénéficié des pluies fréquentes même si elles ont ensuite rendu difficile la récolte; en moyenne, la totalité de la production annuelle normale d’herbe était déjà réalisée au 20août, au lieu de 80% habituellement.

Après la vague de chaleur d’avril, les excès de pluie ont retardé les récoltes et du même coup pénalisé les rendements de façon plus ou moins importante selon les régions et en particulier ceux de la production céréalière française qui diminue en 2007 de 8% par rapport à la moyenne 2002/2006. De même pour les autres pays de l’Union européenne, la Commission européenne annonce une production de céréales à 255 millions de tonnes, en dessous des anticipations de juin et juillet.

Spirale haussière non maîtrisée

En juillet, le recul de la récolte a provoqué sur le marche intérieur français une forte hausse des cours des blés, meunier et fourrager, qui ont flambé courant août et début septembre. La situation française s’inscrit dans celle du marché mondial du blé pris dans une spirale haussière non maîtrisée:

les prix n’ont jamais été aussi élevés. Les stocks déjà bas devraient encore diminuer, la consommation dépassant la production cette année encore.

Les prix des autres céréales ont aussi fortement augmenté par rapport à 2006 mais moins que ceux du blé. La production de colza, nettement accrue par l’extension des surfaces de production, atteindrait 4,6millions de tonnes. Elle profite du développement de la filière des biocarburants. Les cours du colza sont toujours en forte hausse par rapport à la campagne 2006-2007 dans le sillage de ceux du soja.

La production des légumes a été également affectée par le climat qui a favorisé la consommation de légumes à cuire, tels que la courgette, au détriment des crudités, tomates et concombres. Globalement, les prix de l’ensemble des légumes sont plutôt en hausse.

En ce qui concerne les fruits, le niveau de production a été peu affecté, le climat ayant plutôt provoqué une récolte précoce. La campagne de l’abricot, faible en volumes mais de belle qualité, a connu de bons niveaux de prix.abricots.jpg Au contraire, le marché de la pêche a connu cet été des difficultés liées à un démarrage des cours particulièrement bas et une demande découragée par le temps maussade, il s’est redressé en août avec la baisse de l’offre et de nombreuses mises en avant.

En août, les prix des animaux de boucherie sont remontés, fortement pour les ovins, de façon plus limitée pour les bovins et surtout les porcins. Les prix des gros bovins sont remontés tout en restant en retrait par rapport à 2006. Ils subissent encore l’effet d’une offre accrue de la réduction des exportations sur l’Italie. La cotation de l’agneau a fortement remonté en août pour dépasser son cours de l’année 2006. Les ovins bénéficientd’un recul des importations accentué par l’épisode de fièvre aphteuse au Royaume-Uni. Les abattages poursuivent, quant à eux, leur tendance à la baisse.

Le cours du porc charcutier baisse de 12%par rapport à 2006. Bien qu’il ait un peu augmenté en août, il n’a pas rattrapé le niveau de l’an passé. Les abattages de porcins ont progressé sur les huit premiers mois de l’année. L’excédent du commerce extérieur de viande porcine se détériore par rapport à 2006.

Les volailles, à l’exception de la dinde, poursuivent leur reprise par rapport à 2006, année marquée par la crise de l’influenza aviaire. Les abattages de volailles sont toujours largement supérieurs à ceux de 2006, de même que les exportations.cou-nu-rouge-pattes-jaunes-2.jpg

Les cours du poulet restent à un niveau relativement élevé. En août 2007, le prix des œufs est supérieur de 42% à celui de2006. Sur les dix premiers mois, la production française d’œufs serait inférieure à celle de l’année précédente, comme dans la plupart des autres pays européens. La hausse du prix des céréales se répercute sur ceux des aliments pour animaux (+12% sur un an en juillet). Elle affecte particulièrement les exploitations d’élevage de porcins et de volailles, l’alimentation animale représentant 80% des achats courants.L’ensemble de leurs coûts de production augmentent de 10% en juillet.

Léger mieux pour le lait

La collecte de lait de vache, réduite dès le début de campagne à cause de la forte croissance des cessations d’activité, semblerait se reprendre légèrement au cours de l’été. Elle progresserait de 0,6% en juillet 2007 par rapport à juillet 2006. En juillet 2007, les prix agricoles à la production accroissent leur avance par rapport à 2006. La croissance des prix alimentaires à la consommation reste en revanche modérée.

Les grandes cultures et les vins d’appellation contrôlée sont les deux acteurs essentiels du renchérissement des prix à la production, avec respectivement 38% et 9% par rapport à juillet 2006. La répercussion de cette hausse sur les prix à la consommation est limitée pour les produits à base de céréales pour lesquels le coût de la matière première représente une très faible part du prix de vente Les hausses de prix des céréales et, dans une moindre mesure, des vins et champagne ont également contribué à l’amélioration du solde du commerce extérieur agroalimentaire

source: Agreste

Gilbert

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