Queyranne plaide pour une réforme anticipée

A l’occasion du Colloque Européenne des Jeunes Agriculteurs, qui s’est tenu hier à Talloires en Haute-Savoie, Jean-Jack Queyranne, Président de la Région Rhône-Alpes s’est exprimé sur l’avenir de la Politique Agricole Commune (PAC) et le renouvellement des générations en agriculture : « Il faut anticiper la révision de la PAC qui interviendra en 2013 et ne pas attendre ! Le système actuel est à bout de souffle et la France doit prendre l’initiative ».

Le Président de la Région Rhône-Alpes a ainsi déploré le manque de lisibilité de la position gouvernementale sur la PAC, alors que la France préside l’Union Européenne et doit assurer la révision à mi-parcours de la PAC actuelle.

Jean-Jack Queyranne a présenté les propositions de l’Association des Régions de France (ARF) qui reposent sur une nécessité impérieuse de réformer la PAC. Ces propositions seront débattues lors du séminaire organisé par l’ARF le 25 septembre à Clermont-Ferrand en présence de Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture et des représentants de la Commission Européenne.

Les résultats économiques de la PAC sont de plus en plus discutables, car ils ont été obtenus au détriment de nombreuses petites exploitations qui ont disparu faute de soutien. L’aide à une agriculture intensive a été particulièrement néfaste sur l’environnement, entraînant pollution des sols et des nappes phréatiques, perte de la biodiversité, assèchement des réserves en eau… La PAC actuelle se caractérise aussi par l’opacité et l’inégalité des aides attribuées : 40% des exploitations européennes se partagent à peine 5% du budget européen consacré à cette politique tandis que 25% des aides sont attribuées à seulement 5% des exploitations.

Ainsi, Rhône-Alpes qui est la deuxième région agricole de France et qui représente 10% de la production agricole française, ne reçoit que 5 % des aides européennes.

Les choix politiques français ont aggravé cette tendance : l’attribution des aides sur le principe des références historiques a entériné en France les inégalités entre les régions et entre les exploitations.

Compte tenu de ces constats qui justifient une réforme, les Régions françaises souhaitent que la PAC devienne plus performante et plus équitable grâce à une mutualisation et une régionalisation des aides attribuées à la France et ce, dès 2010. Concrètement, cela aura pour effet :
– d’orienter les aides en fonction des spécificités régionales
– de réorienter efficacement la PAC en France au profit d’une agriculture durable
– de soutenir les productions agricoles ayant jusqu’ici très peu bénéficié de la PAC
– d’être plus efficace et plus réactif
– de renforcer le lien avec les entreprises agroalimentaires
– de favoriser un aménagement équilibré du territoire

Dès 2009, les Régions françaises demandent au Gouvernement français d’opter pour la régionalisation progressive des aides directes afin de tenir compte des spécificités régionales et des productions jusqu’à présent peu ou pas soutenues (fruits et légumes, élevage, viticulture…) et de devenir les coordinateurs de l’orientation régionale des aides.
Il faut aller vers une PAC plus efficace dans l’aménagement du territoire grâce à une régionalisation complète dès 2010 des mesures relevant du second pilier : programme de développement rural, installation des jeunes, forêt, agroalimentaire…

Cette réforme en profondeur permettra ainsi une meilleure prise en compte par l’agriculture française des défis environnementaux tels que le réchauffement climatique, la gestion de l’eau ou la préservation de la biodiversité.

Afin d’échanger sur l’avenir de la PAC, Jean-Jack Queyranne organisera un débat sur la PAC à l’Assemblée Régionale le 13 novembre prochain.

Gilbert

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