Pour Corabio, Rhône-Alpes peut encore mieux faire

Rhône-Alpes est la première région de France par le nombre d’exploitations certifiées en agriculture biologique. La ferme Cochet, sur les collines d’Herbeys (Isère) en fait partie et le président de la Région, Jean-Jack Queyranne y était il y a quelques jours, accueilli par Françoise Reiller, qui pilote cette exploitation au sein du GAEC du Thicaud, fort de huit associés (nous la présenterons dans un prochain article). Cette visite était pour les élus de la Région, l’occasion de dresser un bilan d’étape de la politique régionale en faveur de l’agriculture biologique et pour Corabio, coordination Rhône-Alpes de l’agriculture biologique, de jouer le rôle d’aiguillon.

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A la ferme Cochet (Herbeys). Françoise Reiller, agricultrice, fait visiter son exploitation bio à Jean-Jack Queyranne, au côté d’ Eliane Giraud, déléguée à l’Agriculture, au Développement rural et aux Parcs naturels régionaux, de Gérard Leras, 
président du Groupe des Verts Rhône-Alpes et 
président de la Commission Transports Rhône-Alpes, de David Peyremorte, président de Corabio, d’Yves François, Chambre d’Agriculture de l’Isère. A noter que la municipalité d’Herbeys, dont Mme le maire, Brigitte Goillot, était présente, a pris un arrêté visant à mettre la commune hors OGM.

La région Rhône-Alpes compte 48 885 ha en bio représentant 3,3% de la SAU régionale contre 2% seulement en France. Des chiffres qui montrent que le bio, s’il reste marginal, monte en puissance. En dix ans, le nombre d’exploitations en agricuture biologique a triplé et les surfaces ont été multipliées par 5. Quant à la demande, elle reste supérieure au potentiel de production. La Région s’emploie précisément  à inverser la tendance, comme l’a rappelé Jean-Jack Queyranne: »L’objectif est de permettre le doublement de la production bio d’ici 2010. Pour cela, nous allons continuer d’accompagner des agriculteurs en cours de conversion ou certifiés en agriculture biologique. En 2007, 150 d’entre eux ont bénéficié d’une aide à la conversion. Parallèlement, nous poursuivons la promotion des produits issus de l’agriculture biologique: à la rentrée prochaine, 40 lycées de Rhône-Alpes participeront à l’opération expérimentale de repas bio ».

Corabio, dont le président David Peyremorte participait à cette visite, avait saisi l’occasion de ce bilan d’étape pour interpeller le président du Conseil régional dans une lettre ouverte mentionnant les progrès restant à accomplir pour un véritable essor de l’AB:

– les frais de certification: la prise en charge partielle par la Région a été appréciée des agriculteurs: 80% d’entre eux ont déposé un dossier. La coordination régionale des agriculteurs bio souhaite que cette aide soit maintenue en 2009

– aide aux jeunes agriculteurs: pour parvenir au doublement des surfaces bio, Corabio souhaite que la préférence soit donnée à la production AB dans toutes les politiques régionales. « Notamment en matière d’installation, il serait bon de réserver une aide supplémentaire aux JA qui choisissent d’emblée de s’installer sur une ferme bio ou de convertir 90% de leur surface en bio, comme le fait déjà la Région Pays de Loire ».

– dispositif d’aide à la conversion: pour Corabio, il  n’est pas assez incitatif par rapport aux autres mesures agro-environnementales. « La Région doit dialoguer avec les Départements pour apporter des compléments à ces aides à la conversion, qui représentent, dans bien des cas, le facteur déclenchant d’une conversion à l’agriculture biologique. Plusieurs Régions ou Départements en France ont déjà déplafonné ces aides (Champagne, Vendée). »

– clusters Rhône-Alpes: Corabio regrette que les agriculteurs bio ne soient pas associés à la définition des axes stratégiques du Cluster bio. Le Cluster des produits biologiques, l’un des huit clusters mis en place au sein de la Région, concerne les domaines de la cosmétique, de l’alimentaire, du textile et des produits ménagers.

Des arguments qui ont été entendus par Jean-Jack Queyranne. Reste que, dans ce domaine, la Région est l’une des rares à avoir voté en 2007 un plan de développement  qui prévoit le doublement des crédits consacrés à l’agriculture biologique, soit plus de 1,5 M€/an.

Gilbert

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