La RGPP en question

Mme Michèle San Vicente-Baudrin (Pas-de-Calais- SOC), dans sa question écrite publiée dans le JO Sénat du 24/04/2008, attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire sur les orientations actuelles de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et, dans ce cadre, sur le projet d’organisation territoriale de l’État.

Alors que le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire a été présenté comme un «outil de service public unique au monde» appuyant son organisation sur la nécessaire prise en compte du développement durable dans les politiques publiques, la RGPP en cours vise, sous l’impulsion du ministère de l’intérieur, a faire disparaître ce service public.

En effet, parmi ces orientations figurent la suppression de tous les services déconcentrés de l’État, en région comme en département en les plaçant sous l’autorité des préfets de région et en ne conservant que les fonctions régaliennes de l’État au sein des préfectures, la création d’agences ou d’établissements ou l’externalisation vers le privé pour les quelques missions techniques publiques conservées, un nouvel acte de décentralisation visant à transférer de force aux collectivités diverses fonctions ou missions (biodiversité, police des eaux, prévention des risques…).

Dès lors, la présence territoriale de l’État ne relèverait plus que d’un seul ministère, celui de l’intérieur, et l’ensemble des moyens de l’État serait de l’unique responsabilité du préfet de région. Une telle organisation bouleverserait les fondements républicains sur lesquels sont organisés l’État et les collectivités. Elle entraînerait la fin d’un État acteur, solidaire, opérateur, prestataire, partenaire, conseil et stratège, la fin du service public technique de l’aménagement durable du territoire, proche des citoyens, des professionnels, des entreprises et des collectivités territoriales, acteurs essentiels dans la mise en oeuvre des politiques publiques.

Aussi, elle lui demande ce qu’il entend faire pour maintenir et développer le service public de l’aménagement et du développement durable du territoire.

Réponse du Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire publiée dans le JO Sénat du 08/01/2009

La réorganisation de l’administration territoriale de l’État ne remet pas en cause l’existence de services déconcentrés aux niveaux régional et départemental, mais prévoit de tirer parti des synergies entre les missions exercées, pour améliorer le service à l’usager, la lisibilité de l’organisation et l’efficacité de l’action.

Ainsi, le premier comité de modernisation des politiques publiques (CMPP) a décidé le 12 décembre 2007 la fusion des services régionaux du ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire (MEEDDAT), à savoir des directions régionales de l’équipement (DRE), des directions régionales de l’environnement (DIREN) et des directions régionales de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE).

Cette fusion permettra aux futures directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) de promouvoir un aménagement durable des territoires, intégrant les problématiques d’aménagement du territoire comme de protection de l’environnement.

Au niveau départemental, la généralisation de la fusion des directions départementales de l’équipement (DDE) et des directions départementales de l’agriculture et de la forêt (DDAF) déjà expérimentée dans huit départements, a été actée. Le décret du 27 novembre 2008 étend cette disposition à 47 départements supplémentaires, à compter du 1er janvier 2009.

Le troisième CMPP du 12 juin 2008 et la circulaire du Premier ministre du 7 juillet 2008 ont précisé le cadre de l’organisation départementale, basée sur deux ou trois directions départementales. Parmi celles-ci, la direction départementale des territoires (DDT) traitera des politiques à impact territorial. Elle sera constituée sur le socle des DDE-DDAF fusionnées et des services « environnement » des préfectures. Le réseau scientifique et technique du ministère ainsi que les services en charge de l’ingénierie connaîtront une évolution vers le coeur des politiques publiques du MEEDDAT, et vers les actions contribuant directement au développement durable, dans un contexte budgétaire dont chacun mesure la difficulté.

Le deuxième CMPP du 4 avril 2008 a ainsi décidé le désengagement progressif des missions d’ingénierie publique concurrentielle, mais réaffirmé explicitement le maintien des prestations d’assistance technique de l’État pour des raisons de solidarité et d’aménagement du territoire (ATESAT) pour les petites communes et intercommunalités.

Le comité de modernisation des politiques publiques n’a pas programmé de nouveaux transferts de compétence du MEEDDAT aux collectivités, que ce soit dans les domaines de la biodiversité, de la politique de l’eau, de l’urbanisme ou de la prévention des risques. Le « Grenelle de l’environnement » constitue un formidable enjeu qui doit pouvoir s’appuyer, pour son déploiement, sur des services et des agents confortés dans leur technicité. Le ministre d’État est particulièrement attaché au maintien de la capacité d’expertise et des compétences techniques de son département ministériel, qui s’avèrent indispensables à la réussite de ses missions au service de l’environnement et de l’aménagement du territoire.

Gilbert

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