Pour une métropole respirable

” La pollution n’est pas un sujet simple” cette constatation est de Christophe Ferrari président de la Métro qui rappelle que la pollution des villes ne date pas d’aujourd’hui.. ” Rappelons nous de 1952 et du smog de Londres qui a fait des milliers de morts. Des villes des USA ont connu le même sort en 1956.. Angleterre et Etats Unis ont pris des mesures pour que cela ne se reproduise plus..” Et de rajouter: le problème de pollution est notre problème et c’est à nous de trouver des solutions. Notre agglo est en avance sur de nombreux thèmes, je ne veux pas qu’ elle soit la dernière en ce qui concerne les mesures à prendre pour régler ce problème de pollution.”

Pour ce un plan d’action 2016-2020 ” Pour une métropole respirable ” est lancé.

Pour cause: les seuils de référence concernant les particules fines, le dioxyde d’azote et l’ozone sont dépassés de manière récurrente sur le territoire métropolitain et plus des 3⁄4 des habitants de l’agglomération grenobloise sont exposés à un dépassement des
valeurs recommandées par l’organisation mondiale de la santé relatives aux particules fines (source : ATMO Auvergne-Rhône-Alpes).

Johanna Lepeule chercheuse à l’Inserm étant très claire dans ses propos, que l’on peut considérer comme alarmistes:” sur l’agglomération sur 2250 décès annuels, 114 sont imputés aux particules fines..”

3 à 7 % des décès par an survenant dans l’agglomération de Grenoble seraient dus aux effets de la pollution atmosphérique. Entre 3 et 10% des nouveaux cas de cancer du poumon, à Grenoble, seraient dus à la pollution
atmosphérique.
Le risque a tendance à être plus élevé dans les quartiers socialement défavorisés, ce sont donc dans ces quartiers que les bénéfices d’une amélioration de la qualité de l’air se feraient le plus sentir.

” Les particules fines tuent 9 fois plus que les accidents de la route..” rajoute Yann Mongaburu vice président de la Métro en charge des déplacements.

Lauréate de l’appel à projet « Ville respirable à 5 ans » par le gouvernement fin 2015, la Métropole souhaite donc poursuivre et amplifier ses efforts pour améliorer la qualité de l’air sur le territoire de l’agglomération et propose un plan d’actions intitulé « Métropole respirable ».

La qualité de l’air, un sujet majeur de préoccupation :

L’amélioration de cette situation est un sujet majeur de préoccupation pour la métropole
en raison de ses multiples impacts sur le territoire :
* impact sanitaire : la pollution de l’air extérieur affecte notamment la santé cardiovasculaire
et respiratoire et a été classée « cancérigène certain » pour l’homme par
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2013.
* impact réglementaire : l’agglomération grenobloise est concernée dans les deux
procédures de contentieux européen dirigées contre la France pour non-respect
des valeurs limites et insuffisance des plans d’actions concernant le NO 2 et les
particules PM10.
* impact économique : la pollution de l’air a un coût, estimé entre 68 et 97 milliards
d’euros par an par la commission d’enquête du Sénat en juillet 2015.
* impact sur les éléments sensibles de l’environnement, tels que les écosystèmes
ou les matériaux.
* impact sur l’attractivité du territoire, la qualité de l’environnement étant un critère
prépondérant en la matière.
La pollution aux particules fines est due aux effets conjugués du chauffage au bois
individuel non performant (45 % des émissions de PM10 en moyenne sur l’année et
jusqu’à 75 % les jours de grand froid), des transports routiers et de l’industrie dans
une moindre mesure. Le trafic routier, qui représente 53 % des émissions d’oxydes
d’azote dans l’agglomération, est responsable de la « surexposition » des populations
résidant en bordure immédiate des axes routiers.
Ainsi, le chauffage au bois individuel non performant et les transports routiers
constituent, sur le territoire de Grenoble-Alpes Métropole, les principaux leviers
d’amélioration de la qualité de l’air.

Les axes du plan d’action Metropole respirable

Axe 1 Faire de la qualité de l’air une composante de l’ensemble
des politiques métropolitaines

– dans le Plan Air Énergie Climat de la Métropole La prise en compte de la qualité de
l’air sera renforcée et une articulation optimale sera recherchée entre les actions
visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et l’amélioration de la qualité
de l’air.
– dans la stratégie métropolitaine en matière de mobilité Le projet « Métropole
respirable » s’inscrit dans une approche d’ensemble en matière de mobilités, qui
vise à favoriser une meilleure articulation entre tous les modes de déplacements
(marche, vélo, transport en commun, voiture, etc.).
– dans le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal, en définissant un projet global qui
réduise l’exposition des populations et qui privilégie les formes urbaines limitant
l’impact de la pollution de l’air sur les habitants en favorisant la dispersion des
polluants.

