Festival de l’Albenc: la rocade en toile de fond

Treizième édition pour le festival de l’Avenir au naturel , organisé par l’association Espace naturel Isère  qui, en 1997, souhaitait « promouvoir et encourager concrètement le développement durable, l’éco-citoyenneté et la solidarité entre les hommes afin de préserver les intérêts des générations à venir ». C’est ainsi qu’a vu le jour cette manifestation, préparée activement en seulement six mois. Ce fut un succès : 70 exposants, 5000 visiteurs.

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Treize ans plus tard, l’événement, devenu un « must », pour reprendre l’expression de Bernard Soulage, conseiller régional en charge des Transports, accueille 230 exposants et attire sur deux jours toujours plus de monde.

Signe manifeste que l’écologie a fait un grand pas en avant en même temps que le bio. La demande en produits bio a connu en 2008 une hausse record de 25%. Quant à l’agriculture biologique, elle a gagné, la même année,11% de producteurs et 35% de surface en conversion.

Reste, comme cela fut souligné par Michèle Rivasi (Europe Ecologie) au moment de l’inauguration- elle remercia pour l’occasion les écolos de la première heure- « que 80% du bio sont importés ». D’où son appel aux agriculteurs de l’Hexagone, les invitant  massivement à la conversion au bio.

Eliane Giraud, conseillère régionale, chargée de l’agriculture et des parcs naturels, saisissait la balle au bond, en rappelant que le CG38 et la Région faisaient des efforts conséquents en faveur de  l’installation de jeunes agriculteurs mais que beaucoup d’entre eux connaissaient de grosses difficultés. Eliane Giraud  plaide en faveur d’une réorientation de la PAC pour tenter de sortir de cette situation.

André Vallini, président du CG38, au cours de sa brève allocution, eut cette remarque, assez cynique,  évoquant l’influence en politique de la direction dans laquelle souffle le vent : « Je remarque qu’il y a de moins en moins d’élus à la foire de Beaucroissant et de plus en plus à l’Albenc. Est-ce proportionnel au vote agricole et au vote écologiste ? »

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Pas un mot, par contre, sur la rocade nord, dossier en toile de fond –c’est le cas de le dire- de cette inauguration et sur lequel le chef de l’exécutif départemental a récemment confié –c’était aux Journées d’été des Verts où il avait été invité- qu’il continuait à réfléchir. D’aucuns s’interrogent. Cet aveu qui semble exprimer un certain scepticisme quant à l’utilité ou la faisabilité de cet aménagement coûteux  (800M€ au total selon les Verts, sans participation de l’Etat) est-il fonction du boom du vote Vert ou de l’état des finances départementales ?

Quoiqu’il en soit, les banderoles des Verts Isère étaient bien visibles (Stop rocade, la rocade nord, impôt fort !) et Michèle Rivasi avait enfoncé le clou en disant :«On ne peut pas développer le bio d’un côté et  les rocades et les autoroutes de l’autre». Les Verts Isère, pour leur part, demandent la tenue d’ « un Grenelle des transports locaux qui réunisse les différents partenaires autour d’objectifs ambitieux à court et long terme pour assurer à tous le droit à la mobilité ».

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Fin de l’inauguration. Les Verts Isère replient les banderoles

Pour rester dans les transports, il fallait réaliser un exploit cette année pour  se rendre à l’Albenc autrement qu’en voiture. Nous avons essayé. A la gare SNCF, surprise. Pas de trains en raison de travaux sur la ligne Grenoble-Valence. Un agent nous informe que des cars sont en service. Départ de la gare routière . OK. Nous nous rendons à la gare routière où nous achetons un titre de transport Grenoble-L’Albenc. Au moment d’embarquer, à 10h50, nous nous faisons refouler. Notre billet n’est pas le bon. Il faut un billet Trans’Isère et non un billet Gare routière. Ah ! Nous retournons au guichet pour remboursement du titre de transport. C’est niet. Pas question de rembourser.

D’où le choix de la voiture particulière, seul à bord, forçant sur la pédale pour rattraper le retard, avec le sentiment de contribuer contre notre gré à la pollution générale…et. d’avoir été roulés. Bon, on peut toujours se dire que nous avons acquitté avant l’heure une taxe carbone, à savoir le prix du billet non utilisé. Mais un tel épisode ne vous incite pas à renouer avec les transports en commun. Avec de telles embrouilles, il pourrait y avoir 10% de voitures en plus sur la route.

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Gilbert

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