Il est des dossiers qui sont peu médiatiques et donc peu ou mal médiatisés, c’est le cas de la décharge de Cessieu. Décharge, le mot est lancé.
Rencontre avec Christian Muet, président de l’Association de vigilance pour l’Environnement de Cessieu, l’A.V.E.C, association créée en 2003, qui compte à ce jour 400 adhérents et qui a pour mission première de s’opposer à l’extension de la décharge située sur la commune.
Celle ci a été ouverte en 1977, pour une durée de 15 ans.
“Située en amont et à l’est de la commune, celle ci elle a démarré son activité en l’absence de tout contrôle. Plus de 300 000 tonnes de déchets divers et variés, dont certains très toxiques sont stockés, directement sur le sol, sans isolation sur un terrain en zone inondable! Pour couronner le tout, sous la décharge se trouve une nappe phréatique. Pour le moment, elle n’est pas polluée mais les sédiments qui sont situés au dessus le sont. On a retrouvé des traces d’arsenic…”.
Le site étant repris par la société Véolia en 2002. Celle-ci a mis en place un projet d’extension de la décharge.” Point positif, Véolia, sous la pression de notre association acceptait la reprise des anciens déchets polluants. Ils seraient stockés dans des casiers plus ou moins étanches. Projet bloqué par un plan d’Occupation des Sols. C’était sans compter sur l’abnégation du préfet qui a imposé, à l’automne 2007, ce projet en projet d’Intérêt Géneral, P.I.G”
La société Véolia a pu ainsi déposer son dossier d’ extension à l’enquête publique. Il est actuellement en mairie jusqu’au 30 juin.
L’association A.V.E.C s’oppose à l’extension de cette décharge pour plusieurs raisons, aussi sensées les unes que les autres.
“Elle sera sur-dimensionnée, sa superficie sera portée à 13 hectares et se remplira à hauteur de 40 000 tonnes an. Ceci est sans rapport avec les besoins locaux, Cessieu compte environ 2800 habitants. On va donc devenir la poubelle de toute une région.
Nous sommes inquiets quant à la nature des déchets qui seront déversés sur le site.
Et que dire de son emplacement, en zone humide, inondable, au-dessus d’une importante nappe phréatique, à quelques encablures de maisons d’habitation.
On ne parlera pas de la gêne causée par le va et vient incessant des poids lourds.
On s’étonne également d’absence d’études fiables préconisées dans le cadre du plan d’élimination des déchets et que doit réaliser le Bureau de Recherche Géologique et Minière sur la compatibilité d’éventuels sites dans le nord Isère. Reste à régler enfin les 13hectares de zones humides non recréées et des 50000 m3 d’eau non retenus lors des crues. Vaste chantier!”
A la question: qu’attend l’A.V.E.C?, son président est clair: “Qu’on traite enfin ce dossier avec sérieux. Que l’ensemble des structures concernées se rendent enfin compte de l’abbération de cette décharge et du danger que représenterait son extension.
Nous ne sommes pas contre une décharge sur le secteur de Cessieu mais elle doit être située sur un site approprié, sans dangers. Ce n’est pas le cas là où elle est. On demande également que la décharge actuelle soit dépolluée. Véolia nous dit qu’elle va l’isoler du sol avec de la bentonite, sorte d’argile qui peut avoir des effets nocifs!
Nous sommes également déçus pour ne pas dire plus par le comportement de nos élus, à tous les étages. Ils laissent faire ou approuvent ce dossier. Certains étaient à nos côtés et ont retourné leur veste sans raisons apparentes, un élu Vert par exemple.”
Pour se faire entendre, l’association a organisé une opération “barrage filtrant” afin de mobiliser la population sur les dangers que représente l’extension de la décharge. Cela ne semble pas suffisant, pour l’instant…
Une rencontre entre le conseil municipal de Cessieu et Véolia est prévue sans que l’association A.V.E.C soit invitée.” Nous allons manifester afin de pouvoir participer à cette rencontre, très importante, à notre sens pour l’avenir de cette décharge”.
Pour contacter l’A.V.E.C: Christian Muet, TEL: 04 74 88 31 97
