Loup: élus de montagne et La Ministre de l’écologie recoivent une lettre…

La fédération des acteurs ruraux se joint aux associations des éleveurs et bergers du Vercors Drome Isère et solidarité pastorale qui ont transmis une lettre aux élus concernant les problème posés par les loups vis à vis du pastoralisme.
Un exemplaire de cette lettre ouverte a été remise en mains propres à la Ministre de l’écologie, Nathalie Kosciusko Morizet, lors du congrès de l’ANEM à Bonneville.

Voici le contenu de cette lettre.

LETTRE OUVERTE A L’ATTENTION DES ELUS DE LA MONTAGNE.

Vous n’êtes pas sans connaître la problématique de la prédation lupine dans les Alpes. Localement vos administrés mènent multiples actions pour vous sensibiliser.

De 2 loups détectés en 1992 dans le Mercantour à 164 en 2009 (chiffre officiel de la DREAL), la croissance de la population est de 29,5% par an.  Ces chiffres  laissent  à penser  qu’il y a aujourd’hui un minimum de 210 loups et que sans intervention humaine ils seront 600 à 700 en 2015 et plus de 2500 en 2020 (progression mathématique).

Parallèlement, le nombre de victimes ne cesse de croître :  4186 en 2010 et pour 2011, le bilan est à ce jour  déjà plus élevé,  sans compter les bêtes disparues, de plus en plus nombreuses et  non indemnisées.

L’élevage ovin paye un lourd tribut mais toutes les espèces sont touchées, vaches, veaux, chèvres, chevaux, ânes et même chiens.

Contrairement à ce qui est souvent argumenté cette prédation peut représenter un très fort pourcentage de perte pour les troupeaux, elle ne devrait pas s’apprécier  sur la totalité du cheptel alpin mais sur les  seuls troupeaux victimes qui le sont parfois de manière injustement répétitive.

A titre d’exemple, c’est  trois élevages  ont cessé leur activité ovine depuis le début de l’année dans le département de la Drôme dont une jeune éleveuse de 24 ans.

Comme vous le savez aussi, la désertification des campagnes est une réalité. Dans beaucoup de nos territoires qui n’ont pas étés touchés par la fée du tourisme, l’élevage reste la dernière  activité  économique, aux cotés de quelques artisans, des résidences secondaires et des retraités.

L’élevage est  la seule activité a entretenir l’ouverture des paysages, a ralentir,  la progression des friches  et de la forêt.

La dynamique d’évolution est bien connue : abandon de la pâture, friche, enrésinement, incendie. Le massif des Maures nous en donne périodiquement l’exemple.

Or depuis 1992, le débat sur le retour du loup et sur ses conséquences n’a pas lieu.

Certes il existe un pseudo-débat entre deux minorités. D’un coté les association pro-prédateurs parlant mesures de protection, de ré acquisitions de savoir faire perdus, s’appuyant sur une biodiversité de façade dans laquelle le loup( qui n’est pourtant qu’une espèce parmi tant d’autres,) écrase toutes les autres espèces, et argumentant «  Convention de Berne et directives habitats »

D’un autre coté une partie des éleveurs, ceux qui habitent dans les zones de présence, parlant d’incompatibilité, de biodiversité eux aussi et réclamant le droit de vivre de leur métier dans des conditions dignes du  XXIème siècle.

L’avenir de la montagne ne peut pas être décidé par quelques-uns (dans des bureaux parisiens ou bruxellois).

La question qui est posée est de savoir ce que les français veulent pour ces territoires ruraux. Comment ils veulent l’obtenir, comment ils le financeront.

Pour cela il faut que des études réelles et impartiales soient menées, que les conséquences soient rendues publics. Il faut que des débats aient lieux dans les assemblées et que des décisions soient prises et appliquées.

Certains pensent que l’élevage ovin pourrait disparaître sans provoquer de gène.

Cette perspective  nous surprend car nous connaissons l’impact de l’élevage sur les paysages, dans le maintien d’une biodiversité équilibrée, sur la vie de nos campagnes (rôle économique, social, maintien d’un tissu humain), sur les avalanches, les incendies etc.

Pourtant   et par voie de conséquences, l’élevage ovin pourrait bien disparaitre,  dans une certaine indifférence. Il  nous apparaît invraisemblable que les pouvoirs publics laissent faire sans réaction.

Il est de votre responsabilité, à vous, élus de la montagne, en charge de ces territoires fragiles d’agir en conséquence.

C’est la demande que nous vous adressons aujourd’hui.

JL FLEURY

Président de Solidarité Pastorale

M.CURT

Président de l’Association des Eleveurs et Bergers du Vercors Drôme Isère


Gilbert

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut de page