Nicolas Sarkozy:”210 millions d’exonération de charges pour les entreprises agricoles”

C’est au cours d’un déplacement dans la creuse que le président de la république a annoncé une baisse des charges pour les entreprises agricoles.

Voici le passage de son discours ou il aborde le secteur agricole:

Alors dans ces territoires ruraux il n’y a pas que l’agriculture mais il y a l’agriculture. Pourquoi fais-je la différence entre « que l’agriculture » et « l’agriculture » ? Je veux m’en expliquer. Partout où l’agriculture disparaitrait, c’est la totalité de la ruralité qui disparaitra. La ruralité ne se réduit pas à l’agriculture mais l’agriculture est le fondement d’une ruralité qui peut vivre. Partout où la production a disparu des territoires ruraux, partout, le territoire est mort et que l’on ne vienne pas m’expliquer que le tourisme rural ou le tourisme vert viendra compenser, il n’y a pas de tourisme possible sur la disparition des activités de production. C’est une réalité incontournable. Ce n’est donc pas dans mon esprit « l’agriculture ou le tourisme », « l’artisanat ou l’agriculture » ; l’agriculture est le socle.

J’ajoute qu’il faudra, dans les cinquante ans qui viennent, tenez-vous bien, augmenter la production agricole du monde de 70% pour nourrir le monde. Au nom de quoi l’Europe, qui a la deuxième agriculture du monde, la France, qui a la première agriculture d’Europe, devraient elles renoncer à participer à cet effort sans précédent d’augmentation de la production agricole au motif que cela ne plairait pas à tel ou tel ? L’agriculture, c’est notre identité, l’agriculture c’est notre ruralité, l’agriculture c’est l’un des rares domaines économiques où l’excédent commercial apporte à la France des recettes dont nous avons par ailleurs besoin.

Mais disons-nous, là aussi, la vérité, ensemble. Qu’avons-nous fait avec l’agriculture depuis des décennies ?

On l’a droguée à la subventionnite. Oui, oui parfaitement. C’est une drogue, c’est une drogue irrespectueuse du savoir-faire des agriculteurs qui n’ont jamais demandé à être des assistés. Mais on leur a menti en leur disant qu’il fallait s’aligner sur les prix mondiaux mais ce n’est pas grave, dormez tranquilles. On compense la baisse des prix par la hausse des subventions mais que s’est- il passé ? Subventions donc formulaires, donc contrôles, et on a rendu la vie impossible aux agriculteurs. Et puis à un moment donné, on leur a dit, excusez-nous il n’y a plus d’argent pour payer la subvention. Voilà l’arrêté et, pire, certains gouvernements ont fait pire : ils ont donné aux agriculteurs des subventions qu’ils n’avaient pas le droit de leur donner. Et l’Europe les a condamnés à le rembourser. Beau résultat ! Jamais, Monsieur LE MAIRE et moi-même nous ne ferons cela parce que c’est irrespectueux du travail des agriculteurs qui méritent mieux.

Que souhaitons-nous faire ? D’abord que les agriculteurs vivent du prix de leur travail et de la qualité de leurs produits. Et pour cela, c’est toute la bataille que nous menons sur la régulation du prix des matières premières agricoles sur les marchés. Cela marche, comme j’ai pu le vérifier auprès des éleveurs ce matin. C’est la défense de la politique agricole commune, mais si nous voulons défendre la politique agricole commune, elle doit être juste, on ne peut pas défendre quelque chose qui est injuste. En 2008, nous avons transféré un milliard d’euros qui allaient aux producteurs des grandes cultures, de céréales notamment, pour le verser à qui ? Aux zones d’élevage, notamment aux zones d’élevage de montagne, notamment ici. Quand j’entends dire que nous n’avons pas fait assez pour la ruralité, je veux m’inscrire en faux contre ce mensonge démagogique ; un milliard d’euros a été reversé aux agriculteurs, aux éleveurs notamment des zones de montagne et des zones enclavées.

Nous allons faire encore davantage, je vous l’annonce : des prix, un savoir-faire, des produits de qualité, cela veut dire de la compétitivité, et nous avons décidé avec Bruno LE MAIRE et le Premier ministre, que le coût du travail sur les emplois permanents des exploitations agricoles allait être réduit. Nous allons donc diminuer les charges qui affectent le salaire horaire des salariés permanents agricoles après avoir diminué les charges qui pèsent sur le salaire horaire des employés à temps partiel ou provisoire des exploitations agricoles.

Vous voyez la logique de ce que nous essayons de faire : améliorer la compétitivité des agriculteurs pour en faire des entrepreneurs, pour qu’ils continuent à produire des produits de qualité, qu’il vendent sur l’ensemble des marchés du monde et ainsi vous aurez une agriculture durable qui vivra du fruit de son travail et non pas du fruit de subventions qu’on maintient au-dessus de leur tête avec le risque de les voir supprimés à chaque changement européen ou à chaque changement de ministre de l’agriculture.

Je veux remercier le parlementaire Bernard REYNES pour son rapport sur ce sujet. Je précise que la baisse des charges sociales sur les emplois permanents des emplois agricoles sera appliquée dès l’an prochain et fera l’objet d’amendement à la présente loi de finances défendue par Valérie PECRESSE et par François BAROIN. Ce n’est donc pas une promesse, c’est une décision.

Parce que moi je crois à la lucidité de nos compatriotes, c’est la raison pour laquelle les 210 millions d’exonération de charges sur les entreprises agricoles seront financées grâce aux produits de la taxe sur les boissons sucrées, parce qu’il est normal que, lorsque nous prévoyons une aide, on prévoit son financement. Parce que, sinon, on conduit son pays à la ruine et je n’ai pas été élu pour cela.

Le président de la république a abordé d’autres thèmes liés aux territoires ruraux comme les services publics, le développement numérique, les dessertes ferroviaires, l’aménagement du territoire… Pour lire en texte ou visionner la vidéo de son intervention concernant les territoires ruraux cliquer sur:

Discours du Président de la République à Aubusson devant les élus et les acteurs de la ruralité de la Creuse (www.elysee.fr)


Gilbert

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