François Hollande et l’agriculture…

Lors de son déplacement dans le Doubs, le Président de la République a présenté sa vision de l’agriculture. Cela s’est passé suite à la signature de la charte pour l’ insertion par l’emploi dans les territoire ruraux.

Voici les passages du discours de François Hollande ou il aborde le volet agricole.

“Je suis très attaché à l’enseignement agricole qui, d’ailleurs, ne forme pas que des futurs agriculteurs ; qui aussi forme bon nombre de professionnels qui vont se retrouver dans vos filières, dans vos exploitations ou dans vos lieux de production. Je viens à un moment où beaucoup s’interrogent sur la capacité du système de formation à offrir des emplois.

Or, ici – pas simplement à Mamirolle mais dans tous les établissements d’enseignement agricole – plus de 90% de ceux qui y sont accueillis trouvent un emploi à la fin de leur parcours de formation….”

“… Ce document ( la charte) n’est pas qu’un document, une simple somme d’engagements. C’est une réalité. Il y a ici, autour de moi, 15 partenaires de ce que l’on appelle « les filières agroalimentaires », de l’agriculture jusqu’à la commercialisation ; et surtout tous les acteurs qui font vivre la nature et qui y travaillent. Cela représente 4 500 000 emplois, 3 500 000 salariés. C’est un secteur qui crée, qui embauche, qui investit, qui exporte.

Nous avons, devant nous, cette filière agroalimentaire qui connaît une expansion – il n’y a pas beaucoup de secteurs qui vivent cette situation en ce moment – et qui ne trouve pas tous les personnels dont elle a besoin : 50 000 disiez-vous ! C’est-à-dire 50 000 emplois qui pourraient être créés si des jeunes pouvaient trouver des lieux de formation.

Eh bien, c’est le sens de cette charte : permettre qu’il y ait 60 000 emplois qui soient créés, dans les prochains mois, pour la seule année 2013. 50 000 sous forme de contrats d’apprentissage, 4 000 sous forme de contrats de professionnalisation et d’autres pour permettre à des demandeurs d’emploi de trouver, justement, une solution professionnelle durable….”

… ” Quelle est l’idée de cette charte, de cette convention ? C’est, à la fois, offrir une formation adaptée pour les entreprises – toutes les entreprises et je n’oublie pas la forêt – et, en même temps, favoriser l’accès à la professionnalisation de jeunes et de moins jeunes ; de jeunes qui attendent un emploi, qui espèrent un emploi et d’autres, moins jeunes, qui l’ont perdu et veulent en trouver un autre.

La filière que vous représentez a des atouts considérables. D’abord, elle bénéficie d’une demande mondiale favorable. Ensuite, nous avons une image de qualité, nous en parlions. J’étais en Chine et j’y emmenais le président de Juraflore qui y est toujours – c’est vous dire s’il a du travail et qu’il continue à promouvoir les produits ! J’avais le sentiment, en Chine, que notre filière agroalimentaire pouvait être en conquête sur un marché considérable.

Mais pourquoi avons-nous des espoirs de conquête, de victoire, de marché ? Parce que nous apportons, non pas simplement une quantité – c’est important la quantité – mais nous apportons une qualité, une tradition, une innovation, un savoir-faire, celui-là même qui doit être enseigné dans un établissement comme celui où nous sommes.

Je sais exactement, par le ministre de l’Agriculture, ce qu’il reste à faire. Parce que si on veut avoir un élevage de qualité, faut-il encore qu’il y ait un élevage. Or nous savons bien que, compte-tenu du prix des « intrans » – ce que l’on appelle les matières premières, les céréales – c’est difficile pour les producteurs, pour tous les producteurs.

Surtout s’ils ne peuvent pas répercuter leurs prix dans de bonnes conditions. Nous avons pris, de ce point de vue, nos responsabilités. Dans la prochaine loi sur la consommation, il y aura des moyens de contourner ce que l’on appelle « la loi LME » – mais qu’importent les sigles – pour permettre qu’il y ait la répercussion sur les prix de vente.

Je veux aussi que le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre MOSCOVICI, et le ministre de l’Agriculture se mobilisent pour l’exportation des produits agricoles.

Longtemps, il y a eu un débat : faut-il exporter, pas exporter ? Heureusement que l’on exporte nos produits agricoles ! Car dans notre balance commerciale, cela nous fait 3 milliards qui nous permettent de compenser d’autres déficits, notamment le déficit énergétique. Mais, pour cela, il ne faut pas simplement exporter les produits agricoles, il faut exporter toute la filière. Nous ferons donc une politique spécifique pour la certification sanitaire, pour l’origine des produits.

Il m’a été demandé, et j’y ai bien sûr consenti, que la Banque publique d’investissement puisse accompagner les entreprises agroalimentaires dans leurs projets de développement. Parce que c’est un enjeu d’avenir et pas simplement pour préserver les productions. On nous dit souvent, surtout à Bruxelles dans les réunions du Conseil européen : « vous, la France, vous défendez votre agriculture et vos agriculteurs ». C’est vrai, nous défendons un modèle agricole européen, une qualité européenne et donc un atout pour l’ensemble du continent.

Je suis donc très heureux que cette convention puisse être signée aujourd’hui. Car cela va être aussi une manière de nous adresser à d’autres jeunes – que ceux qui sont là et qui ont déjà compris – qui peuvent s’interroger sur l’enseignement agricole, sur les métiers que vous êtes capables de leur proposer ; ou même à des demandeurs d’emploi qui peuvent s’interroger sur une nouvelle formation professionnelle et une mutation.

C’est donc aussi un appel pour qu’il puisse y avoir une meilleure insertion de nos jeunes et de nos demandeurs d’emploi vers des métiers d’avenir.

J’ai saisi l’occasion qui m’était donnée de signer cette charte avec le Président de la FNSEA, avec vous, pour visiter deux entreprises du département, deux belles entreprises. C’est vrai qu’il y a des entreprises qui affrontent des mutations comme dans le secteur automobile qui est un secteur d’avenir qui investit, innove, mais qui affronte une compétition féroce et qui doit être accompagné – c’est notre rôle, c’est notre devoir.

Il y a des entreprises qui connaissent aussi, par moment, des mutations qui font qu’il doit y avoir des reconversions. Et c’est douloureux ! Là encore, l’Etat doit être présent….”

Rappelons que le Président de la République a visité, au cours de sa visite dans le Doubs une charcuterie et une entreprise laitière.



Gilbert

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