Rencontre avec Christophe Franchini éleveur laitier à Venon

Le parcours de Christophe Franchini est totalement atypique. Natif de Gières, il côtoie  campagne,  tracteurs et vaches pendant ses vacances qu’il passe chez ses grands parents dans le nord lyonnais. ”

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” Ce monde rural, agricole est très vite devenu une passion.. Il ne pensait pas devenir agriculteur et fait des études dans la mécanique agricole ” pour être aux côtés des agriculteurs.. ”  Il fait un stage de mécanicien chez un éleveur bovin dont l’exploitation est située sur les hauteurs de Venon. Le stage a duré plusieurs années..

L’agriculteur maître de stage souhaitant passer la main, Christophe sera candidat pour prendre la suite.; ” Ca fait 12 ans que je suis là et 5 ans que je suis installé. ” Le cheptel est composé d’une trentaine de vaches laitières. Le lait étant livré dans une laiterie située en nord Isère.

Une des particularité de l’exploitation: les terrains sont en pente. ” Seulement 1/3 d’entre eux sont mécanisables. Cela rajoute bien entendu de la difficulté dans notre travail..”

La ferme est située en zone péri-urbaine. ” Ce n’est pas évident d’être entouré de maisons d’habitation, de côtoyer des promeneurs.. On essaie de faire le maximum pour limiter les désagréments. On évite les épandages le week-end par exemple..Les “gens de la ville” n’ont pas conscience de la difficulté de notre travail, de nos contraintes. Ils veulent des abords propres, ne pas être dérangés..ils s’approprient les terres, chemins..”

L’éleveur pense que l’on ne communique pas assez , que l’on éduque pas assez les urbains sur le métier des agriculteurs.

En ce qui concerne le foncier ” un problème majeur et d’actualité, ” je n’ai rien contre l’urbanisation mais il faut trouver un juste équilibre.. J’étais à l’école à Crolles, il y a 15 ans, quand je vois Crolles aujourd’hui..Il faut à mon sens davantage utiliser les friches industrielles, ne pas gaspiller les espaces. Les villes s’étalent, je le conçois mais je trouve certains projets farfelus!”.

Il regrette aussi que certains cédants ne ” jouent pas le jeu. Ils conservent leurs terres afin de les revendre en terrains constructibles. Moi je suis en location, je peux me retrouver sans terres. Que peut faire un agriculteur sans son outil de travail.”

Un des problèmes soulevé également:” A Venon je suis le seul agriculteur reconnu comme tel, on a donc de plus en plus de mal à trouver un vétérinaire. Quand une pièce d’un matériel casse, on doit faire des kilomètres pour la faire réparer.. Il n’y a plus aucun concessionnaire agricole dans l’agglo.

Il reconnaît que même s’il est seul sur la commune ” la municipalité me soutien totalement. Je sais que La Métro veut faire le maximum pour garder un maximum d’agriculteurs sur son périmètre. C’est une bonne chose.. Que deviendraient nos paysages de piémonts, laissés à l’abandon. On joue un rôle économique, social important mais aussi environnemental. Ceci aussi il faudrait que les urbains le comprennent.

Et l’avenir: ” il faudra toujours nourrir les hommes, l’agglomération grenobloise est un formidable vivier de consommateurs mais il ne faut pas oublier que nourrir les hommes c’est bien mais il faut aussi que l’agriculteur, sa famille puisse se nourrir..Il faut donc que nos conditions de travail soient ” normales” et que nous soyons rémunérés correctement.

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Christophe Franchini, éleveur laitier estime qu’actuellement le prix du lait payé n’est pas assez élevé.. Je vais tenir trois, quatre ans.. Après , si le prix payé à l’éleveur est aussi bas, je crains.. ” Afin de pallier au pire, il a décidé de passer en bio..A suivre..

Gilbert PRECZ

Gilbert

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