Un lycée agricole condamné à la fermeture

M. François Rebsamen (Côte-d’Or- SOC) attire l’attention de M. le ministre de l’Agriculture et de la Pêche sur le projet de fermeture du lycée agricole de Semur-en-Auxois. A la suite d’une indiscrétion, les personnels du lycée agricole de Semur-en-Auxois ont appris le 17 novembre dernier que la fermeture du site serait effective en juin 2009, à la fin de l’année scolaire. Le nord du département de la Côte-d’Or, dont le potentiel agricole est indéniable, ne saurait subir cet état de fait. Le lycée agricole de Semur-en-Auxois participe de façon active à la pérennité mais aussi à la valorisation de ce secteur par un fort investissement des professeurs, des élèves et par un soutien actif des agriculteurs.
Cette décision unilatérale a été prononcée sans aucune concertation avec les personnels et les élus locaux alors qu’il avait demandé, dans un courrier adressé au directeur régional de l’agriculture et de la forêt le 25 octobre 2008, le redéploiement des formations et des effectifs du lycée dans les deux ans à venir, sans évoquer de fermeture.
Par ailleurs, les représentants des personnels du lycée de Semur-en-Auxois ont rencontré le directeur général de l’enseignement et de la recherche à Maisons-Alfort le 26 novembre 2008. Ce dernier a précisé que ce redéploiement devrait s’effectuer dans les trois à quatre années à venir, sans évoquer également les termes de fermeture du site.
Enfin, le projet de regrouper l’enseignement sur le seul site de La Barotte semble précipité et dangereux pour l’enseignement agricole puisque déjà, dans l’hypothèse d’une fermeture du lycée, des élèves de Semur ont souhaité réorienter leur formation sur les sites de Quetigny. La fermeture du lycée de Semur fragilisera ainsi durablement le site de La Barotte à Chatillon-sur-Seine.
C’est pourquoi, il demande, face au manque de cohérence et à la précipitation, que cette décision soit suspendue afin qu’une nouvelle analyse soit réalisée prenant en compte la réalité et les besoins locaux, ainsi que l’examen du projet pédagogique présentée par les enseignants. Il demande ainsi que soit étudiées, en concertation, toutes les solutions permettant la valorisation du projet de l’équipe pédagogique pour faire du lycée agricole de Semur-en-Auxois la référence bourguignonne en termes de formation sur le développement durable et les nouvelles énergies.

Réponse du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche publiée dans le JO Sénat du 12/03/2009

L’enseignement agricole, système d’enseignement spécifique et d’une très grande qualité est implanté au coeur de territoires ruraux. Ses résultats en termes de diplômes, d’insertion sociale et professionnelle, sont reconnus et souvent cités en exemple de ce qu’il faudrait faire pour que les jeunes réussissent mieux.

Cet enseignement qui est essentiel pour la conduite des politiques placées sous la responsabilité du ministère de l’agriculture et de la pêche doit évoluer en réaffirmant sa mission et ses priorités. C’est l’objectif du cinquième schéma prévisionnel national des formations dont l’élaboration a été engagée suite à l’évaluation du quatrième schéma conduite par un groupe de réflexion dont Mme Françoise Férat, sénatrice de la Marne, a bien voulu assurer la présidence.

La première mission de l’enseignement agricole est de contribuer à la compétitivité économique et au développement de notre agriculture ; les formations aux métiers de la production agricole et agro-alimentaire sont donc prioritaires. Il doit aussi poursuivre sa mission d’insertion culturelle, sociale et professionnelle au service des territoires ruraux, notamment dans ses classes d’enseignement général. Il doit enfin participer au développement du monde rural, sur l’ensemble du territoire national. L’enseignement agricole doit aussi contribuer à donner aux jeunes une ouverture sur l’extérieur, la connaissance d’autres réalités que celles qui leur sont familières.

Un établissement de petite taille avec une zone de recrutements très proche ne remplit manifestement plus ces objectifs. La maîtrise des dépenses publiques, rendue plus que jamais nécessaire dans le contexte économique difficile que traverse notre pays, impose de plus à tous les secteurs de l’administration des efforts. Comme les autres programmes de la mission « enseignement scolaire », l’enseignement agricole doit contribuer à cet effort, en particulier en matière d’emploi public.

Ainsi, concernant le lycée d’enseignement général et technologique agricole de Semur-Châtillon, il est envisagé de fermer à terme le site de Semur. En effet, ce site n’accueillant que 70 élèves, l’hypothèse de sa fermeture a été retenue, avec redéploiement progressif des formations sur le site de Châtillon, afin de conforter ce dernier.

Dans la première phase de ce redéploiement, à la rentrée scolaire 2009, le directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Bourgogne exerçant l’autorité académique a proposé, outre l’ouverture d’une classe de troisième au site de Châtillon, le maintien de l’actuelle classe de troisième au site de Semur. Ainsi, dans la perspective d’une fermeture à court terme, seules les classes de deuxième année du cycle d’apprentissage de collège et de la filière technologique fonctionneront à Semur en 2009-2010.

Gilbert

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