Bruxelles propose de suspendre les droits d’importation

La Commission européenne a proposé hier de suspendre les droits à l’importation applicables à toutes les céréales excepté l’avoine pour la campagne de commercialisation en cours, qui s’achèvera le 30 juin 2008. Cette proposition intervient en réaction à la situation exceptionnellement tendue qui prévaut sur les marchés mondiaux et communautaire des céréales et aux prix record atteints. Même si les niveaux actuels de la protection aux frontières pour les céréales sont relativement bas, des droits à l’importation s’appliquent toujours à certaines variétés de céréales qui sont importantes pour l’équilibre du marché de l’UE. Cette proposition devra être approuvée par le Conseil des ministres; ce devrait être fait, espère-t-on, lors de la session qui s’ouvrira le 18 décembre.

«Je souhaite que cette proposition contribue à faciliter les importations dans l’Union européenne de céréales en provenance de pays tiers et à réduire les tensions sur les marchés européens des céréales», a déclaré Mme Mariann Fischer Boel, membre de la Commission chargé de l’agriculture et du développement rural. «La récolte a été modeste en Europe et les prix ont augmenté tant sur le marché intérieur que sur les marchés mondiaux. Même si la protection aux frontières est relativement peu importante, des droits continuent de s’appliquer à certaines céréales qui sont nécessaires à l’équilibre du marché de l’UE.»

En juillet, au début de la campagne de commercialisation 2007/2008, le volume total des stocks (stocks privés + stocks d’intervention) était en baisse de 13,2 millions de tonnes par rapport à la même période lors de la campagne précédente. Cette situation est due aux modestes récoltes de la campagne 2006/2007 et aux importants prélèvements effectués dans les stocks d’intervention de l’UE. En 2007, de mauvaises conditions climatiques ont réduit la récolte; la production totale de l’UE est estimée à 256 millions de tonnes, soit une baisse de 10 millions de tonnes (3,5 %) par rapport à la récolte de 2006/2007, déjà considérée comme modeste. La production diminue alors que le niveau des stocks de l’UE est déjà bas. Aussi l’Union européenne devra-t-elle importer davantage en 2007/2008 qu’elle ne l’a fait en 2006/2007. Traditionnellement exportatrice nette, l’UE est devenue importatrice nette en 2007/2008, depuis le 1er juillet 2007 (5,2 millions de tonnes importées au 20 novembre).

Les marchés céréaliers européens ont enregistré une progression spectaculaire des cours depuis le début de la campagne 2007/2008. La tension porte à la fois sur les céréales à paille et sur le maïs. Une telle situation est la conséquence de disponibilités réduites en blé tendre et en maïs, de résultats qualitatifs inférieurs aux prévisions et de l’épuisement des stocks d’intervention (actuellement réduits à 0,5 million de tonnes).

Depuis l’ouverture de la nouvelle campagne, le prix du blé meunier à Rouen a progressé, passant de 179 €/t à près de 300 €/t au début du mois de septembre 2007. En Allemagne, le blé panifiable se vendait déjà 70 % plus cher que l’année précédente à la mi-août. Les cours des orges fourragères ont progressé dans le sillage du blé. Sur le marché français, l’orge fourragère a plus que doublé par rapport à l’été 2006, cotant jusqu’à 270 €/t à Rouen à la fin du mois de septembre 2007. Le prix élevé de l’orge a provoqué une hausse de la demande de maïs pour l’alimentation animale. Le maïs français rendu Bayonne a également suivi la même tendance, partant de 183 €/t à l’ouverture de la nouvelle campagne, le 2 juillet 2007, pour atteindre, au plus fort, un prix de 255 €/t à la mi-septembre 2007.

Gilbert

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