L’agriculture de Belledonne au pied des pistes

L’industrie des sports d’hiver a besoin de l’agriculture, ne serait-ce que pour entretenir les pistes sur lesquelles dévalent en ce moment les skieurs. A Chamrousse, comme dans tout le massif de Belledonne, la volonté existe de soutenir l’agriculture, voire de l’encourager, dans une logique de développement durable. Il y a, dans ces montagnes, une culture rurale forte et on y tient.

La rencontre organisée aujourd’hui à la salle polyvalente de la station, à l’initiative conjointe de l’association de défense des habitants et de l’environnement de Chamrousse, de l’ADABEL (association pour le développement de l’agriculture de Belledonne), de l’ADABIO (association pour le développement de l’agriculture biologique) , de la bibliothèque de Chamrousse et de l’office de tourisme, visait précisément à faire passer le message à tous ceux qui sont venus à Chamrousse, à la journée ou en séjour, pour pratiquer les sports d’hiver, ainsi qu’aux autres.

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Marie-Jo Chaléat, présidente de l’ADABEL et élue de Saint-Martin-d’Uriage. “Nous recevons beaucoup de demandes d’installation de jeunes agriculteurs.”

“C’est la première initiative du genre que nous prenons”, explique Marie-Jo Chaléat, présidente de l’ADABEL et élue de Saint-Martin-d’Uriage. Nous avons demandé à quelques agriculteurs, qui, en principe, profitent de cette période pour se reposer, de venir rencontrer le public et discuter autour d’une dégustation de produits de la ferme.”

Belledonne, à quelques tours de roue de l’agglomération grenobloise, connaît hiver comme été, une fréquentation soutenue qui peut, parfois, donner lieu à des conflits d’usage. C’est à l’initiative des agriculteurs qu’est née “la charte bien vivre en Belledonne”, au coeur de cette rencontre.

“Cette charte, explique Marie-Jo Chaléat, a pour objectif de favoriser une meilleure harmonie entre les agriculteurs et les autres acteurs de Belledonne, promeneurs, randonneurs, chasseurs, touristes, collectivités locales. Un groupe de travail a défini des principes fondamentaux que chacun s’engage à respecter. On espère, entre autres, que cette initiative contribuera aussi à faire baisser le nombre des plaintes de voisinage, souvent pour des raisons futiles, que nous recevons à la mairie”.

Recevez-vous des demandes de jeunes agriculteurs ayant un projet?

“Oui, nous avons beaucoup de demandes. Je pense, entre autres, à un couple qui souhaite faire du maraîchage biologique à Saint-martin-d’Uriage. La jeune femme est en train de terminer son BPREA. Il y a aussi la demande d’une jeune agricultrice qui a le projet de faire des fruits rouges et un petit élevage laitier avec transformation dans le but de proposer des yaourts, des crêmes et autres desserts. Je pense aussi à un projet d’élevage d’émeus. La graisse de ces animaux est très demandée par l’industrie des cosmétiques. Vous voyez qu’on ne manque pas de projets innovants!”.

La pression foncière vous permet-elle de répondre à ces demandes?

“C’est évident qu’il faut une véritable volonté politique et je m’engage à y contribuer au sein du conseil municipal. Le développement durable, c’est aussi se donner les moyens de nourrir les gens d’un territoire sans recourir à l’importation à outrance. Nous ferons tout pour agir dans ce sens”.

Pour la charte “Bien vivre en Belledonne”, les enfants aussi ont été mis à contribution à travers un concours de dessins intitulé “Dessine-moi Belledonne”. Les oeuvres des écoliers étaient exposées sur le stand de l’Adabel. En soirée, la bibliothèque de Chamrousse avait eu la bonne idée de projeter les deux célèbres films de Marcel Rouquier, Farrebique et Biquefarre, chronique en noir et blanc d’une famille de paysans aveyronnais.

Gilbert

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