La crise retourne les marchés fonciers ruraux

Les marchés ruraux n’échappent pas à la crise. Contraction générale sur les marchés des maisons à la campagne, de l’urbanisation, des terres agricoles. La forêt, en légère baisse, reste une valeur refuge. Les exceptions : les vignobles haut de gamme et les zones de grandes cultures, soutenus par la croissance mondiale.

La tendance générale est à la contraction du nombre de ventes et à la baisse des prix.

La crise économique et financière européenne se répercute sur les marchés immobiliers. Malgré des taux d’emprunt bas, l’atonie de l’économie et la restriction des crédits bancaires freinent la conclusion des transactions. Nombre de propriétaires conservent leur bien comme une valeur refuge.

La crise se fait particulièrement sentir sur les biens qui quittent l’usage agricole. Le nombre de maisons à la campagne vendues baisse de 13 % alors que leur prix moyen unitaire cède 3,5 %. Les ventes de petites parcelles résidentielles et de loisirs, biens de confort achetés pour agrandir notamment le périmètre privé autour de sa résidence, baissent de 4,8 % ; leur prix chute de 18 %. Pour la première fois depuis 2007, le marché de l’urbanisation, avec 4,1 milliards d’euros, enregistre un flux financier inférieur à celui du marché agricole.

Forêt : valeur refuge

Après une croissance de 19,5 % entre 2009 et 2011, le prix des forêts se replie en 2012 de 1,5 %, sous l’influence d’une baisse de 8 % du prix du bois. Les forêts se maintiennent à un niveau de prix élevé et constituent une valeur refuge et fiscale.

Le marché des terres agricoles libres se ferme de nouveau : il ne représente que 1,5 % du total des surfaces exploitées en faire-valoir direct, contre 1,9 % avant la crise de 2008.

Le prix des terres et prés libres augmente de 1,1 % à 5 420 euros l’hectare. Le retrait des acquéreurs non agriculteurs, la prudence des banques, la prochaine réforme de la politique agricole commune avec les perspectives de baisse des aides à l’hectare, l’augmentation du coût des intrants peuvent expliquer ce ralentissement. La stagnation des prix est plus notable dans les zones de polyculture-élevage et d’élevage.

Portés par la demande mondiale, certains biens continuent à prendre de la valeur.

Dans les zones de grandes cultures, les terres et prés libres affichent des prix en hausse de 3,2 %, à 6 560 euros l’hectare : la demande mondiale en biomasse végétale, les cours élevés et les bonnes récoltes dans l’hexagone ont pu alimenter la hausse des valeurs foncières.

Le prix des terres louées progresse de 2,5 %. Les faibles taux des placements sécurisés renforcent l’intérêt pour les terres louées.
Epargnés par la crise européenne, les vignobles haut de gamme, portés par la demande mondiale en produits de luxe, atteignent de nouveaux sommets : la hausse atteint 21,5 % en 2012 pour l’hectare en Champagne.

Gilbert

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