Jean-Michel Lemetayer précise sa position

Par la voix de son président, Jean-Michel Lemetayer, qui s’exprimait jeudi dans les colonnes du journal économique La Tribune, la FNSEA, jusqu’alors farouchement opposée à l’idée d’un gel de la commercialisation des semences OGM, modifiait sa position.

“Je suis prêt [à accepter] le principe d’un gel des OGM jusqu’au vote d’une loi permettant de clarifier leur statut et les conditions de leur exploitation en France”, déclarait le président de la FNSEA. Il ajoutait que ce “compromis” n’était que provisoire, qu’il accepterait le gel, mais “à condition que le texte prenne effet avant les prochains semis du printemps”.

Aujourd’hui, Jean-Michel Lemetayer, sur le site de la FNSEA, a tenu à mettre les points sur les i:

“L’article paru aujourd’hui dans le quotidien La Tribune est exact mais puisque les mots ont un sens, il faut préciser les choses. Il manque en effet un aspect essentiel que j’avais évoqué dans cette même conversation journalistique lorsque j’ai expliqué que j’étais prêt à accepter le principe d’un gel sur les cultures OGM. En effet, j’avais ajouté… “à la condition qu’une loi soit votée et ses effets applicables avant les prochains semis du printemps 2008. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. C’est lui qui a la maîtrise du calendrier parlementaire et il est impératif que la loi soit débattue immédiatement”.

A vrai dire, la nuance entre la teneur de l’article et cette mise au point ne saute pas aux yeux. Quoiqu’il en soit, le président de la FNSEA a fait savoir qu’il souhaitait que l’on enterre la hache de guerre à propos des OGM, tout en pourfendant l’attitude des “faucheurs volontaires”:

“Au-delà, il me paraît urgent d’en finir avec la polémique permanente des OGM. Tout le monde peut avoir un avis, une sensibilité et une opinion sur le sujet. Je respecte ceux qui sont pour comme ceux qui sont contre. Mais la loi s’applique à tous. Nous sommes un pays de droit et j’attends beaucoup de la future loi pour en finir avec des “guerres” qui n’ont plus lieu d’être. Les scientifiques doivent vraiment nous éclairer et les politiques doivent vraiment décider… Par ailleurs, et il me paraît nécessaire de l’indiquer là, croyez-vous que c’était facile pour la FNSEA d’aller au Grenelle de l’Environnement ? A l’évidence non. Et pourtant, nous y sommes allés, non comme on va à Canossa, mais avec convictions et propositions. Faut-il le dire sans ambages, les paysans sont et resteront les premiers écologistes du pays.

Ils aiment trop la terre et la nature pour ne pas avoir l’instinct et l’envie de la préserver. A bon entendeur. L’agriculteur peut beaucoup pour la préservation de l’environnement, les énergies vertes sont à développer et nos pratiques sont à améliorer mais de grâce reconnaissons les efforts consentis, le travail réalisé et les résultats déjà obtenus en ce sens pour qu’il n’y ait pas de boucs émissaires mais seulement des gens de bonne volonté. Peut-on dire la même chose, alors, des faucheurs volontaires ? Ils ne respectent ni la propriété, ni les moyens de production, ni la loi ! Sous la sympathie apparente, il y a des durs et des spécialistes de l’agitation. On ne débat pas en détruisant. On ne fait pas réfléchir en fauchant. On n’impose pas ses idées en obligeant et en pratiquant la désobéissance civique.”

C’est à la suite des travaux du Grenelle de l’environnement, que le ministre de l’écologie, Jean-Louis Borloo, dans un entretien au journal Le Monde, fin septembre, avait laissé entendre que l’on se dirigeait vers un gel de la commercialisation des semences OGM pour l’année 2008 . La FNSEA, alors opposée à une telle idée, avait menacé de se retirer définitivement du Grenelle de l’environnement. Jean-Louis Borloo a promis une loi sur les OGM avant la fin de l’année. Il ne lui reste plus que 74 jours.

Source: FNSEA

Gilbert

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