Les agriculteurs empiètent-ils sur les chemins ruraux?

M. Jean Louis Masson (Moselle- NI) revient à l’ attaque, sa question écrite du 05/03/2009 n’ayant pas obtenu de réponse.Il  insiste sur le fait que certains agriculteurs ont tendance à ne pas respecter les chemins ruraux et à incorporer l’emprise correspondante dans leurs champs cultivés ou pire, à l’intérieur de la clôture des prés.

Il interpelle donc à nouveau Mme la ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales sur la question de la ” Libre circulation sur les chemins ruraux “, lui demandant si, face à une telle situation, le maire est obligé de prendre les mesures adéquates pour rétablir la libre circulation sur le chemin rural et préserver son intégrité.

Réponse du Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales publiée dans le JO Sénat du 06/08/2009
Les chemins ruraux constituent un élément essentiel de notre patrimoine rural qu’il convient de préserver. Pour améliorer la qualitéde la vie rurale, il importe aussi de maintenir le libre passage sur ces chemins.

Conformément à l’article L. 161-1 du code rural, les chemins ruraux sont les chemins appartenant aux communes, affectés à l’usage du public, qui n’ont pas été classés comme voies communales. Ils font partie du domaine privé de la commune. L’article L. 161-2 du code rural dispose ainsi expressément que « l’affectation à l’usage du public est présumée, notamment par l’utilisation du chemin rural comme voie de passage ou par des actes réitérés de surveillance ou de voirie de l’autorité municipale. »

Le même article ajoute en outre que « la destination du chemin peut être définie notamment par l’inscription sur le plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée. »

Enfin, l’article L. 161-5 du code rural précise que l’autorité municipale est chargée de la police et de la conservation des chemins ruraux, ce qui lui donne les moyens juridiques pour faire cesser les troubles qui pourraient mettre en péril cette conservation. Pour ce faire, rien ne s’oppose notamment à ce qu’une commune décide de baliser ses chemins. Le maire est en tout état de cause tenu de faire usage de ses pouvoirs de police pour rétablir la liberté de circulation qui se trouverait mise en cause par un particulier dans un intérêt privé.

Par ailleurs, indépendamment des dispositions précitées qui protègent les chemins ruraux d’une appropriation privée indue, lapossibilité de modifier cette protection reste encadrée par les textes. Ainsi, lorsqu’un chemin rural cesse d’être affecté à l’usage du public,sa vente peut être décidée par délibération du conseil municipal, après enquête, en application de l’article L. 161-10 du code rural.

Il convient d’ajouter qu’en cas de vente d’un chemin rural inscrit dans le plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée, pour lesquels il existe une signalisation particulière, l’article L. 361-1 du code de l’environnement prévoit un dispositif protecteur visant le maintien ou le rétablissement de la continuité par un itinéraire de substitution.

Gilbert

One thought on “Les agriculteurs empiètent-ils sur les chemins ruraux?

  1. Bonjour,

    Une jurisprudence existe concernant les chemins ruraux.

    Cour de Cassation
    Chambre civile 3
    Audience publique du 3 juillet 2002
    N° du pourvoi:00-21996

    BICC 565 du 1er novembre 2002, N° 1102

    ” Même s’il a cessé d’être utilisé et entretenu, un chemin rural est réputé appartenir à la commune sur le territoire de laquelle il est situé tant que son aliénation n’a pas été réalisée dans les formes prescrites par la loi.”

    On peut donc conclure que personne ne peut annexer un chemin rural,
    pas même par prescription acquisitive trentenaire.

    Rural il est, rural il reste….

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