L’agriculture de la Métropole

Etagé de la plaine aux coteaux, éclaté sur trois massifs, le territoire agricole de la Métropole grenobloiseL’agriculture de la Métropole est riche d’une grande diversité.

L’agriculture de la Métropole aujourd’hui  :
– 210 exploitations pour 225 agriculteurs
– 61% des exploitations à titre principal (et prés des 2/3 des exploitants)
– environ 8000 ha de SAU soit 14% du territoire de la Métropole

Etat des lieux par filières et secteurs et tendance d’évolution

La filière grandes cultures
Le paysage des grandes cultures est plus diversifié sur la plaine de Reymure. Ailleurs, sur les plaines
de Noyarey-Sassenage, de Meylan-Gières-Murianette et du plan à Vizille-Vaulnaveys, le maïs est
dominant. Les grandes cultures destinées essentiellement à la vente sont concentrées sur ces
espaces. Elles peuvent être produites soit par des maraîchers qui les intègrent dans leur rotation, soit
par des céréaliers « purs », ces derniers étant très peu nombreux. Soja, céréales à paille et plus
rarement tournesol ont fait leur apparition mais le maïs reste encore la culture la plus intéressante
économiquement. Seul le soja peut éventuellement le concurrencer sur son terrain mais sa culture est
plus aléatoire.
Sur le sud de l’agglomération (plaine de Reymure, espaces mixtes de Claix à le Guâ/Miribel Lanchâtre,
Plateau de Champagnier, les céréales à paille sont dominantes du fait d’un terroir moins favorable au
maïs (alluvions du Drac et alluvions fluvio-glaciaires du Plateau de Champagnier plus séchants). Les
céréales à paille et maïs cultivés par des éleveurs sont majoritairement destinés à l’autoconsommation
même si une partie peut partir à la vente.
Si le volume produit sur la Métropole est faible du fait des surfaces limitées, le terroir est excellent.

Tendance d’évolution
L’augmentation du prix des céréales (quoique en baisse sur la campagne 2014), la diminution de
l’élevage, la relative facilité de production, laissent augurer une augmentation des surfaces, tendance
déjà en cours sur la plaine de Meylan-Gières-Murianette où le maraîchage laisse progressivement la
place aux grandes cultures lors de cessations d’activité.

La production légumière
La production maraîchère est complexe sur l’agglomération : elle peut relever d’un atelier
complémentaire de plein champ, d’une activité d’entreprise au sein de grosses exploitations
comprenant une main d’oeuvre salariée importante (avec vente au MIN ou aux grossistes), ou d’une
activité plus familiale mixant serres et plein champ et valorisant les productions en vente directe.
Si ces dernières s’en sortent bien économiquement, les grosses exploitations spécialisées avec main
d’oeuvre salariée sont en pleine crise du fait d’un prix des légumes vendus sur le carreau peu favorable.
L’une de ces exploitations située à Noyarey a d’ailleurs diversifié ses débouchés vers la vente directe.
L’arrivée du Sud Grenoblois dans la Métropole a permis de prendre en compte des exploitations
maraîchères en agriculture biologique bien installées sur le plateau de Champagnier.

Tendance d’évolution
Paradoxalement, et bien que la demande soit là (mais les places de marché sont pourtant difficiles à
obtenir…), cette filière a du mal à se maintenir. Les cessations sans reprise d’activité vont se multiplier
dans les années qui viennent et certains professionnels tirent la sonnette d’alarme (tout en n’incitant
pas pour autant les projets d’installation). Le défaitisme est souvent la règle et se sont souvent les
projets « hors cadre familial » qui prennent le relais notamment à Noyarey-Sassenage (3 installations
récentes dont 2 en bio, ou à Jarrie sur la ferme communale de Bon repos). Le dynamisme est
aujourd’hui plus important sur ces secteurs avec des exploitations tournées vers la clientèle de
proximité (vente directe ou cueillette) en augmentation et la création de points de vente (Herbeys,
Noyarey). Sur la plaine de la Taillat, le maraîchage est en régression et ne devrait plus se maintenir que
sur une seule exploitation à court terme (celle-ci ayant cependant l’objectif de se développer) et le
secteur des Voûtes subit également une diminution inexorable… Les terres maraîchères sont reprises
par des agriculteurs souvent extérieurs à l’agglomération et cultivées en maïs. Les raisons invoquées
sont multiples : métier qui ne rapporte plus assez, impossibilité de construire un bâtiment, contraintes
environnementales mais le fond du problème demeure l’inaccessibilité au foncier, loué à des conditions
plus attirantes pour d’autres usages que le maraîchage (maïs voire pension chevaux ou jardins
familiaux). Sur le secteur de La Taillat-Les Voûtes, les maraîchers sont également aigris par
l’aménagement des bassins de rétention du SYMBHI qui menacent d’inonder régulièrement leurs
productions et de salir les terres et par l’aménagement de zones artisanales qui risquent d’isoler les
sièges de leurs terres en engendrant des problèmes de circulation agricole. Sur le sud de
l’agglomération les projets sont également rares (2 exploitations sur la plaine de Reymure…), le marché
s’avère sous exploité. La fréquentation du MIN en baisse inexorable atteste de cette situation et il y a
fort à penser que le maintien, voire la relance du maraîchage ne viendra pas de la profession mais de
la puissance publique et des jeunes agriculteurs hors cadre familial nombreux et motivés.

