Dans sa question écrite du 10/07/2008, Mme Évelyne Didier (Meurthe-et-Moselle -CRC) attire l’attention de M. le ministre de l’Agriculture et de la Pêche sur les conséquences de la hausse du prix du carburant pour les entreprises de travaux agricoles, forestiers et ruraux. En effet, la viabilité de leurs activités et de leurs emplois est menacée par le nouveau choc pétrolier dont elles sont victimes. Ces entreprises achètent du carburant payé comptant pour leurs engins quand leurs prestations sont payées à 60, voire à 90 jours. La situation est aujourd’hui intenable pour eux sans répercuter les hausses de prix du carburant dans le prix des prestations et sans réduire les délais de paiement.
Le levier fiscal est à mobiliser. Ces entreprises ont bénéficié du remboursement de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) sur le fuel de 5 centimes par litre en 2007. Sa prorogation pour 2008 constitue un signe positif mais insuffisant pour faire face à la situation.
Elle lui demande donc quelles mesures le Gouvernement entend mettre en oeuvre pour venir en aide à ces entreprises grandes consommatrices de carburant.
Réponse du Ministère de l’agriculture et de la pêche publiée dans le JO Sénat du 25/09/2008
Dans le contexte d’accélération actuelle de la hausse des énergies fossiles, fioul et gaz naturel, le Gouvernement a décidé de reconduire pour les six premiers mois de 2008 le dispositif de remboursement partiel de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (5 euros par hectolitre de fioul domestique gazole, 16,65 euros par tonne de fuel lourd) et de taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel (1,071 euro par MWh de gaz).
Avec cette mesure, environ 90 % des taxes sur ces produits pétroliers seront remboursés aux agriculteurs ; ce remboursement pour les six premiers mois de 2008 constitue un effort budgétaire estimé à 76 millions d’euros. Il convient cependant d’aller plus loin en adaptant l’agriculture française à la nouvelle donne énergétique.
C’est ce grand chantier que souhaite lancer le ministre de l’agriculture et de la pêche à travers un plan ambitieux de performance énergétique des exploitations agricoles qui comporte deux grands axes : l’amélioration de l’efficacité énergétique des systèmes d’exploitation, et la promotion de la production d’énergies renouvelables (biomasse, solaire, éolien, biogaz) sur les exploitations pour elles-mêmes et pour l’approvisionnement des réseaux.
Ce plan prévoit le diagnostic énergétique complet de 100 000 exploitations d’ici à 2012 ainsi qu’un ensemble de mesures ciblées d’investissements. Aussi, dans le prolongement de la table ronde consacrée à l’énergie qu’il a réunie le 9 juin, le ministre de l’agriculture et de la pêche a décidé d’installer des groupes de travail réunissant acteurs publics et privés, ainsi que les partenaires de la recherche, chargés d’étudier les modalités opérationnelles et techniques de mise en oeuvre des propositions d’efficacité énergétique pour les filières agricoles. Les conclusions seront rendues au plus tard en septembre.