Fête de la viande à Lumbin

A l’origine de cette réunion conviviale de tous ceux qui vivent du bétail (éleveurs, alpagistes, bergers, marchands de bestiaux, transporteurs, etc.), la réflexion du maire de Lumbin, Gérard Faiella, qui, en pleine crise de la vache folle, s’était dit que la meilleure façon de réagir était de faire preuve de solidarité avec les éleveurs et de les convier à faire la fête.

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350 personnes à Lumbin, pour cette réunion conviviale

Et depuis 11 ans, ce banquet où l’on sert aux convives de la viande de Lumbin, engraissée en alpage, est l’occasion de resserrer les liens de la chaîne, de renouer les contacts, d’honorer les uns et les autres. Au pied de la Chartreuse, au royaume des parapentistes, cette manifestation, organisée par la commune de Lumbin et la Communauté de communes, en partenariat avec l’ADAYG, a réuni 350 convives sous un chapiteau.

“Oui, toute la chaîne est là, à Lumbin, explique Max Josserand, éleveur, marchand et transporteur de bétail, et très souvent animateur des comices agricoles du département. C’est un moment de bonheur. Ca permet d’échanger. Ca permet, par exemple, d’honorer Fernand Gaude, qui, à 84 ans, fait encore office de berger à Saint-Bernard-du-Touvet. Vous avez vu son émotion quand on lui a remis le bouquet!”

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Max Josserand et Fernand Gaude

Yves, lui aussi est berger. Venu de Die avec quelques brebis pour l’occasion, il est de la fête. Il a à la main sa houlette, qui lui sert à attraper les brebis par la patte arrière. “C’est radical. L’animal stoppe illico car s’il bouge, ça lui irrite le nerf”. C’est ce qu’il explique au micro. Chaque année, début juin, Yves conduit son troupeau, des mérinos d’Arles, au-dessus du refuge Jean-Collet, dans Belledonne. Il reste en alpage jusqu’à la fin septembre. Il nous apprend, en outre, que le mouton, qui par sa pâture fait obstacle à la fermeture de ces espaces d’altitude, a l’avantage, méconnu, de manger l’ambroisie. L’ambroisie, plante envahissante, peste végétale présente en Isère dans 345 communes (sur 533). La lutte contre cette plante -qui a fait l’objet d’un arrêté préfectoral daté du 7 mars 2000- pourrait donc passer par les moutons. A méditer.

L’estive est terminée en Isère. Les bêtes sont, dans leur grande majorité, descendues des alpages. “Le dernier voyage sera pour les alpages de Vaujany “, précise Max Josserand. “Et puis, le 1er novembre, je prends la direction du massif des Maures avec quelque 600 génisses dont quelques-unes s’arrêteront en Ardèche, à Alba-la-Romaine, où il y a une déprise agricole”.

Comme quoi, la transhumance ressemble parfois au mouvement perpétuel.

Gilbert

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