L’élevage bovin
La filière laitière en perpétuelle régression (tendance générale) va se maintenir à court terme sur les
sept dernières exploitations dont trois sont tournées vers la vente directe, mais il est fort probable que
deux d’entre elles vont cesser leur activité dans quelques années. Cete filière représente un peu plus
d’un million de litres de lait.
L’élevage bovin viande s’est substitué au fil du temps à la production laitière et se concentre
essentiellement sur le sud de l’agglomération de Claix à Miribel-Lanchâtre où de gros cheptels sont
présents ainsi qu’à Murianette, Saint-Martin le Vinoux et Noyarey. Les exploitations (à titre principal)
bien que dépendantes de cours défavorables tentent de valoriser une partie de leur production en
vente directe. Sur les contreforts de Chartreuse et le Sud Grenoblois, l’élevage bovin est également
bien présent quoique sur des troupeaux plus modestes. La vente directe de colis est particulièrement
bien développée sur le Balcon de Chartreuse de la part d’exploitations en double activité notamment.

Tendance d’évolution
Confrontée au marché aléatoire, à l’augmentation des charges (revenu agricole 2012-2013 le plus
mauvais), cette filière bovin viande se maintient tout de même sur l’agglomération. Elle est cependant
confrontée à la problématique de la préservation du foncier agricole, notamment des secteurs
mécanisables nécessaires pour la constitution de stocks fourragers et des problèmes de voisinage.
D’une façon générale cette filière souffre d’un manque de reconnaissance dans une agglomération qui
soupçonne peu son existence. Pourtant c’est une forme d’agriculture périurbaine incontournable pour
l’entretien du paysage de l’agglomération notamment.

Le cheval
Présent sur 21 % des exploitations (soit 45), le cheval est souvent une activité complémentaire
(pension) particulièrement bien présente sur le Plateau de Champagnier et en augmentation.

Les petits ruminants (ovins caprins)
Les exploitations sont peu nombreuses, il est vrai qu’historiquement le territoire de la métro n’a
jamais été tourné vers ces types d’élevages mais plutôt orienté vers l’élevage bovin.
La filière caprine compte cinq exploitations dont deux récentes (Claix et Gières) avec
transformation fromagère et vente directe.
Si la filière ovine est plus développée, elle ne compte toutefois qu’un faible nombre d’exploitations
spécialisées à titre principal (Herbeys, Vaulnaveys, Noyarey). L’élevage ovin repose le plus
souvent sur de petits effectifs entre les mains de double actifs ou venant compléter le revenu
d’exploitations diversifiées sur plusieurs productions.

Tendance d’évolution
La filière caprine est vouée à se pérenniser puisque entre les mains de nouveaux installés. Jusqu’à
présent sous valorisée, il ne faudrait pas que la filière se trouve confrontée à un risque de saturation du
marché. Environ 250 000 litres sont produits intégralement transformés.
La filière ovine, toujours confrontée à la faiblesse des cours semble stagner. Une installation est
cependant prévue sur Mont Saint Martin. Sa survie passe par la vente directe de viande voire la
production fromagère totalement absente du paysage.

Les productions spécialisées animales et végétales
Bien que considérées comme « niches » on dénombre une vingtaine d’exploitations spécialisées toutes
productions confondues dans l’agglomération (escargot, volailles, lapins, porcs, daims, plantes
aromatiques, viticulture, apiculture..). Parmi elles, seule l’apiculture relève de la double activité. Il est
cependant difficile d’apprécier leur tendance d’évolution du fait de leur positionnement confidentiel.

Et les alpages ?
Avec son arrivée dans la Métropole, le Balcon sud de Chartreuse a fait « cadeau » du seul alpage
présent sur la Métropole : l’alpage de Chamechaude (1800m environ) à cheval sur les communes du
Sappey et de Sarcenas. De taille bien modeste (~200 ha), il est destiné aux ovins. On peut y ajouter
celui (privé) de l’Emeindras toujours sur le Sappey mais qui s’apparente plus à une prairie d’altitude
avec ses 1400m.

Gilbert

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