A vos potagers, prêts, semez !

Le Parc naturel régional de Chartreuse lance une opération scientifique participative et innovante autour de la redécouverte du patrimoine maraîcher, fruitier et céréalier de Chartreuse. Agriculteurs, jardiniers, restaurateurs, acteurs du patrimoine et du tourisme, membres d’associations ou habitants de Chartreuse possédant des connaissances sur les variétés locales ou tout simplement intéressés par la biodiversité agricole locale et ses valorisations, sont invités à témoigner et /ou suivre cette aventure scientifique.

Il s’agit de retrouver ensemble, à l’échelle du Parc naturel régional de Chartreuse, les variétés locales jadis cultivées pour leurs différentes qualités (adaptabilité au milieu, qualités nutritionnelles et gustatives…) et de les proposer dans les exploitations et donc … in fine sur les marchés et dans vos assiettes !

Participer à cette aventure scientifique partagée et engagée sur un programme unique en France à l’échelle d’un Parc, c’est se réapproprier un patrimoine oublié et le réinvestir dans une économie alimentaire locale pour le futur. Cette opération a été lancée par le Parc de Chartreuse et sera menée par le CRBA – Centre de Ressources de Botanique Appliquée et Jardins du Monde Montagne au cours de l’année 2016 et 2017. Elle débutera début février par 5 dates de RDV d’échanges avec les habitants et ensuite une période d’enquête sur tout le territoire.

Une opération scientifique participative

Une équipe de scientifiques vous propose de participer à une étude et un plan de valorisations innovants sur la biodiversité cultivée en Chartreuse.

Nous recherchons les fruits, légumes, céréales, plantes fourragères, fleurs, etc., encore présentes aujourd’hui ou utilisées dans le passé afin d’identifier le patrimoine végétal local d’origine cultivé et d’envisager les exploitations économiques qui pourraient émerger de ces nouvelles ressources.

Le but est de recueillir auprès de vous aussi bien la mémoire orale que des documents (photographies, anciens catalogues de végétaux, archives administratives, etc .), des outils liés à des pratiques ou des techniques agricoles particulières, mais aussi, bien entendu, des végétaux et en particulier des semences (graines, greffons, tubercules, etc.).

Un contexte mondial soumis aux changements climatiques

La préservation des semences, et par conséquent de l’alimentation, représente un défi actuel. Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), nous avons déjà perdu 75 % de la biodiversité alimentaire entre 1900 et 2000. Face à ce constat, ce projet remobilise l’histoire de l’horticulture locale et permet de mener à terme des actions en faveur des variétés adaptées à leur territoire d’origine, produites en circuits courts, par des acteurs locaux et formés aux savoir-faire associés.

Des objectifs innovants

Les données de l’étude nous permettront d’établir une liste de végétaux caractéristiques du Parc de Chartreuse ou de ses environs proches et de connaître les variétés qui lui sont adaptées. L’identification des acteurs et des usages donnera la matière concrète pour faire des propositions de valorisations tout d’abord en direction des agriculteurs.

Des enjeux locaux au niveau du…

. Patrimoine : à travers l’identification et la connaissance du patrimoine végétal local et de ses savoir-faire.

. Environnement : par le choix de variétés liées à des pratiques agricoles anciennes qui étaient plus adaptée à l’environnement naturel du Parc, ou pour faire face, grâce aux variétés anciennes, aux futurs enjeux de l’évolution du climat.

. Economie : dans les domaines de la restauration collective et privée, par la proposition de variétés adaptées à la production en circuits courts, permettant la diversification des produits et des goûts.

Mais aussi à travers une réflexion sur la mise en place de nouvelles filières de production dans le domaine du maraîchage, de l’arboriculture fruitière et plus généralement de la production agricole : produits végétaux nécessaires à l’alimentation humaine et animale (maïs par exemple). Ou d’un développement touristique autour de l’ensemble de la démarche, à travers la découverte de ce nouveau patrimoine végétal (visites d’exploitations agricoles et d’animations par exemple, mais aussi consommation sur place des produits bruts ou transformés, ou encore par l’extension du réseau des jardins ethnobotaniques expliquant l’utilisation des plantes en Chartreuse).

