Préservation de la ressource en eau : l’Isère mobilisée

Le Comité de bassin réuni le 16 octobre à Lyon a adopté le SDAGE, schéma d’aménagement et de gestion des eaux 2010-2015 du bassin Rhône-Méditerranée. Le préfet de Région, coordonnateur de bassin, a approuvé le SDAGE et arrêté le programme de mesures le 20 novembre.

C’est donc dans un nouveau contexte, marqué par les lois Grenelle (1 et 2) de l’Environnent mais aussi par la RGPP,  que s’est réunie le 30 novembre à la préfecture de l’Isère la commission départementale de la ressource en eau et de ses usages, co-présidée par le préfet Albert Dupuy et le vice-président du CG38, Christian Nucci.

Une quarantaine de personnes, parmi lesquelles de nombreux élus des collectivités locales, des représentants des administrations, des chambres consulaires, d’associations, des centres de recherche, du Parc national des Ecrins, était conviée à ces travaux.

source eauAlbert Dupuy a insisté sur le fait que « compte tenu du nouveau contexte, la commission, créée en 2005, devait être consolidée et son domaine d’intervention élargi. A la ressource en eau et de ses usages s’ajoute  la gestion intégrée de l’eau et des milieux aquatiques ».

Christian Nucci a souligné la nécessité de gérer au mieux et avec un réel souci d’économie cette ressource vitale : « L’année 2009 s’avère encore plus sèche que l’année 2003. Le déficit en eau est considérable et il est urgent de sensibiliser les partenaires et les citoyens d’une part à faire un usage économe et durable de l’eau, d’autre part à éviter tout rejet susceptible de lui porter atteinte ».

Quelle est la situation en Isère ?

Le préfet a confié à la DDAF 38 le soin d’élaborer ce schéma départemental en partenariat avec tous les acteurs concernés. Les chiffres de la DDAF38 montrent  que le niveau 3 de sécheresse aggravée induisant l’interdiction de prélèvements a affecté près de 90% du département. On a même vu des rivières à sec en Chartreuse, massif qui bénéficie habituellement d’une pluviométrie conséquente.

La ressource en eau dont la quantité fait défaut cette année, doit faire l’objet d’une surveillance accrue au plan de sa qualité (état écologique+état chimique). Aujourd’hui, moins de la moitié des eaux superficielles (49%) sont en bon état écologique. Le SDAGE qui veille sur 2500 km de cours d’eau place la barre haut : d’ici 2015 , ce chiffre de 49% devra passer à 67%.

Pour ce qui est des eaux souterraines, l’objectif est de 70%.

captage eau de GREAjoutons que, comme le souligne la FRAPNA dans la brochure « L’eau ne coule pas de source », la grande majorité des captages d’eau potable n’est pas protégée. Sur les 1077 captages publics recensés, seuls 27% bénéficient d’une protection avec DUP. Il faut dire que l’Isère est l’un des départements où l’on trouve le plus de captages. Mais la préservation de ces gisements aquifères passe sans doute par une meilleure protection en surface.

Dans le département, 120 points de contrôle des eaux sont prévus, 51 concernant les cours d’eau, 69 concernant les eaux souterraines.

Les huit orientations du SDAGE

  1. Prévention : passer du curatif au préventif
  2. Non dégradation : préserver la fonctionnalité des milieux en bon état, ne pas dégrader davantage les autres
  3. Vision sociale et économique : mieux intégrer les coûts et les bénéfices marchands et non marchands (à court et long terme)
  4. Gestion locale et aménagement du territoire
  5. Lutte contre les pollutions d’origine domestique et industrielle
  6. Préserver et restaurer les fonctionnalités naturelles
  7. Partage de la ressource : résorber les déséquilibres
  8. Gestion des inondations

Au chapitre lutte contre les pollutions, l’assainissement, collectif et non-collectif, occupe une bonne place. Le traitement des eaux résiduaires est une entreprise de longue haleine. L’Isère connaît notamment un déficit de STEP (stations d’épuration) dans le sud Isère et en milieu rural : on dénombre 150 communes dépourvues de station d’épuration. Ajoutons à cela la rénovation nécessaire d’une centaine de STEP non conformes à la directive européenne ERU. Des travaux plus que conséquents, donc, et très onéreux.

Gilbert

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