“Pastoralismes du monde” à un tournant

Les Rencontres internationales du pastoralisme qui se sont déroulées vendredi matin dans le cadre du 8e festival des 7 Laux (lire nos précédents articles) ont clairement fait apparaître les profondes attentes des délégations présentes (Algérie, Maroc, Mali, Niger, Sénégal, Kazakhstan) , inquiètes pour le devenir de la transhumance face aux aléas climatiques et à l’absence de volonté politique en faveur du maintien et de la protection des activités pastorales.

Dans sa synthèse, Bernard Faye (Cirad) soulignait la conjonction d’une diminution des ressources, de la désorganisation des systèmes de production, de la dégradation des liens sociaux. Trois facteurs qui, dans les pays du sud,  frappent lourdement les sociétés nomades vivant de l’élevage.

Le débat a montré que le festival ne pouvait se terminer sans qu’une action concertée soit entreprise, qu’il fallait peser d’une façon ou d’une autre pour faire connaître la cause du pastoralisme aux pouvoirs public comme aux médias, qu’un “après-festival” était attendu et espéré.

L’association “Pastoralismes du monde”, créée en 1994 et présidée par Jean Picchioni, organisatrice du festival avec la fédération des alpages de l’Isère, a entendu cet appel et souhaité réagir, ce matin, à l’occasion de son assemblée générale:

ag-pastodumonde1.jpg

Jean Picchioni et Yves Raffin

“Nous sommes là à un virage, notait Jean Picchioni, dans son rapport moral. C’est sans doute le moment de revoir l’organisation de l’association en élargissant la représentation au sein du conseil d’administration”.

Yves Raffin, directeur de la FAI, abondait dans ce sens: “Je propose de faire de l’association une maison commune des pasteurs en élargissant  le CA aux délégations (1 membre par délégation), chaque membre devenant ainsi une tête de réseau. Mais notre vocation n’est pas d’être un comité de défense des intérêts des éleveurs. Nous voulons avant tout créer des liens, faire connaître et promouvoir le travail des éleveurs à la communauté internationale”.

Comment donner un nouvel élan, une nouvelle dimension au festival? Comment toucher le grand public? Toutes les réponses à ces questions, au centre des débats de l’AG, passent par “le nerf de la guerre”, l’argent. Pour organiser un événement chaque année (au lieu de tous les deux ans) , il faudrait bien sûr un autre budget. En l’état actuel de la trésorerie de l’association, cette évolution n’est guère envisageable.

ag-pastodumonde2.jpg

Faire voyager le festival pendant l’année intermédiaire? Consacrer une matinée à une rencontre entre festivaliers et éleveurs locaux? Organiser une mutualisation de l’événement avec la participation d’autres associations touchant au même domaine? Créer un forum permanent sur internet, un outil  qui s’avère aujourd’hui indispensable pour entretenir le lien de cette “internationale pastorale”?

En attendant que ces idées, évoquées au cours de l’AG,  prennent corps, le CA de l’association Pastoralismes du monde est désormais modifié et compte quatre membres de plus. Autre décision: l’invité d’honneur du festival 2010 sera le Maroc.

Gilbert

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut de page