Des rendez-vous à ne pas manquer

Afin de réaliser cet état des lieux complet sur les végétaux cultivés et les savoirs qui leur sont liés, mais aussi sur les femmes et les hommes qui les ont utilisés, à noter les rendez-vous suivants :

St Jean de Couz : le jeudi 04 février à 19h salle de la Cochette

St Pierre d’Entremont : le vendredi 05 février à 19h salle Notre-Dame

Proveysieux : le mardi 9 février à 19h – salle des fêtes de Pomarey

St Hilaire du Touvet : le mercredi 10 février à 19h salle du Mille club

St Laurent du Pont : le jeudi 11 février à 19h Centre Social

Les acteurs du projet

. Le Parc naturel régional de Chartreuse :

Écrin vert auréolé de blanches falaises calcaires, la Chartreuse sait dévoiler aux curieux une richesse naturelle, humaine et patrimoniale unique. Avec ses 3 villes portes que sont Chambéry au nord, Grenoble au sud, et Voiron à l’ouest, la Chartreuse rurale de moyenne montagne sait s’ouvrir vers l’avenir tout en préservant ses espaces naturels. Dépositaire d’une identité forte elle était tout indiquée pour devenir en 1995 l’un des 51 parcs naturels régionaux existant aujourd’hui en France. A cheval entre l’Isère et la Savoie, les 60 communes qui la composent ont su, avec les acteurs du territoire, s’organiser autour d’un projet concerté de développement durable, fondé sur la protection et la valorisation de son patrimoine.

Entre 200 et 2082 mètres d’altitude, et une superficie 76 700 hectares, la diversité des climats et des reliefs de Chartreuse laisse deviner un patrimoine végétal sauvage hors du commun. Près de 50% de la flore française est présente sur l’ensemble de son territoire. Mais qu’en est-il des plantes domestiques, utilisées depuis de nombreuses générations et pour beaucoup disparues aujourd’hui ? C’est ce que nous avons voulu savoir à travers le travail du CRBA et de Jardins du Monde Montagnes réunis.

. CRBA – Centre de Ressources de Botanique Appliquée, responsable scientifique

L’association loi 1901 a pour but de favoriser le développement de recherches et d’actions de valorisations dans le domaine de la botanique appliquée à divers secteurs tels que l’horticulture, la création et la restauration de jardins, l’histoire et l’utilisation actuelle des plantes. Les travaux du CRBA reposent sur la mise à disposition de ressources à la fois documentaires et humaines, de compétences scientifiques, artistiques et techniques, qu’elles soient historiques ou contemporaines.

Depuis 2008, le CRBA, installée en région lyonnaise, mène des études et des valorisations sur les variétés horticoles en région Rhône-Alpes-Auvergne.

Le centre de ressources lyonnais est en contact avec des banques de semences et organismes scientifiques mondiaux. Son conservatoire participatif, abritant des collections importantes, possède déjà des variétés originaires de Chartreuse.

. Jardins du Monde Montagnes – JDMM

Association loi 1901 créée en 2007, Jardins du Monde Montagnes mène, dans les pays dits « du sud » en zone de montagnes (Tibet, Mongolie), des recherches en ethnobotanique, ethnopharmacologie et en anthropologie médicale afin de :

– Recenser les pharmacopées locales et les savoirs et savoir-faire thérapeutiques traditionnels

– Valider scientifiquement l’efficacité et la non-toxicité de certaines plantes utilisées dans les pharmacopées locales.

– Comprendre le fonctionnement du système de santé local dans sa globalité

En France, JDMM s’intéresse plus spécifiquement à la dimension patrimoniale des relations Homme-Plantes dans un contexte d’érosion galopante des savoirs naturalistes et de crise environnementale. Ses actions visent à sauvegarder et valoriser le patrimoine ethnobotanique pour en faire un outil de développement des territoires et d’éducation à l’environnement.

L’association a ainsi mené pendant quatre années, en partenariat avec les Parcs naturels Régionaux du massif des Bauges et de Chartreuse un projet de recensement et de valorisation des savoirs et des savoir-faire liés aux plantes sauvages. Et dans le Parc des Ecrins, plus spécifiquement dans le canton de La Grave, un projet similaire a été mené en partenariat avec le Laboratoire d’Ecologie Alpine (Université Joseph Fourier) et le jardin botanique du Lautaret.

Gilbert

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