Non au clonage des animaux de ferme

Le Parlement Européen veut interdire le clonage d’animaux à des fins agricoles dans l’UE.

Les rapporteurs soutiennent l’interdiction du clonage à des fins d’élevage et d’approvisionnement alimentaire.

Ils souhaitent aussi ajouter des dispositions sur les descendants d’animaux clonés et la commercialisation de produits issus de ces animaux venant de pays tiers.

Actuellement, la commercialisation de produits alimentaires issus d’animaux clonés dans l’Union européenne nécessite une approbation préalable à la mise sur le marché. Celle-ci se base sur une évaluation scientifique de la sécurité alimentaire par l’Autorité européenne de sécurité des aliments.

Plusieurs études scientifiques pointent du doigt la mauvaise santé de certains animaux clonés. Le clonage pose également problème à de nombreux citoyens européens qui s’inquiètent du bien-être animal et se montrent préoccupés par les questions éthiques que soulève cette pratique.

Dans son rapport de 2008 puis dans ses déclarations de 2009 et 2010, l’Autorité européenne de sécurité des aliments s’est montrée inquiète quant à la santé et le bien-être des animaux, soulignant le taux de mortalité associé au clonage.
Pour toutes ces raisons, de plus en plus de voix s’élèvent en faveur d’une interdiction des produits alimentaires issus d’animaux clonés ou de leur descendance au sein du marché alimentaire européen. La traçabilité obligatoire est une exigence fondamentale ici.
En effet, l’application de l’interdiction pourrait être compromise si le traçage des animaux clonés, de leurs descendants ainsi que des produits correspondants issus de pays tiers s’avère impossible.

Réactions des rapporteurs

La députée italienne Giulia Moi, membre du groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe et rapporteur à la commission de l’agriculture, a déclaré à ce sujet :

« Deux questions essentielles ont guidé notre travail depuis le début : la protection et la santé de nos citoyens et consommateurs européens, et celle des animaux (pour lesquels l’Europe est également liée par les traités).
Nous ne sommes pas revenus en arrière sur les compromis concernant la commercialisation et la possibilité d’introduire des produits issus d’animaux clonés et de leurs descendants dans les États membres. De plus, nous avons exclu la possibilité que le clonage d’animaux puisse devenir une pratique courante à l’intérieur des frontières de l’Union européenne.
Nous sommes pleinement conscients du fait que, dans certains pays tiers avec lesquels l’UE entretient des relations commerciales, le clonage animal et la commercialisation des produits de leurs descendants n’est pas rare. »

Renate Sommer, députée démocrate-chrétienne allemande et rapporteur à la commission de l’environnement, a déclaré :

« En raison des effets négatifs sur le bien-être des animaux, le clonage à des fins agricoles est rejeté par une grande majorité de consommateurs. En outre, nous n’avons pas besoin de clonage pour assurer l’approvisionnement de viande dans l’Union européenne. L’interdiction du clonage est une question de valeurs et de principes européens.
Par conséquent, l’interdiction ne devrait pas seulement inclure les clones eux-mêmes, mais également leurs produits germinaux (sperme et embryons), leurs descendants et tous les produits dérivés de ces animaux. Ceci est nécessaire, car nous ferions sinon la promotion de la technique du clonage dans les pays tiers. »
Prochaines étapes

Les autres institutions européennes, y compris le Parlement européen et le Conseil, se pencheront sur le projet législatif de la Commission et adopteront ensuite leurs positions. A ce stade de la procédure, on estime que le projet législatif pourrait entrer en vigueur en 2016 au plus tôt.

Le clonage ne serait cependant pas interdit à des fins de recherche, de conservation de races rares ou d’espèces menacées, d’utilisation pour la production de produits pharmaceutiques et de dispositifs médicaux.

Gilbert

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