Préserver et valoriser le dynamisme de Belledonne

C’est le credo de l’ADABEL (association pour le développement de l’agriculture de Belledonne) qui, depuis 1994, a redéfini ses objectifs dans ce sens -pour que vive l’espace agricole et rural du massif de Belledonne- en fédérant l’ensemble des acteurs de ce massif. L’AG de l’association, ce matin à La Combe-de-Lancey, qui a réuni des agriculteurs, des élus et des habitants du massif, a été un nouvel appel à la mobilisation des 22 communes de Belledonne. Comme l’a souligné la présidente Marie-Jo Chaléat dans son rapport moral, “il faut se donner la possibilité de mettre en oeuvre les procédures sur lesquelles l’ADABEL a travaillé ces dernières années et qui n’ont pas encore été optimisées”.

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Bref, il s’agit de passer à la vitesse supérieure. Le renouvellement des conseils municipaux est perçu comme un élément capable de donner un nouveau souffle à l’action de l’association. Si le dossier LEADER, porté par le Pays du Grésivaudan et élaboré par l’Espace Belledonne, était éligible, ce serait à coup sûr un signe encourageant pour le massif. L’objectif est de mettre en oeuvre une démarche qualité territoriale pour Belledonne. Résultats de l’appel à candidature: début juin.

Nouveau souffle, sang neuf, le massif a besoin de tout ça pour aller de l’avant et résister à la pression foncière. Parmi les signes qui permettent aux acteurs du massif d’être raisonnablement optimistes quant à l’avenir, le fait que Belledonne (malgré la pente) est un territoire attractif pour les candidats à l’installation, que le métier attire toujours, que les projets sont toujours plus innovants, qu’il existe un réel potentiel de consommation locale (le point de vente collectif de Pontcharra, ouvert en juin 2007, a beaucoup de succès).

L’ADASEA a réalisé en 2007 une étude détaillée, un diagnostic, qui fait le point sur les opportunités d’installation sur l’ensemble des communes du massif. Quelques chiffres indicatifs: 185 agriculteurs recensés dont 111 ont plus de 50 ans et 73 sans successeur. 21 candidats locaux recensés dont certains sont installés, d’autres en cours d’installation.

A l’instar d’Anne-Sophie Cosson, présente à l’AG, qui a relaté son “parcours du combattant” avant de pouvoir acquérir 2,6 ha agricoles, une maison et des bâtiments, sur la commune de Revel. Anne-Sophie doit s’installer dans quelques mois pour produire des petits fruits, un peu de lait et les transformer en glaces et sorbets. “J’ai envie de dire aux candidats qu’une installation, il faut s’en donner les moyens, savoir se faire un plan de travail et ne pas avoir peur de multiplier les prises de contact”.

Reste que -comme le montre l’étude de l’ADASEA- il existe un véritable problème de renouvellement des exploitations agricoles, sur Belledonne comme ailleurs. Quels sont les freins? D’abord, des freins à la transmission: pression foncière, résidentielle, disponibilité, localisation des bâtiments et logements, pessimisme agricole traditionnel, difficulté de libérer le patrimoine, manque d’informations sur l’installation hors cadre familial. Ensuite, des freins à l’installation: difficulté d’accéder au foncier et aux bâtiments, difficulté de se loger, problèmes de rentabilité des productions classiques.

Faciliter la transmission, l’installation fait partie des objectifs de l’ADABEL et du syndicat mixte du pays du Grésivaudan. Une tâche qui doit, en fait, mobiliser l’ensemble des acteurs et se traduire, notamment, par une volonté politique de protection du foncier à long terme, qui devra s’exprimer nettement, entre autres, dans les nouveaux documents d’urbanisme (SCOT).

Charles Galvin, qui a rendu hommage à l’action de Gérard Arnaud, présent à cette AG, et auquel il succède à l’exécutif du Conseil général de l’Isère (vice-président délégué à la Forêt, Filière bois, Montagne) a plaidé en faveur de l’agriculture de montagne, soulignant le risque que représente pour les éleveurs l’abandon annoncé des quotas laitiers, souhaitant une relance du tourisme à la ferme, insistant sur le rôle transversal de l’agriculture: “Maintenir l’activité agricole en montagne est la meilleure défense contre les risques naturels”.

Déprise agricole et fermeture du paysage vont de pair. L’ADABEL le sait, qui se bat autant pour l’agriculture que pour les paysages de Belledonne.

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34e Comice du Pinet d’Uriage, 26 août 2007

Gilbert

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