Légumes transformés: une autre façon de consommer des légumes

Consommer des légumes et des fruits est un enjeu de santé publique. Des chercheurs en sciences sociales de l’Inra ont analysé les facteurs qui influencent la consommation de légumes des Français. Si l’achat de légumes frais varie selon l’âge, la composition ou le niveau socio-économique des foyers, les légumes transformés sont consommés dans tous les milieux sociaux.

Une approche à explorer pour encourager la consommation de légumes.

La consommation de fruits et légumes est considérée par de nombreuses instances comme un enjeu de santé publique. En France, la recommandation de “manger cinq fruits et légumes par jour” est bien connue. On sait cependant moins que le Programme national nutrition santé stipule en outre que la forme de ces fruits et légumes (frais ou transformés) importe peu.

Or depuis la fin du XXe siècle, la consommation de légumes frais décroît, même si elle est partiellement compensée par une augmentation de la consommation de légumes transformés.

Des chercheurs en sciences sociales de l’Inra, du centre de Versailles-Grignon, ont analysé les facteurs qui agissent sur la consommation en légumes des Français. Ils se sont appuyés sur les données d’achats de 2600 ménages au cours de l‘année 2007.

Ils ont distingué les légumes frais, les légumes transformés et les aliments pour bébés comportant au moins une portion de légumes. Tous les légumes (sauf la pomme de terre et les légumes secs) sont concernés.

Les légumes transformés comprennent les légumes épluchés et lavés en sachet, les légumes en potage, en conserves ou surgelés, cuisinés ou non et les plats préparés.

114 kg de légumes consommés par foyer français chaque année

Les scientifiques ont ainsi mis en évidence qu’en France, la consommation moyenne de légumes atteint 114 kg par foyer et par an, dont 60 % en frais soit environ 70 kg. Ce résultat cache cependant des disparités.
La consommation de légumes frais augmente avec l’âge. Les plus gros consommateurs sont les personnes âgées de plus de 60 ans  qui achètent deux fois plus de légumes que les trentenaires. La situation socio-économique du foyer est également déterminante, les consommateurs achètent d’autant plus de légumes frais que leurs revenus sont élevés (14 kg/an d’écart entre les 15% les plus riches et les 15% les plus pauvres) ou qu’ils sont diplômés.

Elle varie selon la composition des foyers. Par rapport aux personnes en couple d’âge et de situation socio-économique comparable, les célibataires, notamment les hommes célibataires, achètent beaucoup moins de légumes frais. La présence de jeunes enfants au foyer n’a pas d’influence sur la consommation de légumes frais.

Moins d’inégalités sociales sur les légumes transformés que sur les légumes frais

Les achats de légumes transformés dépendent du nombre d’adultes et d’enfants dans le foyer. En particulier, les aliments pour bébés représentent 10 % des achats de légumes au sein des familles comptant de jeunes enfants. Les quantités de légumes transformés achetées sont indépendantes de l’âge et du niveau socio-économique des ménages. Toutefois, les ménages les plus aisés achètent des produits transformés plus chers.

Au final, l’ensemble de ces résultats souligne l’intérêt de continuer à encourager la consommation de légumes frais, qui représentent plus de 60 % des achats de légumes des ménages français. Les légumes transformés ne doivent cependant pas être négligés : consommés dans toutes les couches sociales, ils représentent une alternative intéressante à la baisse du temps consacré à la préparation culinaire.

Dans ce contexte, les chercheurs proposent de porter attention aux qualités nutritionnelles et aux prix des légumes transformés afin d’accompagner les choix alimentaires des consommateurs.

Gilbert

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