Axe 2Engager des actions permettant d’améliorer la qualité
de l’air à l’horizon 2020

Réduire les émissions de particules liées au chauffage au bois
non performant
Délibérée en septembre 2015, la Prime air bois a pour objectif d’inciter au renouvellement
de 5 000 appareils de chauffage au bois non performants, pour atteindre une
baisse de 10 % des émissions de particules fines du territoire. Le montant des aides
aux particuliers : 800 €, pouvant aller jusqu’à 1 200 € pour les ménages modestes et
très modestes.
Aujourd’hui 90 % des demandes, provenant de l’ensemble des communes de la Métropole
ont été accepté et ont reçu une aide au renouvellement des appareils de
chauffage au bois non performants.
– Réduire les émissions de polluants du trafic routier
La Métropole souhaite agir sur la circulation des véhicules les plus polluants dans le
coeur de l’agglomération, afin de préserver les populations actuellement exposées
à des niveaux excessifs de pollution. Pour cela, elle étudie actuellement la mise en
oeuvre d’un plan d’actions en la matière, selon deux axes complémentaires :
– Mise en place d’une réglementation favorisant les véhicules de livraisons les
moins polluants dès le 1er janvier 2017 : la Métropole se donne pour objectif la fin
de l’autorisation de l’usage de véhicules diesel pour la livraison de marchandises
sur la partie centrale de son territoire. La création de deux Centre de Distribution
Urbaine accompagnera un changement progressif de réglementation.

– Étude relative à la création d’une zone de circulation restreinte pour l’ensemble
des véhicules. En cohérence avec la loi de transition énergétique du 17 août 2015
qui rend possible ce type de dispositif, une étude de préfiguration de « zone à
circulation restreinte » sera engagée fin 2016. Cette étude devra permettre de
vérifier la faisabilité d’une telle mesure et ses effets sanitaires et sociaux et le
cas échéant d’en définir les modalités de mise en oeuvre.
La décision de mise en oeuvre sera prise, courant 2017, au regard des résultats de
cette étude. Les propositions qui seront faites tiendront compte des impacts sanitaire,
économique et social des mesures envisagées. Une concertation large sera
menée dans ce cadre.

Axe 3Informer et accompagner les changements
de comportements

– Réduire la durée et l’intensité des épisodes de pollution dans la région grenobloise :
l’objectif est de réduire l’intensité et la durée des épisodes pollués affectant le
bassin grenoblois en mettant en oeuvre un dispositif local Au-delà de la réduction
des effets des « pics », cette action a pour objectif de promouvoir un changement
de comportement à long terme.
– Mobiliser les habitants en faveur de la qualité de l’air par l’élaboration et la mise en
oeuvre d’un plan ambitieux d’information, de sensibilisation et d’accompagnement
au changement de comportement.
– Réduire les émissions dues au brûlage à l’air libre des déchets verts par la poursuite
d’actions de promotion des solutions de traitement des déchets verts à domicile
dans le cadre du programme local de prévention des déchets.

Axe 4 – Renforcer les connaissances en matière de qualité de
l’air, expérimenter et évaluer

– Expérimenter et évaluer l’efficacité un produit de séquestration des particules
remises en suspension aux abords des voiries par la circulation des véhicules.
– Soutenir la mise en oeuvre, par ATMO Auvergne-Rhône-Alpes, du projet « Mobicit’air »
d’expérimentation de microcapteurs de pollution atmosphérique, afin d’améliorer
l’information diffusée au quotidien par l’observatoire auprès du grand public et en
associant les habitants volontaires à la mesure de leur exposition.
– Poursuivre le soutien à ATMO Auvergne-Rhône-Alpes (ex Air Rhône-Alpes) au titre
de ses missions d’observation, d’information et d’expertise en matière de qualité
de l’air.
– Proposer et évaluer plusieurs scénarios en faveur de la qualité de l’air définis à
partir d’objectifs sanitaires, dans le cadre d’un partenariat avec l’Université
Grenoble-Alpes (projet QAMECS).

Ces mesures devraient permettre de repasser dans les cinq ans à venir sous les seuils au niveau des particules fines et du dioxyde d’azote..

Gilbert

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