Ruines de Séchilienne: forte activité de la zone centrale

Au terme de  25 années de mesures et expertises diverses réalisées  par les différents organismes intervenant sur le site (SYMBHI, CETE, IGE, Ponts et Chaussées, SOGREAH, CNR, etc.), la connaissance du risque du site des Ruines a évolué en continu. Et les scénarios-catastrophe  ont évolué en conséquence. Un fait est certain aujourd’hui: le mouvement s’accélère dans la zone centrale, l’évolution du versant est inéluctable. L’ouverture de la faille atteint 15m en zone active. Mais les conséquences d’une éventuelle fracture sont globalement revues à la baisse. La modélisation de SOGREAH a notamment contribué à cet infléchissement.

La commission locale d’analyses et d’information sur les Ruines de Séchilienne (CLAIRS) qui s’est déroulée jeudi 18 juin à la préfecture sous la présidence d’Albert Philip, a fait état de la situation, comme elle le fait régulièrement. La précédente, placée sous la présidence de Michel Morin s’était déroulée le 10 octobre 2008 et sillon38 en avait rendu compte sur son site.

Parmi les points forts mentionnés à l’occasion de cette réunion :
– la forte activité de la zone frontale, déjà mentionnée précédemment, se confirme : le mois de mars 2009 est considéré comme le plus rapide de l’histoire des Ruines. Quatre capteurs l’ont attesté dans cette zone, avec un déplacement de 10cm/mois soit d’1,2m/an. La rupture de cette zone active (3 millions de m3) est présentée comme une échéance évidente
– la faible sensibilité, voire nulle, en dehors de la zone frontale
– l’hypothèse d’un grand éboulement (de l’ordre de 20 millions de m3) est considérée comme non probable par le groupe d’experts, dans les 40 années à venir

C’est donc sur la zone frontale que se concentre l’attention des experts qui ont, par ailleurs, revu à la baisse le débit centennal (550m3/s au lieu des 880m3/s annoncés précédemment ) et le sur-débit de court terme (50m3/s au lieu de 200m3/s), à la sortie de Bourg-d’Oisans.
Au nom du comité d’experts, M. Durville, lors de la précédente réunion (10 octobre 2008) confirmait déjà le fait que des éboulements apparaissent probables en zone frontale, en plusieurs phases, comparables à celui intervenu en novembre 2006 (environ 30 000 m3).

Le scénario le plus probable d’évolution de cette zone frontale, à court terme, mis en avant par les experts, est donc celui d’un éboulement polyphasé (plusieurs phases d’éboulement) .
M.Panet (CETE), auteur de 3 rapports sur le site : « L’évolution du versant est inéluctable mais la purge de la zone frontale peut prendre 10, 20 ans voire au-delà. Puis, il y aura une nouvelle zone de 3 millions de m3 avec le même scénario, puis encore une nouvelle zone ».
Très peu probable apparaît, aux yeux du groupe d’experts, le scénario d’un éboulement monophasé à court terme, d’un volume global estimé à 3 millions de m3. Ce scénario est néanmoins pris en compte dans la définition des parades à l’étude.

A noter que les casiers hydrauliques de l’Ile Falcon sont abandonnés, le faible surdébit de l’éboulement à court terme ne les justifiant plus.

Prochaine réunion à l’automne

Gilbert

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