Michel Barnier dévoile son plan de bataille

A l’occasion des Rencontres de l’agroalimentaire qui viennent de se dérouler à Rungis, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier, a  souligné les enjeux que représentent ce secteur d’activité dans l’économie française et exposé la stratégie élaborée pour favoriser son développement:  “L’agroalimentaire et l’agro-industrie sont une chance et une force pour notre pays, dans cette période de crise économique. Une des premières industries françaises avec 16 % des actifs de l’industrie hors énergie. Une des plus solides et qui résiste le mieux à la crise. L’agroalimentaire et l’agro-industrie peuvent être les boucliers de résistance de l’économie française et les piliers de sa croissance”.

Pour atteindre cet objectif, le ministre a mis en avant la “nécessité vitale” d’innover. “Les Assises ont mis en évidence le rôle capital de la formation initiale et continue comme moteur pour la recherche, l’innovation, le transfert, la création de valeur et d’emploi. Plus que jamais les enseignants et les enseignant-chercheurs ont un rôle majeur dans le développement des compétences et donc de la compétitivité de nos entreprises”.

Dix priorités agro-industrielles de recherche et développement

Michel Barnier: “J’ai souhaité que ces priorités thématiques soient clairement tournées vers le marché et susceptibles d’ajouter de la valeur à la transformation des produits agricoles et de la biomasse. Issues d’une démarche d’innovation collaborative, elles ont pour ambition le développement de projets industriels et la mise sur le marché de nouveaux produits et services créateurs de richesse. Installé avec l’aide de Nicolas Jacquet, ancien Délégué de la DATAR, l’un des pères de la politique des pôles de compétitivité, un Comité Stratégique national a accompagné l’ensemble de la démarche. Il a rassemblé des entreprises, des pôles de compétitivité, des acteurs publics de la recherche et des personnalités qualifiées”.

“Le Comité Stratégique a cerné les principales tendances et les nouveaux espaces de marché qui sont à la portée de nos entreprises dans un délai court. J’ai retenu une dizaine de priorités agro-industrielles de recherche et développement en lesquelles je crois, et dont je suis convaincu qu’elles sont porteuses d’avenir pour notre industrie et pour notre économie”.

1/Les aliments de demain répondront mieux aux attentes en matière de goût exprimées par les consommateurs et seront porteurs de bénéfices dans le domaine de la santé et du bien-être chez l’Homme.
2/L’animal aura une nouvelle alimentation : mieux nourrir l’animal permettra de mieux nourrir l’Homme, l’alimentation de l’animal favorisera la santé et le bien-être de l’Homme, et préservera les ressources naturelles ainsi que l’environnement.
3/Les molécules végétales, notamment celles issues de la bioraffinerie, permettront de développer une nouvelle industrie de la chimie, pour remplacer les molécules de synthèse de la pétrochimie dans un souci de développement durable. Les matériaux issus des molécules végétales s’intégreront également dans de nouveaux process industriels pour la mise au point de nouveaux produits dans des domaines variés : bâtiment, bioplastiques, textiles techniques, etc.
4/L’énergie verte, ou bioénergie, valorisera la biomasse pour produire des carburants et d’autres formes d’énergie comme alternative aux ressources d’origine fossile, dans le respect de l’usage des sols et dans une perspective de moindre impact environnemental.
5/Les engrais naturels et la phytopharmacie tireront profit de la biodiversité pour protéger, guérir et faire croître les plantes avec des produits naturels et respectueux de l’environnement.
6/Les sélections variétales permettront de doter notre agriculture de plantes adaptées au changement climatique, à haute valeur nutritionnelle et technologique, à fort rendement, et sobres en intrants.
7/Les produits issus de la mer et de l’aquaculture seront mieux et davantage valorisés afin de répondre à la demande des consommateurs tout en préservant les ressources halieutiques.
8/Le prêt à consommer permettra aux consommateurs de réaliser une cuisine simplifiée et de haute qualité afin de répondre à de nouvelles attentes et à de nouveaux modes de consommation.
9/Les débouchés de la viticulture, de l’arboriculture et du maraîchage seront diversifiés pour assurer la durabilité des productions et accompagner de nouveaux modes de consommation.
10/La traçabilité et l’emballage des produits alimentaires répondront aux besoins de sécurité sanitaire, de nouvelles formes de consommation, de respect de l’environnement, et aux attentes des consommateurs en matière d’information

Le ministre a annoncé que pour chacune de ces dix priorités, il nommerait un chef de projet dans ses services ou dans les organismes publics dont son Ministère assure la tutelle, qui aura la responsabilité nationale de la dynamique du projet, en synergie avec les pôles de compétitivité leaders et les pôles associés.

Gilbert

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut de page