Des ruches dans les villes

Lancé par l’UNAF, en décembre 2005, le projet “l’Abeille, sentinelle de l’environnement” fait des émules et les partenaires de l’opération se multiplient. Ce projet, à travers l’installation de colonies d’abeilles dans les villes, est  destiné à informer le grand public sur les effets dévastateurs liés à l’utilisation massive des pesticides dont les conséquences sur les abeilles et plus généralement sur la faune pollinisatrice, ne sont toujours pas véritablement étudiées.
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Il ne s’agit rien moins que de sauver l’apiculture de nos campagnes et à sensibiliser les citadins au sort de cette précieuse ouvrière qu’est l’abeille. Intègrer l’abeille dans l’espace urbain, c’est en effet disposer  de l’écoute et de la proximité du plus grand nombre pour bien comprendre cet enjeu fondamental pour notre environnement.

Même si cela peut paraître paradoxal, les colonies d’abeilles vivent aujourd’hui mieux en ville en raison de l’absence de traitements phytosanitaires lourds, d’une température légèrement supérieure à celle de la campagne et d’un enchaînement de floraisons souvent plus régulier qui permet un butinage plus long et sur une grande diversité de fleurs.

« Les abeilles produisent fort bien et expriment une vitalité rassurante » affirme Jean Paucton, responsable des ruchers de la Villette et de l’Opéra de Paris. Ces miels sont les plus chers de France, comme le soulignait récemment Christian Nucci, à l’occasion du vote du BP 2009 de l’Isère.

Les lieux possibles d’installation de ruches dans les villes sont multiples : toits, terrasses, espaces verts et jardins publics se prêtent parfaitement à l’accueil et aux besoins des abeilles. Le Conseil général de l’Isère, par exemple, a installé définitivement un rucher sur le toit de son bâtiment.

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Lorsque l’apiculteur urbain analyse son miel, il prend conscience de la grande diversité de la flore urbaine. Au cours d’une année, 4 miels différents peuvent être récoltés sans transhumance sur une même ruche. Selon la période, le cerisier, l’acacia ou le marronnier, par exemple, sera dominant et produira un miel spécifique.

Parfois, le miel des villes a un côté exogène. Les graines tropicales introduites dans les jardins au retour d’un voyage à l’étranger, produisent des nectars et pollens peu habituels sous nos climats et donc des miels aux saveurs exotiques.

Au Rucher de la Région Rhône-Alpes, on note un bon comportement des colonies et une moyenne à la ruche, pour une première année d’environ 16 kg contre environ 7 kg en rase campagne.
125 Kg de miel  récoltés en tout. Un miel de fleurs à l’odeur fraîche, légèrement mentholée. A forte dominante de châtaignier, avec la présence d’une miellée d’acacia et de tilleul. Origine du miel : châtaignier – Tilleul – Fruitiers – Ailanthe

Les paysages végétaux urbains sont tous artificiels mais ces plantations, effectuées pour des raisons esthétiques ou en raison des avantages offerts par certaines espèces résistantes aux pollutions atmosphériques, permettent l’introduction d’espèces exotiques parfois très intéressantes pour leur production nectarifère.

Les produits de la ruche sont très recherchés. La France a besoin de 38000 tonnes de miel par an. Il y a quelques années la production était encore autosuffisante. Actuellement la production de notre pays n’est plus que de 18000 tonnes. Depuis 1996, chaque année 1500 apiculteurs cessent leur activité.

Pourtant l’Europe a besoin de 327 000 T de miel alors qu’elle n’en produit que 200 000 T. La protection de l’apiculture française est donc un élément positif pour la balance commerciale française et européenne.

L’UNAF regroupe aujourd’hui plus de 100 syndicats départementaux, en métropole et outre-mer, représentant environ 22 000 apiculteurs. Pour signer la charte “Abeille sentinelle” allez sur le sitep: www.unaf-apiculture.info/

Gilbert

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