Chrysomèle du maïs: la FRAPNA dénonce la méthode de traitement

La FRAPNA s’élève contre le traitement chimique de la chrysomèle du maïs, dans l’Est lyonnais, par hélicoptère. Depuis  mercredi 27 août, un arrêté préfectoral met la profession agricole en demeure d’agir contre la chrysomèle du maïs, suite à la découverte de 8 de ces insectes courant août. “Comme trop souvent hélas, la réponse de la profession est disproportionnée puisque des traitements chimiques généralisés à l’aide d’hélicoptères sont prévus à compter de ce lundi 1er septembre, en dépit des risques pour les riverains et bien sûr pour l’environnement”, précise la FRAPNA.

La chrysomèle du maïs est un petit insecte, un coléoptère, originaire d’Amérique. Cet été, comme l’an passé, des chrysomèles du maïs ont à nouveau été détectées dans les plaines de l’Est Lyonnais : 8 insectes capturés sur 3 placettes de suivi parmi un réseau de 600 points de capture et c’est toute la profession agricole qui vacille.

“Outre Atlantique, ni les OGM, ni la surabondance de pesticides n’ont jamais réussi à résoudre le problème. Pourtant, une solution existe : la rotation des cultures pour empêcher la reproduction de l’insecte! Malgré l’existence de cette solution, ce mercredi 27 août, une réunion d’information à l’attention des agriculteurs de l’Est Lyonnais annonçait la mise en place d’opérations de traitement par hélicoptères à la deltaméthrine, un puissant insecticide. Celles-ci pourraient intervenir dès le 1er septembre en dépit du fait que de telles méthodes de luttes agro-chimiques ont des conséquences sur la santé publique et sur l’environnement… Les riverains n’en sont d’ailleurs pas encore informés.
La deltaméthrine est un insecticide non sélectif c’est à dire qu’il détruit non seulement l’insecte ici visé, mais potentiellement l’ensemble des insectes présents dans les zones traitées : papillons, abeilles et autres espèces utiles. De telles méthodes d’un autre temps sont aujourd’hui inacceptables alors que l’abandon des traitements aériens figure dans les engagements du Grenelle de l’Environnement.
Par ailleurs, l’Est Lyonnais est une zone majeure pour l’approvisionnement en eau potable de l’agglomération lyonnaise : les captages de Corbas, Marennes et Chassieu sont notamment proches des zones de traitement. Les exploitations biologiques du secteur de traitement sont également menacées de pollution et donc de déclassement de leur production”.

Dans ce contexte, la FRAPNA, Fédération Rhône-Alpes de Protection de la NAture, demande que l’on mette enfin en œuvre une vraie politique de diversification et de rotation des cultures dans les grandes plaines céréalières de Rhône-Alpes ainsi que des pratiques plus respectueuses des agriculteurs, des populations riveraines ainsi que de l’environnement. Ceci implique bien entendu le nécessaire et immédiat renoncement aux traitements pesticides par hélicoptères ainsi que la conduite d’une réflexion approfondie sur le devenir des liens entre agriculture et société, ainsi qu’entre agriculture et environnement…

Gilbert

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