Comment développer le secteur du sciage ?

orateurDans sa question écrite publiée dans le JO Sénat du 05/11/2009, M. Adrien Gouteyron (Haute-Loire-UMP) interroge M. le ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche sur les difficultés rencontrées par la filière bois et la mise en place du plan de réforme présenté par le président de la République.

En mai dernier, le président de la République s’est inquiété de ces difficultés et de l’insuffisante exploitation des forêts françaises, qui représentent pourtant un quart de notre territoire et 13 % de la surface boisée de l’Union européenne.

La filière forêt-bois emploie 450 000 personnes, soit 2,5 % de la population active, autant que les secteurs de l’automobile ou de la sidérurgie. Elle est une source de création d‘emplois considérable.

Pourtant, la balance extérieure de la France pour l’ensemble de la filière du bois et de l’ameublement affiche un solde négatif de plus de 6 milliards d’euros en 2008. La scierie est un maillon structurant de cette filière et une activité ancrée dans le monde rural qui regroupe 2 000 scieries, dont 300 assurent plus de 85 % de la production nationale. Aucune entreprise française n’est présente dans les vingt premières entreprises de sciage européennes, ce qui est un élément de faiblesse considérable qui ne doit pas perdurer.

En mai dernier, le président de la République a annoncé la mise en place d’un fonds stratégique d’investissement qui pourrait aller jusqu’à 100 M€, pour participer au développement et à la consolidation des entreprises du bois, afin de faire émerger un tissu d’entreprises de taille suffisante pour structurer la filière. Ce fonds sera constitué de participations d’opérateurs privés et d’aides de l’État. Son cœur de cible concernera les entreprises du secteur de la construction en bois et de la valorisation énergétique du bois. Il souhaiterait savoir où en est la mise en place du plan en faveur de la filière bois et des scieries tout particulièrement.

Réponse de Mme Roselyne Bachelot-Narquin  ministère de la Santé et des Sports en l’absence de Bruno Le Maire, publiée dans le JO Sénat du 20/01/2010

Le Gouvernement a pris connaissance avec intérêt de votre question relative à la mise en place d’un fonds d’investissement en faveur de la filière bois. Il n’est pas inutile de le rappeler, la France possède le troisième patrimoine forestier de l’Union européenne.

Paradoxalement, la filière forêt-bois reste lourdement déficitaire dans la balance des échanges, avec un déficit de 6,2 milliards d’euros en 2008, ce qui n’est pas neutre. Non moins paradoxalement, la forêt française est notoirement sous-exploitée : 60 % seulement de l’accroissement annuel est récolté.

Les entreprises de la filière bois, que vous avez évoquées en prenant l’exemple de votre département, la Haute-Loire, sont de très petites entreprises, parfois des petites et moyennes entreprises, qui disposent de très peu de fonds propres pour assurer leur croissance et se maintenir au niveau de compétitivité de leurs concurrents européens.

En particulier, dans le domaine de la scierie, sur lequel porte votre question, les investissements à consentir sont comparables à ceux des industries lourdes qui présentent des marges réduites compte tenu de la taille des entreprises.

J’ai rappelé à M. Jean-Claude Carle le discours prononcé le mardi 19 mai 2009 à Urmatt, dans le Bas-Rhin, par le Président de la République, qui a demandé au ministre qui a en charge la forêt de mettre en place un fonds stratégique d’investissement pour la filière bois destiné à contribuer au renforcement de notre tissu industriel de valorisation du bois. Le 25 septembre 2009, M. Bruno Le Maire, ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, et M. Christian Estrosi, ministre chargé de l’industrie, ont annoncé la création du Fonds stratégique Bois, le FSB, dont l’objectif est de faire émerger des entreprises de taille suffisante pour structurer la filière. Ce fonds se concentrera en particulier sur le secteur du sciage, secteur prioritaire pour la filière. Il est doté d’un montant initial de 20 millions d’euros, et l’ambition affichée est d’atteindre un montant de 100 millions d’euros d’investissements. Ses premières interventions devraient avoir lieu dans le courant du premier trimestre 2010.

Par ailleurs, je tiens à rappeler que, de 2007 à 2009, le ministère chargé de la forêt a conduit un plan triennal de soutien aux scieries qui s’est traduit par un effort exceptionnel de 25,2 millions d’euros de subventions et qui a suscité 284 millions d’euros d’investissements au total. L’effet multiplicateur a donc été important.

En 2010, le ministère chargé de la forêt continuera de soutenir les investissements des scieries au même niveau qu’avant ce plan exceptionnel, c’est-à-dire à hauteur de 4 millions d’euros. Les projets d’investissements apportant de la valeur ajoutée aux sciages sont particulièrement visés par ces aides.

Gilbert

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut de page