Crise du lait: de bonnes résolutions pour en sortir

Suite à une réunion tenue le lundi 12 octobre à Vienne, en Autriche, à l’initiative de Bruno Le Maire, les 21 ministres de l’agriculture en faveur de la régulation européenne du marché du lait ont rédigé une contribution commune. Ils la soumettront le 19 octobre à Luxembourg, à l’occasion du prochain Conseil des ministres de l’agriculture.

Dans cette contribution, les 21 ministres tirent un bilan de la situation du marché du lait et demandent à la Commission européenne des mesures immédiates pour soutenir les producteurs de la filière laitière. En voici la teneur:

La crise du marché laitier européen est profonde. Elle met les producteurs dans une situation de détresse sans précédent. Beaucoup d’entre eux ont épuisé leurs réserves financières. La viabilité de ce secteur stratégique pour l’ensemble de l’économie et crucial pour la vie quotidienne des Européens est désormais sérieusement menacée.
Ensemble, nous allons définir une régulation européenne des marchés à mettre en place pour contribuer à stabiliser le marché et le revenu des producteurs et renforcer la transparence du marché pour avoir une relation juste entre les producteurs, l’industrie laitière, les distributeurs et les consommateurs. Nous soulignons la nécessité d’un cadre communautaire adéquat.
Nous devons conforter le secteur laitier européen et donner aux producteurs les moyens de tirer un revenu stable et décent de leur travail. Nous y veillerons dans le cadre du groupe à haut niveau lancé par la Commission.
Nous voulons que soit adoptée une série de mesures immédiates pour stabiliser concrètement et rapidement le secteur laitier :
Rétablir l’équilibre des marchés
– Autoriser les stockages public et privé toute l’année et les élargir à d’autres produits, notamment le fromage.
– Définir une politique de déstockage contra-cyclique en fonction du niveau des prix pour ne pas perturber la reprise du marché.
– Renforcer, par une augmentation des aides européennes, la distribution de produits laitiers dans les écoles en élargissant la palette des produits éligibles et les structures bénéficiaires comme les universités.
– Promouvoir les produits laitiers grâce à une meilleure information des consommateurs : étiquetage de l’origine des produits (lieu de production) sur une base volontaire ou dans la réglementation européenne, étiquetage des substituts laitiers pour contrebalancer la tendance à l’utilisation de ces produits et promotion.
– Soutenir l’exportation de produits ciblés (beurre, poudre de lait, fromages) vers certains pays tiers sans perturber leur propre production, tout en respectant nos engagements internationaux.
– Réactiver l’aide à l’incorporation de lait écrémé et de poudre lait écrémé dans l’alimentation animale, qui a été temporairement suspendue.
Modifier l’Organisation commune de marché unique
– Pour habiliter la Commission à prendre des mesures d’urgence dans le secteur du lait, comme elle l’est déjà pour d’autres filières.
– Pour donner au plus vite aux producteurs les moyens adéquats de mieux s’organiser et pour encourager une relation contractuelle juste et équilibrée entre producteurs, transformateurs et distributeurs, en leur donnant la visibilité dont ils ont besoin.
Permettre aux producteurs de passer le cap difficile
Dans le cadre de procédure communautaire d’adoption du budget 2010, une enveloppe additionnelle d’un montant de 300 Millions d’€ au moins doit être proposée par la Commission, sans préjudice aux autres secteurs, en écho aux propositions du Parlement européen.
Cette enveloppe pourrait être répartie entre les États membres afin de leur permettre de mettre en œuvre, de façon subsidiaire, des mesures nouvelles et/ou existantes, la Commission devant proposer toutes les bases légales nécessaires.

Gilbert

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