Le métier d’agriculteur reste attractif en Isère

Après une année 2007 particulièrement creuse en matière d’installation, 2008 a enregistré des résultats beaucoup plus satisfaisants. Et la tendance à la hausse semble se confirmer en 2009. L’assemblée générale de l’ADASEA , la 40e du nom, qui s’est tenue aujourd’hui à Moirans, a été l’occasion de développer ces différents indicateurs qui témoignent de la poursuite d’un renouvellement des générations dans le monde agricole.

“Le métier d’agriculteur en Isère reste attractif pour des créateurs d’entreprises”, dira Yves François, président de l’ADASEA, dans son rapport moral et d’orientation. Le fait que le revenu disponible moyen/Utaf enregistre une amélioration conséquente par rapport à 2007 ne peut que consolider cette attractivité, même si l’on ne peut jurer de rien en matière de conjoncture économique.

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A la tribune, Jean-Louis Goutel, directeur ADASEA, Yves François, président, Jean-Pierre Lestoille, DDAF, et Nicolas Traynard, JA.

Afin de faciliter encore la démarche des candidats à l’installation, un Pôle installation, opérant la jonction Chambre d’Agriculture/ADASEA , sera mis en place dans les jours qui viennent. Une initiative qui répond aux souhaits des jeunes agriculteurs, notamment, comme le souligne Nicolas Traynard, qui fait partie du CA de l’ADASEA: “Une seule structure pour accompagner le candidat du début à la fin, un seul numéro de téléphone, ça facilite la vie”. De fait, le réseau d’accompagnement est plus lisible. Auparavant, il était volontiers comparé à “un parcours du combattant”.

Au sein de ce nouveau Pôle Installation, le Point Accueil Installation (PAI) -anciennement Point Accueil information- et le Point accueil transmission (PAT), en service depuis le 1er juillet 2008 avec une permanence téléphonique (04 76 20 68 85).

Le PAI38, en 2008, a reçu 235 candidats et a répondu à un millier d’appels téléphoniques. Des chiffres éloquents qui, depuis 2004, affichent une progression de plus de 30%. La professionnalisation du service n’ est pas étrangère à cette évolution. Frédérique Fort qui a retracé l’histoire de ce service créé le 1er décembre 1996 dans le cadre de la Charte d’installation soutenue financièrement par la Région Rhône-Alpes, note que ce sont 156 rendez-vous individuels par an qui ont été organisés en moyenne depuis 12 ans.

Quant au PAT38, animé par Fanny Corbière, il n’a que 8 mois d’existence. Son public: les futurs retraités, les personnes amenées volontairement ou non à  cesser leur activité, les propriétaires. Il faut savoir qu’en Rhône-Alpes, 65% des chefs d’exploitations ont plus de 50 ans et que la majorité d’entre eux ignore ce que va devenir leur  bien. L’accompagnement individuel du cédant et de son projet, l’aide à la formalisation d’un plan d’action, sont au coeur des missions du conseiller PAT. Francis Annequin, ancien éleveur laitier, suggère que les exploitants retraités qui le souhaitent puissent participer à l’occasion à ces missions “pour faire part de leur expérience, indiquer le bon chemin à suivre, éviter les pièges”.

Pour revenir à l’installation, Cécile Laurenson note que globalement les conseillers ont accompagné plus de 200 nouveaux candidats du RDI (Répertoire départemental à l’installation) en 2008, dans leur parcours. Cent un nouveaux porteurs de projets se sont inscrits au RDI, soit presque autant qu’en 2007 (105).

Quant aux projets d’installation avec DJA, 64 projets ont été accompagnés par l’ADASEA et présentés en CDOA avec avis favorable. Ce sont 26 dossiers de plus qu’en 2007. On note que la diversification est à l’honneur, que les jeunes s’adaptent au contexte isérois qui voit les surfaces agricoles diminuer d’année en année. Ils misent aujourd’hui sur la création de valeur ajoutée et la diversification plutôt que sur l’acquisition de grosses structures foncières. A noter aussi la forte proportion d’HCF (hors cadre familial) qui est de 50% (34% en 2007). Dans ces 50% de HCF, plus des trois-quarts sont des femmes (79%).

A noter les remarques de Vincent Leras, agriculteur représentant la Confédération paysanne au CA de l’ADASEA, qui estime que les différentes actions menées par l’ADASEA ont tendance à pénaliser le sud-Isère par rapport au nord. Il souhaite que les actions décentralisées soit plus fréquentes dans ces territoires du sud-Isère (Trièves, notamment, mais aussi Oisans et Matheysine).

L’ADASEA est-elle condamnée à disparaître dans le cadre de la RGPP (réforme générale des politiques publiques)? Les JA de l’Isère, dans leur journal, La Ronce, évoquent la question avec un brin d’ironie. Mais il semble bien que la question mérite d’être posée. Jean-Pierre Lestoille, DDAF (organisme dont le rapprochement avec la DDE est en gestation), n’a pas dit le contraire. Il a rappelé en substance que le groupement des offices d’intervention agricoles permettra de créer des synergies entre les différentes structures qui exercent aujourd’hui, filière par filière, des métiers de même type, et de générer des économies d’échelle à travers un rapprochement des fonctions support et une unification des délégations régionales.

Est-ce que la qualité du service rendu aux agriculteurs sera pour autant accrue ? C’est en tout cas l’argument avancé du fait qu’ ils n’auront plus qu’un seul interlocuteur polyvalent. Déjà, dans la salle, on a pu entendre des voix appelant à sauver l’ADASEA.

Gilbert

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