Les Français divisés sur une culture encadrée

52 % des Français pensent qu’il faut permettre la culture encadrée des OGM pour sauvegarder la compétitivité des agriculteurs français. C’est ce qui ressort d’un sondage exclusif CSA réalisé pour le compte du GNIS (Groupement national interprofessionnel des semences et plants) et de l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs) les 17 et 18 octobre sur un échantillon national représentatif de 1000 personnes.

Ce sondage révèle également que la majorité des Français connaissent les raisons du choix de la culture de maïs OGM en citant dans l’ordre : « l’amélioration du rendement », « un coût de production moins important », « la meilleure résistance des cultures aux maladies et aux parasites » et « la limitation de l’usage des pesticides ».

A noter que 24 % d’entre eux ne se prononcent pas, confortant l’idée que de nombreuses personnes restent en attente d’information sur le sujet des OGM.

Ce sondage montre aussi que les Français sont pleinement conscients des risques d’arrachage puisqu’ils sont 62 % à être d’accord avec l’assertion « un agriculteur qui cultive du maïs OGM prend un risque de voir son champ détruit par des militants anti-OGM». Ils sont également 50 % à penser que les destructions illégales des essais et des cultures OGM découragent les chercheurs français.

Pourquoi les agriculteurs cultivent du maïs OGM ?
L’Association Générale des Producteurs de Maïs a également interrogé, avec l’institut Kleffmann, des agriculteurs, producteurs et non producteurs de maïs OGM. Ce sondage a été conduit en juillet 2007 auprès de 234 maïsiculteurs d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées.
Cette année, 22.000 hectares de maïs Bt ont été cultivés. Des surfaces et un nombre d’agriculteurs suffisants pour recueillir les avis des producteurs de maïs, et les motivations de ceux qui ont décidé de se lancer dans la culture du maïs Bt, en dépit d’une forte pression d’opposants.

Limiter les pertes liées aux parasites
Sans surprise, ce sont d’abord dans les zones de production où les attaques de pyrale et de sésamie sont fortes que les agriculteurs cherchent à s’en protéger. La résistance à la pyrale et à la sésamie (53% des réponses) et la résistance à la verse liée aux dégâts des insectes (36%) sont les premières motivations des agriculteurs. Ils citent également une meilleure qualité de tige, ou un moyen d’éviter la perte d’épis tombés au sol.
D’autre part, la culture de maïs Bt est pour les agriculteurs une solution plus simple et plus efficace que les luttes chimiques et biologiques contre les insectes.

Produire un maïs de qualité
Les dégâts causés par la pyrale et la sésamie sont propices au développement de champignons parasites au niveau des épis, ce qui en dégrade la qualité. Or celle-ci est une exigence permanente pour la filière maïs, notamment pour l’alimentation animale.
La meilleure qualité sanitaire de la plante et des grains est évoquée par 48 % des agriculteurs utilisateurs. D’autre part, cette qualité de la récolte est associée au meilleur rendement souligné par 30% des agriculteurs utilisateurs.
Le gain de rendement – en moyenne de 15% entre maïs OGM et maïs conventionnel – est directement lié à l’intensité des attaques des parasites sur la culture.
Les agriculteurs ont donc des motivations à la fois techniques et économiques. Ils estiment que le maïs Bt est favorable à la commercialisation, sur le plan qualitatif (« une réponse à la législation sur les mycotoxines », « une marchandise loyale et marchande »), mais aussi pour répondre à la forte demande du marché, principalement espagnol. 87 % des utilisateurs de maïs OGM en 2006 ont semé à nouveau du maïs OGM en 2007.

Une culture écologique
Les agriculteurs estiment que la culture du maïs Bt participe à la protection de l’environnement : réduction de l’utilisation des insecticides (21%), mais aussi économies de carburant en limitant le nombre de passages dans la culture. Ils ont également constaté que le maïs Bt n’avait aucune incidence sur la faune auxiliaire.

Enfin, l’élément déterminant dans la prise de décision des agriculteurs ayant décidé de se lancer dans la culture d’OGM a été une visite d’essais et le partage d’expérience avec un voisin pour 33% d’entre eux, ou une discussion avec leur entourage professionnel pour 28 %. Ils expriment également fortement la volonté de se faire leur opinion personnelle (33%).
Chez les non-utilisateurs, on note que la crainte de la pression sociale est un facteur de frein très fort (30%). Près de la moitié des personnes interrogées considèrent d’ailleurs que c’est un sujet de discussion difficile.

Rappelons qu’hier le président de la République s’est exprimé sur la question des OGM: “La vérité est que nous avons des doutes sur l’intérêt actuel des OGM pesticides ; la vérité est que nous avons des doutes sur le contrôle de la dissémination des OGM ; la vérité est que nous avons des doutes sur les bénéfices sanitaires et environnementaux des OGM”. Il a annoncé son intention d’en suspendre la culture: “Je ne veux pas me mettre en contradiction avec l’Union européenne. Mais, dans le respect du principe de précaution, je souhaite que la culture commerciale des OGM pesticides soit suspendue. Ceci en attendant les conclusions d’une expertise à conduire par une nouvelle instance qui sera créée avant la fin de l’année”. Nicolas Sarkozy a souhaité voir s’accélérer la recherche sur les OGM d’avenir et rappelé que les destructeurs de parcelles devaient être sanctionnés.

Gilbert

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