Charles Galvin: “La crise du lait nous plonge dans un profond désarroi”

Charles Galvin, vice président du Conseil général en charge de la forêt et de la montagne a la chair de poule devant le spectacle proposé: des milliers de litres de lait déversés dans un champ à Pierre-Chatel.

L’élu de la Matheysine, producteur de lait, “éprouve un sentiment de tristesse face au désarroi des agriculteurs locaux. Ils sont là pour produire, pas pour jeter. Ils défendent leur avenir et on ne peut que les soutenir. Il faut être clair, si rien ne change, ils sont morts et ce sera la mort de notre région. On ne peut l’imaginer sans agriculture.”

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Et Charles Galvin d’aller plus loin dans la réflexion:”L’URCVL va mal et on propose que les producteurs livrent les grosses sociétés comme Sodiaal ou Danone. Ce n’est pas la solution car à court terme celles-ci vont évoquer des coûts de collecte trop élevés pour arrêter le ramassage du lait dans nos zones de production.”

Garder les  quotas

“Le salut de la filière passe par la régulation de la production de lait.  On a tiré à boulets rouges contre ceux qui les ont mis en place et pourtant c’est LA solution. Je ne comprends pas la FNSEA qui ne bouge pas face à cette crise et qui accepte la suppression des quotas. Celle-ci ne ferait  plaisir qu’aux gros producteurs.”

On ose aborder les 600 millions d’euros promis par Bruxelles: “Ce n’est pas la solution. C’est une aide ponctuelle qui ne fera que retarder l’échéance et qu’en sera t-il ‘année prochaine?  Les producteurs veulent un revenu,  pas d’aides…”

Charles Galvin est aux côtés des producteurs de lait et fait tout ce qui est en son pouvoir pour les aider.

“Avec Christian Nucci, conseiller général en charge de l’agriculture nous avons écrit au préfet de l’Isère. Nous lui demandons d’organiser une conférence sur l’avenir de l’agriculture de notre département”.

Un courrier est également parti au ministère de l’agriculture pour lui faire part de la situation dramatique dans laquelle sont nos  producteurs.

Gilbert

2 thoughts on “Charles Galvin: “La crise du lait nous plonge dans un profond désarroi”

  1. L’épandage de lait en Matheysine et le point de vue de Charles Galvin, élu sur le plateau a fait réagir, avec beaucoup de justesse Jean-Michel, producteur de lait en Nord Isère:
    ” Producteur, je livre mon lait à l’URCVL et actuellement aucune entreprise ne veut mon lait, même les plus grosses. Quelle solution sérieuse nous propose le Conseil général ? De plus la FNSEA n’a jamais demandé la suppression des quotas.”
    Réponse de Charles Galvin:
    “Je n’ai jamais dit que la FNSEA réclamait la suppression des quotas mais, lecteur de Terre dauphinoise ( organe de presse départemental affilié à la FNSEA) je n’y ai pas trouvé beaucoup de prises de position de dirigeants nationaux pour les défendre. Tous les gens favorables aux quotas n’ont jamais dit que c’était “le nec plus ultra” de la politique agricole mais qu’ils protégeraient les régions agricoles fragiles, dont la montagne, des crises laitières.
    Le début de la dérégulation de la gestion des quotas a très vite entraîné des excédents qui pèsent sur les prix. Je crois que cela n’est pas innocent et qu’une très forte et brutale restructuration a été voulue par la commissaire à l’agriculture. Cela met en péril l’avenir des agriculteurs et de nos régions .
    Le Conseil général ne peut pas modifier les politiques nationales ou européennes mais est sollicité pour, avec d’autres, rechercher des solutions.
    Avec Christian Nucci, vice président du Conseil général en charge de l’agriculture nous demandons au préfet une réunion départementale afin d’avoir une vue d’ensemble de l’impact de la crise sur le département.”

    Personnellement, étant présent sur le site, lorsque les producteurs ont déversé les milliers de litres de lait dans un champ, je puis dire qu’ils l’ont fait la gorge nouée. Les élus présents, conscients de leur impuissance ont assisté à ce spectacle de désolation le coeur gros.
    Pour avoir assisté à de nombreuses manifestations agricoles cet été: comices, concours de labour, foire de Beaucroissant… je peux certifier que l’ensemble des élus de notre département, de tous niveaux, de tous bords, sont mobilisés pour sortir les producteurs de lait mais surtout l’ensemble de notre agriculture départementale du gouffre dans lequel on les a mis.
    A noter que les producteurs du plateau matheysin ont poursuivi leur action en offrant du lait lors du marché de Mens ce samedi 19 septembre.
    On remercie également Jean-Michel et Charles Galvin de faire partie des milliers de lecteurs devenus fidèles à sillon38.com.
    Gilbert

  2. Face à la crise du lait : Faire revivre la PAC !

    Acheter à bon marché pour vendre cher voilà la devise des libéraux économiques.

    Dire non à l’économie impériale!

    Aujourd’hui nous sommes confrontés à une grave crise existentielle agricole généralisée, causée par une vague de libéralisme depuis la fin des année 70, entrée de la Grande Bretagne de le marché commun, imposition puis disparition de quotas, concurrence directe avec des producteurs de pays du sud à bas salaire, sans droits sociaux et sans infrastructures.

    Dictées par la “modernité” et les inévitables évolutions du monde, les libéraux Européens souhaitent faire l’économie d’une dépense inutile, la PAC, et faire entrer l’agriculture dans le rang des marchés libres et soit disant non faussés.

    Il faut rompre la règle du jeu et redonner sens à la Politique Agricole Commune.

    Nous avons beaucoup entendu de gens s’indigner face à l’égoïsme de la PAC. Michel Barnier en pleine émeute de la faim a du justifier cette politique d’auto suffisance alimentaire.

    On oublie souvent de dire que c’est la politique agricole commune européenne qui a permis de sortir l’Europe de tout risque de famine et a permis à l’agriculteur d’avoir un niveau de vie décents!

    L’homme politique qui a capitulé face aux pouvoir de l’argent depuis trop longtemps doit s’inspirer du travail de De Gaulle et d’Adenauer en faveur du monde agricole et de la population en général afin de trouver une issue par le haut à la crise actuelle. Une politique guidée par la rechercher du bien commun.

    Les objectifs de la politique agricole commune ont pour but :
    – d’accroître la productivité de l’agriculture en favorisant le progrès technique, en assurant le développement rationnel de la production agricole ainsi qu’un emploi optimum des facteurs de production, notamment de la main-d’œuvre ;
    – d’assurer ainsi un niveau de vie équitable à la population agricole, notamment par le relèvement du revenu individuel de ceux qui travaillent dans l’agriculture ;
    – de stabiliser les marchés ;
    – de garantir la sécurité des approvisionnements ;
    – d’assurer des prix raisonnables dans les livraisons aux consommateurs ».

    Il est temps que toutes les révoltes particulières donnent naissance à un projet commun révolutionnaire!

    David C.
    david.cabas.over-blog.fr

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