Blocage d’abattoirs: coup bas contre l’industrie de la viande

Plusieurs abattoirs situés au nord de la Loire sont bloqués par les éleveurs  de viande bovine. Ceux-ci réclament une revalorisation des cours qui chutent alors qu’ à l’étal les prix ne cessent d’augmenter.
Le syndicat national de l’industrie des viande dénonce ces blocages et réagit via un communiqué intitulé:

Coup bas contre l’industrie de la viande

“Depuis 48 heures, les principaux abattoirs industriels sont pris en otage par des groupes d’éleveurs. Des accusations graves -le « non-respect » des règles d’abattage et la baisse des prix d’achat- sont portées contre nos entreprises. Nous voulons y apporter des réponses mais aussi nous interroger sur le sens de telles actions. Que veulent vraiment les manifestants ?

Les manifestants qui bloquent nos abattoirs ne disent rien d’autre que ce que les industriels ne cessent d’affirmer depuis des années : la machine à classer ne remplit pas sa fonction d’harmonisation du classement des carcasses. Ce constat doit donc être acté pour trouver de vraies solutions.

Plusieurs éléments techniques restent non réglés. L’équation retenue pour cette machine contribue à surclasser certaines catégories d’animaux. Conséquence : un même animal ne sera pas classé de la même façon selon qu’il est abattu dans un abattoir avec machine ou sans machine. Plus étonnant, les problèmes d’étalonnage sont tels que deux abattoirs équipés de machines ne classent pas de la même façon.
Alors, faut-il parler de « transparence » ou dire la vérité ?

– La vérité c’est que cette machine est insuffisante pour évaluer la conformation des carcasses et incompétente en matière d’état d’engraissement qui est pourtant le 2ème critère pour fixer le prix payé aux éleveurs.
– La vérité c’est que 4,5 M€ sont dépensés à fonds perdus chaque année par Normabev, soit plus de 22 M€ (150 millions de F) depuis sa création il y a 5 ans. Et toujours pas de réponses à de vrais problèmes.

– Il faut d’urgence désigner un organisme réellement paritaire et lui donner l’indépendance qui le mettra à l’abri de toutes les pressions. Cela et cela seulement permettra de trouver des vraies réponses à l’objectif recherché tant par les éleveurs que par les industriels : un classement impartial et harmonisé sur tout le territoire.

Nous assistons aujourd’hui à une baisse des prix payés aux éleveurs, plus particulièrement en ce qui concerne les vaches. Cette baisse est due au déstockage des vaches laitières de réforme que les éleveurs avaient gardées l’an dernier en raison des prix élevés du lait. Ce surplus d’offre fait face, comme le souligne l’Institut de l’Elevage, à une demande en net repli. La consommation de viande bovine accuse une forte baisse depuis plusieurs mois et celle-ci s’accentue depuis la rentrée.
Nous comprenons les difficultés et le désarroi des éleveurs bovins. Mais face à de vrais problèmes, il convient de rechercher les vraies solutions.

– Nos abattoirs : si les comptes des éleveurs sont dans le rouge, la situation des abatteurs n’est pas meilleure. Nos entreprises, malgré nos investissements et la restructuration engagée, dégagent la marge la plus faible de toute l’industrie agro-alimentaire mais elles assurent un débouché solvable à la production de milliers d’éleveurs français. Si demain nos abattoirs ferment, qui achètera la production alors que les linéaires des magasins seront remplis de viandes d’importation moins chères ?

– Notre produit viande : il est attaqué de tous côtés. Alors faut-il en rajouter ? En dégradant l’image de notre industrie, les manifestants dégradent aussi l’image de la viande française et donc celle de la production des éleveurs.
La priorité n’est-elle pas d’améliorer la compétitivité de notre produit en réduisant les coûts de « non qualité » ? Ce qui permettrait d’améliorer la rentabilité des éleveurs bovins français, c’est :

– l’adaptation du poids des carcasses à la demande du marché
– l’optimisation de l’état d’engraissement (carcasses moins grasses en races à viande et mieux finies en vaches laitières)
– la propreté des cuirs : comment comprendre la contestation, par les manifestants, de cette exigence face à l’enjeu de sécurité alimentaire ?
– la réduction de la mortalité des petits veaux
– le développement de la spécialisation en élevage bovin
– la véritable responsabilisation des éleveurs de bovins pour réduire le coût exorbitant du service de l’équarrissage supporté par toute la filière et qui crée une vraie distorsion de concurrence sur le marché européen.

Nous
attendons de la Fédération Nationale Bovine et de l’interprofession qu’elles traitent ces vrais sujets. Il y a là probablement plus d’avenir pour nos éleveurs et notre filière bovine française qu’en affaiblissant l’industrie de la viande.”
Le Sniv

Gilbert

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