Bilan phytosanitaire des forêts du Rhône en 2012

BILAN DES ACTIVITÉS DES CORRESPONDANTS OBSERVATEURS DU RHÔNE EN 2012

I – Bilan climatique de 2012

Après un mois de janvier doux et sec, février a été marqué par des températures polaires (-18 °C) renforcées par des vents en rafale. Le printemps a été tout aussi contrasté avec un mois de mars chaud et sec et avril-mai excédentaires en eau, des températures encore douces et un coup de vent violent le 29 avril sur les monts du Beaujolais.

Juillet et août ont été tout aussi arrosés avec des orages réguliers et 5 jours de canicule mi août.

L’automne a également été très arrosé avec des températures au dessus de la normale. Décembre a tout d’abord été frais, puis doux dans la deuxième quinzaine avec toujours de bonnes pluies.

En conclusion, les deux faits marquants de cette année sont tout d’abord le froid intense de février qui a entraîné des pertes conséquentes de plants en pépinières et des problèmes de gel sur l’ensemble de la végétation et ensuite des précipitations excédentaires favorables à la reprise des

plantations et avec des effets contrastés sur la bonne santé générale de nos forêts dans le Rhône (voir rouille suisse).

II – Bilan des protocoles (suivis spécifiques)

Protocole plantation de l’année :

10 placettes ont été suivies, 2 fois dans l’année (fin de printemps et début d’automne), 6 placettes en douglas, 1 en mélèze et trois en feuillus. Pour ces dernières, on note une forte augmentation des dégâts (mortalité) dus à des attaques de cervidés (chevreuils) sous forme d’abroutissement ou de frottis. Pour les placettes de douglas, on note une augmentation des attaques d’hylobe (sans trop de mortalité) et une augmentation du nombre de plants frottés.

Le froid de février a également provoqué un nombre non négligeable de cimes sèches sans mortalité de plants. Pour la placette de mélèze d’Europe, 70% des plants étaient morts (gel de février, problème de plants, problème d’installation ?).

Réseau de surveillance processionnaire du pin :

la placette observée dans le département du Rhône depuis quelques années (Chamelet ) montre une augmentation à la fois du nombre de nids (trois fois plus) et de leur volume.

Défoliateurs précoces des chênes : Les 8 quadras du Rhône montrent une amélioration notable d ans le déficit foliaire. Les processionnaires du chêne, endémiques dans certaines zones et les géométrides (hivernie et chématobie, chenilles défoliatrices) ont causé peu de dommages.

Les attaques de cynips sur le châtaignier sont réparties dans les plaines du sud de la région lyonnaise et atteignent les monts du Lyonnais. Les monts du Beaujolais sont encore indemnes.

Situation inverse pour chalara fraxinea, champignon sur frêne : Le Beaujolais est contaminé (nombre important de frênes fortement défeuillés et de cimes sèches) alors que le reste de la région est indemne. Une attention particulière sera portée cette année sur l’extension de ces deux problèmes sanitaires.

On note également une diminution de cylindrosporiose (cham pignon foliaire) sur merisier, plus tardive malgré des précipitations nombreuses cette année.

Dépérissement en forêt:

Pour le douglas, quelques dépérissements diffus ont été observés dans le Beaujolais. Aucune autre cause de mortalité apparente n’es t signalée cette année (champignons, insectes…).

III Bilan de la surveillance du territoire

Missions départementales

Le violent coup de vent du 29 avril 2012 (vent du sud) a provoqué des chablis sur l’ensemble des monts du Beaujolais notamment sur leur partie sud (St Bonnet le Troncy par exemple). D’après l’ONF, 4500 m de bois sur 1800 hectares de forêts départementales ont du être prélevés. On estime à plusieurs milliers de m3 le volume de bois chablis pour les forêts privées.

La rouille suisse du douglas : présente de façon endémique sur les forêts du Beaujolais (zone confinée à humidité constante, peuplements serrés), ce champignon foliaire a véritablement explosé cette année, phénomène lié à deux épisodes météorologiques particuliers : un été 2011 pluvieux et un début d’hiver 2012 doux (mis à part février).

Ceux ci ont favorisé la dissémination du champignon et son extension à l’ensemble des peuplements de douglas, sauf en altitude et en versants nord. (Le gel de février a d’ailleurs accéléré la chute des aiguilles des années précédentes.)

Cette maladie sera particulièrement suivie en 2013 afin de s avoir si la contamination se poursuit, en effet les conséquences des importantes pertes foliaires, s ans menace sur la pérennité des arbres entraîneront des pertes de production qui pourront être significatives.

Six placettes de surveillance pour la maladie des frênes (chalara fraxinea) ont été mises en place dans le département. Le protocole confirme pour l’instant la présence du champignon pathogène uniquement dans les monts du Beaujolais.

Missions conduites à l’échelle de la région :

Parmi les organismes invasifs qui sont particulièrement surveillés dans la Région Rhône-Alpes, on peut citer le nématode du pin. 45 prélèvements ont été réalisés dans les peuplements et dans des sites sensibles (scieries, aires d’autoroutes, dépôts de stockage de bois). Tous ont donné des résultats négatifs.

Le plan de surveillance 2013 va considérablement évoluer avec une augmentation des prélèvements et la mise en place du piégeage de monochamus galloprovincis (longicorne vecteur de la propagation du nématode). Les modalités ne sont pas encore arrêtées.

Le puceron lanigère sur peuplier bénéficie d’une surveillance particulière. Depuis l’année 2007 qui était catastrophique, la situation est plutôt satisfaisante en Rhône-Alpes. Le réseau de surveillance reste maintenu en 2013.

Missions conduites à l’échelle France-Europe :

Réseau systématique de suivi des dommages forestiers, ce sont 7 placettes de 20 arbres chacune (3 de plus que les années précédentes) qui ont été notées en 2012 (entre juillet et août) suivant un protocole bien établi : pourcentage de déficit foliaire, coloration anormale des feuilles, mortalité de branches, ..

Les résultats s’apprécient plus au niveau national et européen pour chaque essence concernée.

source:

www.draaf.rhone-alpes.agriculture.gouv.fr

Gilbert

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