Revenu en hausse mais avec de fortes disparités

La Commission des comptes de l’agriculture de la Nation s’est réunie hier pour examiner les comptes prévisionnels de l’agriculture française pour l’année 2007. Ceux-ci reflètent une économie agricole en meilleure forme mais avec de fortes disparités. Si les céréaliers connaissent une année record, le coût de l’alimentation animale pèse sur le revenu des éleveurs.

Le revenu net d’entreprise agricole par actif non salarié progresserait de 12 % en termes réels par rapport à 2006. Cette seconde année de hausse permet au revenu agricole de retrouver, après sept ans de baisse, son niveau de 1998. Le résultat agricole par actif, indicateur retenu pour les comparaisons européennes, augmenterait quant à lui de 8 %, soit plus que la moyenne des pays européens.

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Ces résultats favorables s’expliquent avant tout par la progression de la valeur de la production agricole (+ 4,7 milliards d’euros), elle-même due à la très forte hausse des prix des céréales, des oléagineux et des protéagineux. Les prix des vins s’améliorent également, mais dans une moindre mesure. Par contre, les prix des bovins et des porcs sont en baisse.

L’année a également été marquée par la hausse des coûts de production : 5 % pour les engrais, mais surtout 15% pour des aliments composés pour animaux.

Le revenu des exploitations est le reflet de cette situation. Les exploitations de grandes cultures verraient leur revenu augmenter en moyenne de 65 % avec une progression exceptionnellement élevée pour les producteurs de céréales, oléagineux et protéagineux et moindre pour les autres productions en raison des baisses de prix des pommes de terre et des betteraves.

Par contre, le revenu des éleveurs est en baisse. Cette baisse est particulièrement forte pour l’élevage porcin (-59%). Elle est marquée en élevage allaitant (-23%) et relativement limitée en élevage bovin laitier (- 4 %), grâce à la bonne conjoncture des prix du lait. En aviculture, le redressement des prix couvre en grande partie la hausse des coûts de production en 2007.

Le redressement du revenu serait assez net en viticulture grâce à un assainissement du marché. Le revenu serait en revanche en baisse en arboriculture fruitière et horticulture en raison l’impact des conditions climatiques sur l’offre et la demande.

Pour Michel Barnier, ministre de l’Agriculture et de la Pêche, “ces résultats montrent que l’agriculture redevient un secteur porteur qui crée de la valeur avec une progression du chiffre d’affaire de 8 % grâce à une demande mondiale forte. Mais l’augmentation mondiale du prix des matières premières agricoles, à l’origine de l’augmentation du revenu moyen agricole en 2007, créée de très fortes disparités. En particulier 11 % des exploitations professionnels (hors maraîchage) voient leurs revenus divisés par 2, et 17 % d’entres elles (bovins, ovins) voient leurs revenus amputés de 25 %. Ce sont les éleveurs qui supportent un renchérissement de 15% du coût de l’alimentation pour leurs animaux”.

Le ministre ajoute:

“C’est pourquoi je défendrai, dans le cadre du bilan de santé de la PAC, une réorientation des aides vers les productions les plus fragiles comme l’élevage ovin. C’est aussi pourquoi nous devons mettre en place dans le cadre de la PAC des outils de stabilisation des marchés afin que l’alimentation ne soit pas livrée à la volatilité des marchés”.

Gilbert

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