Péage-de-Roussillon: atmosphère, atmosphère…

Hélène Blanchard, vice-présidente du Conseil régional Rhône-Alpes déléguée à l’environnement et à la prévention des risques, était hier à Péage-de-Roussillon pour inaugurer la balise de surveillance de la radioactivité atmopshérique, installée par la CRIIRAD, en présence d’élus locaux et d’associations, parmi lesquelles AIRE.

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C’est, en effet, sous l’impulsion de l’association AIRE (Association pour l’Information Rhodanienne sur l’Energie), que le laboratoire de la CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité) a réalisé depuis plus de 14 ans un certain nombre d’études radioécologiques dans l’environnement du CNPE de Saint-Alban. Ces études ont été financées par les collectivités locales (municipalités, Conseil Général de l’Isère, Conseil Régional Rhône-Alpes).
Elles ont permis de démontrer l’impact du site chimique des Roches de Condrieu (uranium dans les sédiments du Rhône), la contamination des plantes aquatiques du Rhône par l’iode 131 (probablement d’origine hospitalière), et récemment le marquage radiologique de l’environnement à proximité de la centrale de Saint-Alban par le tritium et le carbone 14 présents dans les rejets atmosphériques. Ces informations permettent aux populations, associations, et élus locaux de disposer de données fiables afin de conduire les exploitants à réduire l’impact de leurs installations sur l’environnement.
Dans le prolongement de ces études, la CRIIRAD a souhaité installer et exploiter de façon pérenne une balise de contrôle en continu de la radioactivité de l’air ambiant dans le secteur de Saint-Alban.

Qu’est-ce qu’une balise de surveillance de la radioactivité atmosphérique ?
Il s’agit d’une station fixe comprenant :
– un dispositif d’aspiration de l’air extérieur,
– un double dispositif de piégeage des substances radioactives susceptibles d’être contenues dans l’air aspiré (filtre papier pour les aérosols ; cartouche à charbon actif pour les gaz),
– plusieurs détecteurs mesurant en continu la radioactivité des modules de piégeage,
– un dispositif de transmission téléphonique des données.

L’installation de cette balise étend le réseau géré par la CRIIRAD depuis le début des années 90, mis en place grâce à l’implication des collectivités locales (Conseil général de la Drôme, mairies de Romans, Montélimar, Avignon, …) qui, à la suite de l’accident de Tchernobyl survenu fin avril 1986, ont souhaité se doter d’un système de contrôle décentralisé, indépendant des services officiels. La balise du Péage-de-Roussillon constitue la premiére étape de cette extension. Lyon devrait être la prochaine étape. La ville de Grenoble possède déjà une balise similaire, gérée par l’ASCOPARG. Faute de moyens techniques suffisants, l’ASCOPARG a sollicité les services de la CRIIRAD afin d’approfondir les analyses. Ce partenariat technique est appelé à se renforcer.

La balise installée à Péage-de-Roussillon a pour mission :
– d’assurer 24 heures sur 24 un contrôle en continu de la radioactivité de l’air respiré par les populations : la balise est installée à moins de 5 kilomètres au sud-est de la centrale nucléaire de Saint-Alban, au centre de l’agglomération Roussillon/Le Péage-de-Roussillon ;
– d’informer rapidement les populations en cas de contamination grâce à un système de gestion informatique alertant automatiquement le service permanent d’astreinte assuré par le laboratoire de la CRIIRAD.

Pourquoi analyser la radioactivité de l’air ?
En cas d’accident survenant dans une installation nucléaire, le risque principal est le rejet de substances radioactives dans l’atmosphère. Principal vecteur de la contamination, l’air constitue, durant la première phase de l’accident, le paramètre clé pour l’évaluation des risques.

sites: balises@criirad.org, atmo-rhonalpes.org

Gilbert

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