A la découverte de la production noix en Californie

Un groupe de producteurs de Coopenoix et Franck Michel, technicien, ont participé à un voyage d’étude en Californie.

La première étape de ce voyage a amené le groupe à l’Université de Davis ou il a rencontré David Ramos.
Retraité de l’Université de Californie de Davis, il est aujourd’hui directeur de recherche pour le California Walnut Board (équivalent Français du CING).

Le contexte

La Californie compte en 2013, 100000 ha de noyers en production, 12000 ha de jeunes vergers, 4000 ha de plantation par an, 5000 producteurs et 89 sociétés commerciales de mise en marché.

La production californienne est centrée sur la région de Sacramento (46%), San Joaquim (53%) et sur la côte centrale (1%).

La répartition variétale est composée de Chandler (43 %), Hartley (17%) et Howard (10%). La Franquette est considérée comme tardive (précocité comme Chandler et Hartley) et est utilisée comme pollinisateur (3%). 65% des noix sont exportées en coque.

Le budget annuel consacré à la recherche mais aussi au marketing et à la communication sur la noix s’élève à 27 millions de dollars, soit 21 M€!

Ce montant provient du soutien du California Walnut Board pour 9 M$ (7 M€) et pour 18 M$ (15 M€) de la commission des recherches (biotechnologies, variétés et porte-greffe, lutte par phéromone…).

L’ensemble des producteurs américains contribuent au financement à hauteur de 0,01 €/kg de noix.

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Les enseignements de la recherche

A l’occasion d’une discussion avec le Dr James E. Adaskaveg du département de pathologie des plantes, spécialiste de la bactériose et Richard P. Buchner, conseiller maladies noix à l’UC Davis, le groupe de producteurs de Coopenoix apprenait que la bactérie pathogène du noyer Xanthomonas arboricola pv juglandis (Xaj) et de nombreuses autres bactéries vivent entre les écailles des bourgeons, sur les organes reproducteurs mâles (chatons) et femelles (pistils).

Les plus connues et identifiées à ce jour sont Arthrobacter, Massilia, Curtobactérium, Enterobacter, Frigoribactéruim, Microbactérium, Pantoea et Terrabacter spp.

Entre 2005 et 2010, des études californiennes démontrent l’existence d’une sensibilité variétale liée à la date de floraison, donc à la précocité de débourrement de la variété. Selon M. Adaskaveg, il faut privilégier les variétés à floraison tardive par rapport au cycle de Xanthomonas arboricola pv juglandis et au climat (pluie).

Les fongicides utilisés en Californie associent du cuivre sous forme oxychlorure ou hydroxyde, et des dithiocarbamates (Manébe, Mancozèbe), qui à ce jour restent les plus performants.
En agriculture biologique, l’utilisation de stimulateur de défense naturelle (SDN), de champignons prédateurs ou d’extraits de végétaux à action fongique donne des résultats encourageants.

Les « conseils et/ou pratiques »californiens pour une bonne gestion de la maladie bactérienne :
• choisir différentes formulations de cuivre et s’assurer d’avoir une fréquence de traitement soutenue ;
• commencer les traitements tôt en saison, et en conditions humides, intervenir à l’ouverture des chatons (stade Bm2);
• maintenir une couverture efficace cuivre/mancozèbe (1 application/semaine) en conditions d’humidité (pluie, rosée, brouillard), et en fonction du développement végétatif;
• avoir une qualité de pulvérisation permettant une couverture maximale de la végétation, ne pas négliger la vitesse d’avancement (3 à 4 km/h maxi), avoir un appareil bien réglé et utiliser un volume d’eau de 900 à 1500 l d’eau/ha.


La présentation de Thémis J. Michailide, spécialiste de l’anthracnose et des champignons à l’UC Davis a également appris au groupe de Coopenoix que, comme pour la maladie bactérienne, il existe une différence de sensibilité variétale vis-à-vis des champignons.

Les produits utilisés contiennent en général deux substances actives, contrairement à la France, ou sur noyer les fongicides utilisés n’en contiennent qu’une seule!

J. Michailide nous a présenté l’impact des chancres sur bois dû aux champignons de la famille des Botryosphaeria (193 espèces) et Phomopsis (21 espèces). Ces champignons sont responsables de flétrissements des branches, voire de leur mortalité.
Ces agents pathogènes s’installent dans les pousses affaiblies, soit par l’ombre dans le verger, soit à la suite d’attaques de cochenilles.

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Gilbert

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