Des toits verts dans la ville

La lutte engagée contre le réchauffement climatique a d’ores et déjà produit un éventail assez large de solutions alternatives, effectives ou en gestation. Pour le cas des villes comme Grenoble,  soumises à l’effet d’ilôt de chaleur urbain (ICU) dû à l’importance des surfaces minérales absorbant la chaleur, la végétalisation des toitures (les toitures plates en priorité) est présentée par la Metro 38, dans la notice qu’elle a récemment éditée sur ce sujet, comme un levier intéressant pour lutter contre l’ozone et rafraîchir l’atmosphère. (1)

Ce n’est en aucun cas une innovation : cette technique est utilisée depuis des siècles en raison de ses performances, tant contre le froid (Scandinavie, Islande) que contre la chaleur (Tanzanie, Turquie, Mongolie).

L’atmosphère de « la cuvette grenobloise », souvent étouffante en période estivale, ne pourrait qu’y gagner… en perdant, dans le meilleur des cas, quelques degrés centigrades. Trouver de nouveaux espaces à végétaliser en espace urbain contraint reste cependant une mission difficile.

Végétal contre minéral

La Métro 38 (communauté d’agglomération Grenoble-Alpes métropole) qui a initié en 2005 un plan Climat et mis en place un Observatoire (voir notre article précédent), explore cette voie, la végétalisation des toits urbains pouvant  éviter l’absorption de rayonnements solaires par des surfaces minérales les restituant sous forme de chaleur. La notice présentant les tenants et aboutissants de cette technique, souligne entre autres que ces surfaces végétales contribuent à fixer les polluants atmosphériques tels que particules, métaux lourds et composés organiques volatiles.

toitvegetalCette technique permet en outre :

–      d’améliorer le confort thermique à l’intérieur des bâtiments, par son effet isolant (économie d’énergie, isolation acoustique, résistance au feu, entre autres)

–      de faire de la rétention des eaux pluviales, restituées par évaporation et par évacuation au réseau, de manière différée.

–      d’augmenter la durée de vie de l’étanchéité par limitation des chocs thermiques

En 2005, 1% des toitures françaises étaient végétalisées (ADIVET) contre 10% des toits allemands. Pourtant, la progression est significative.

L’ADIVET, l’association des toitures végétales, à l’occasion de son AG du 18 mars 2009, signalait que malgré la crise, le marché de la végétalisation des toitures ne cesse,depuis 2004, de stimuler la progression du développement durable dans la construction.

toit vert2

« Avec une progression en 2008 supérieure à 50 %, la France prend enfin conscience des avantages environnementaux des toitures végétales », commentait l’ADIVET. « Cette évolution est très encourageante. Le travail de promotion des toitures végétales réalisé depuis plusieurs années porte ses fruits. Grâce aux maîtres d’oeuvre et aux maîtres d’ouvrage éco-responsables, la technique se généralise sur tous les types de construction » (2).

Le Centre technique du pays Voironnais a eu recours à la végétalisation extensive pour couvrir 2700m2 de garages. Il s’agit de toits en pente (19°) orientés au nord et plantés d’un mélange de sédum. Le coût est de l’ordre de 117€/m2.

Les inconvénients

L’Agence d’urbanisme de la région grenobloise les a recensés. Ils sont de quatre ordres :

– le coût : le surcoût de l’installation peut être  important mais il est en partie compensé par les gains énergétiques réalisés

– le poids : le poids du substrat végétal peut être un facteur limitant, surtout pour la végétalisation intensive (200 à 1000kg/m2)

– le risque d’incendie : dans des conditions de sécheresse prolongée, certaines plantes du toit, comme les graminées, peuvent être une source d’incendies.

– l’humidité : dans les régions très arrosées, un toit végétalisé peut contribuer à augmenter l’humidité de l’habitat

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(1) Une campagne de mesures menée par Grenoble a permis d’évaluer des écarts conséquents de température entre zones urbaines et périurbaines. Ils sont, par exemple, de l’ordre de 5°C en moyenne la nuit entre les quartiers centraux et minéraux de la ville de Grenoble et Le Versoud.

(2) A Paris, les toits végétalisés sont intégrés au PLU comme une solution de verdissement de l’espace urbain.

Gilbert

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