Groupement des Sylviculteurs du Vercors 4 Montagnes: journée de formation

A l’invitation du Groupement  des Sylviculteurs du Vercors 4 Montagnes, une vingtaine de personnes se sont retrouvées,  vendredi  01 juin dernier, aux portes des Hauts Plateaux, à Corrençon en Vercors, pour une journée de formation sur le terrain.

Daniel Bonnet président du Groupement des sylviculteurs du Vercors 4 montagnes nous en fait le compte rendu.

Le premier élu de la commune, Gérard Sauvajon, nous accueillait, café, croissants à la clé…

Le soleil, facétieux en ce moment, s’était invité également, aussi, sans tarder nous nous sommes mis au travail.

Pour débuter et installer le cadre, une présentation de la forêt privée en Isère et sur le Vercors est précisée :

Pour le territoire  « Isère » qui comporte 788.200 ha, la surface boisée en représente 1/3,  soit 262.400 ha dont les 2/3 sont privées : 177.500 ha pour 92.400 propriétaires. Une diversité d’essences qui en étonne plus d’un… 66% de feuillus et seulement 34% de résineux… il est vrai que le plateau du Vercors à la spécificité « résineux ».

Le sylviculteur est à la fois un gestionnaire, un producteur et un acteur du développement durable.

La forêt est un gisement important d’emploi – 14.000 en Isère – « 100m3 de bois exploité  engendre au minimum un emploi pour la filière » et la ressource est loin d’être toute exploitée…

Pour le Vercors, sur le plateau des 4 Montagnes, la forêt représente 17.000 ha que se partagent presque équitablement  les forêts communales et les 4.600 propriétaires privés, la hêtraie sapinière est dominante, s’y ajoute d’autre résineux, épicéas, pins sylvestres… des feuillus que l’on essaye d’ennoblir, érables, frênes, merisiers…

A cette altitude, se pratique en général une gestion forestière dite « irrégulière » ou aussi « jardinée ».

Les peuplements sont composés de diamètre et d’âges différents : depuis les semis naturels, les petits, moyens et gros bois. Ce qui assure la pérennité, en fonction de l’exploitation périodique qui se pratique.

Cette forme de gestion remonte au XIX° et XX° siècle, donc tout récemment, inventée par deux grands forestiers : Adolphe GURNAUD (1825-1898)dans le Jura et Henri BIOLLEY (1858-1939) en Suisse.

Cette méthode dite du contrôle permet de :

– Stabiliser les peuplements-Eviter les perturbations écologiques et paysagères (ambiance forestière)

– Assurer un revenu régulier au propriétaire

– Produire du bois de haute qualité

Cela nécessite une parfaite connaissance des peuplements, un suivi permanent (inventaires réguliers), une exploitation soignée, une desserte adaptée…

Après ces préambules indispensables, rendez-vous sur le terrain pour visionner une exploitation récente, dans une forêt qui n’avait pas eu d’intervention depuis plus de trente ans… spectaculaire démonstration de ce qu’il ne faudrait pas faire !!!

Les commentaires, nombreux, souvent tournés vers le négatif, ont démontré un mode de gestion à proscrire !!!

Pour compenser, après une grande visite ailleurs dans la forêt, une prairie nous a engagé à ouvrir nos sacs… et en se réconfortant  de penser à notre visite de l’après-midi, à deux pas d’ailleurs, sur la propriété de Gérard CLAUDET.

Gérard CLAUDET, néophyte, propriétaire forestier par hasard, chercheur en retraite, inspiré par les travaux de GURNAUD et BIOLLEY, a mis en place sa propre gestion. Comptage et repérage des tiges d’un diamètre supérieur à 15 cm. Chaque arbre est répertorié en mesurant les diamètres à hauteur d’homme, marqué à l’aide d’une « rainette » dans l’écorce sous forme de chiffres romains.

Un logiciel permet de prendre toutes ces données et de faire apparaître la diversité individuelle  des accroissements et les volumes évalués.

Ce contrôle périodique, tous les 7 ans, permet de choisir les tiges à exploiter : les arbres de faible accroissement sont éliminés préférentiellement, pour ne conserver que les plus sains et les plus productifs…

Les principes de la méthode du contrôle peuvent se résumer ainsi:

– Travailler par parcelles indépendantes les unes des autres sans tenir compte de l’unité de la forêt.

– Adopter une rotation courte (entre 5 et 10 ans).

– Comparer les inventaires pour mesurer la production.

– Etablir le martelage de la récolte en sélectionnant le « matériel » pied à  pied pour conserver une gestion durable.

– Constater une bonne régénération naturelle.

Sur ce dernier point, malheureusement sur cette forêt la présence du gibier est omniprésente : régénération peu constatée, broutis, frottis… un problème chasse sans doute, mais là ce sera l’objet d’un autre compte rendu !!!

Gérer sa forêt peut se décliner sous des formes plus ou moins sophistiquées mais il est indispensable d’établir un document :

– Plan Simple de Gestion au-delà de 25 ha, Plan obligatoire.

– Plan Simple de Gestion Volontaire entre 10 et 25 ha.

– Code de Bonnes Pratiques Sylvicole en dessous.

Document établi par le propriétaire avec l’aide « d’un homme de l’art » ou conçu par des professionnels reconnus, experts, coopérative…  Sachant que ce document devra être validé par l’Administration et le CRPF

Cette journée sur le terrain a conforté les contacts entre forestiers, a fait prendre conscience des dégâts de gibier et réclame la constitution d’un plus grand nombre de déclaration de dégâts, même de se regrouper pour être mieux entendu.

Cette gestion a enthousiasmé plusieurs propriétaires désireux de mettre cette méthode en application dans leur forêt pour permettre en commun, d’avoir plusieurs champs d’expérience et d’y ajouter des rencontres conviviales.

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Gilbert

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