La Commission au secours du marché

À la suite de la récente chute des prix du lait et des produits laitiers, Mme Mariann Fischer Boel, commissaire européenne chargée de l’agriculture, s’est engagée aujourd’hui à introduire de nouvelles mesures de soutien du marché. La semaine prochaine, la Commission réintroduira les restitutions à l’exportation pour le beurre, le fromage ainsi que le lait entier et écrémé en poudre. Lorsque l’achat à l’intervention de beurre et de lait écrémé en poudre débutera en mars, la Commission s’engage, si nécessaire, à acheter davantage que les quantités prédéterminées par les appels d’offres réguliers. En novembre, elle a réintroduit le stockage privé du beurre, applicable à partir du 1er janvier 2009, y compris pour la production du mois de décembre. Celui-ci est donc intervenu plus tôt que d’habitude.

«La chute spectaculaire des prix du lait au cours des derniers mois en a surpris plus d’un» a déclaré Mme Fischer Boel. «J’ai parlé à de nombreux producteurs au cours de mes déplacements dans différents États membres et leur inquiétude est évidente. Il est maintenant temps pour l’Union européenne de les aider. Les mesures introduites dans le cadre du bilan de santé permettront une relance vigoureuse du secteur laitier, mais nous devons agir immédiatement car ce dernier n’entrera en vigueur qu’à la saison prochaine. «Je suis persuadée que les mesures que je propose aujourd’hui contribueront largement à stabiliser le marché laitier.»

Après l’augmentation sans précédent du prix du lait et des produits laitiers en 2007 et au début de l’année 2008, la tendance s’est maintenant totalement inversée. En raison d’un accroissement de l’offre sur le marché mondial et d’une réduction de la demande interne, les prix de marché des produits laitiers ont été contraints à la baisse, jusqu’à s’approcher de la barre des niveaux d’intervention ou même plonger en dessous. Naturellement, le prix payé aux producteurs laitiers suit la même évolution et la chute substantielle déjà enregistrée va probablement se poursuivre.

En ce qui concerne l’intervention, l’achat de beurre et de lait écrémé en poudre reprendra le 1er mars (la production du mois de février sera alors éligible) et restera en vigueur jusqu’à la fin du mois d’août. Les premières 30 000 tonnes de beurre et 109 000 tonnes de lait écrémé en poudre seront achetées à un prix prédéterminé (prix d’intervention). Nous pensons que cette quantité de beurre sera assez rapidement atteinte et qu’en conséquence il sera nécessaire de soutenir le marché au-delà de cette limite. Comme il a été décidé dans le cadre du bilan de santé, des quantités supplémentaires pourraient être acceptées à des prix qui seront fixés par appels d’offres tous les quinze jours.»

Mme Fischer Boel a demandé à ses services de préparer une décision qui sera présentée au comité de gestion afin d’élargir ce dispositif, pour le cas où la limite des 30 000 tonnes de beurre et 109 000 tonnes de lait écrémé en poudre serait atteinte, et d’éviter ainsi toute suspension de l’intervention au cours de cette période d’effondrement des prix.

En ce qui concerne les restitutions à l’exportation, il est temps à présent de réactiver cet instrument qu’une période durable de prix élevés sur le marché mondial nous avait conduits à suspendre depuis juin 2007. Les prix sur le marché mondial étant actuellement inférieurs aux prix d’intervention de l’UE et à ceux du marché communautaire, nos exportateurs ne sont plus en mesure d’être compétitifs. Cette situation est aggravée par les difficultés auxquelles ils doivent déjà faire face en raison de la crise financière et bancaire.

Les restitutions à l’exportation seront mises en place non seulement pour le beurre et le lait écrémé en poudre, mais aussi pour tous les autres produits laitiers qui étaient éligibles par le passé, principalement le lait entier en poudre et le fromage. Les restitutions pour le beurre et le lait écrémé en poudre sont fixées par appel d’offres et une décision sera prise sur la prochaine session d’enchères dans la semaine à venir. La périodicité des appels d’offres passera d’une à deux fois par mois afin d’améliorer l’efficacité du système.

Comme par le passé, l’application des restitutions à l’exportation sera conforme aux droits et obligations qui sont les nôtres dans le cadre de l’OMC. En ce qui concerne le niveau précis des restitutions, il dépendra des offres que nous recevons du commerce et sera évalué selon les critères objectifs habituels afin de garantir que ces restitutions ne soient versées que dans les proportions nécessaires.

Par ces mesures, la Commission entend signifier clairement aux producteurs laitiers et à l’industrie laitière qu’elle est prête à faire pleinement usage des instruments dont elle dispose pour soutenir le marché et les revenus des producteurs.

Gilbert

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