C’est avec une infinie tristesse que nous venons d’apprendre le décès de Paul Lornage, à l’âge de 66 ans, suite à une longue et terrible maladie.
Paul a su se faire apprécier par le monde du journalisme. Voici ce qu’a écrit son patron Jean Hervier, président de la FDSEA du Rhône, dans ses mémoires.
“Vers 1972, Paul Lornage quittait le CDJA pour devenir animateur syndical à la FDSEA. A partir de ce moment, il participait à la rédaction du journal avec Auguste Relachon. Ils partageaient donc le travail à tour de rôle, ce qui était loin d’être parfait… Cela m’avait permis de constater que Paul Lornage, avec une modeste formation, était doué pour le journalisme.
Depuis longtemps, il était question de parution hebdomadaire; c’est donc ce que je souhaitais mais j’avais beaucoup d’adversaires parmi mes collègues. Cela ne paraissait pas possible financièrement… Enfin, en 1975 j’obtenais satisfaction. C’est alors que je disais à Paul Lornage de prendre le journal en main et de s’y consacrer à plein temps. Auguste Relachon, débordé de travail ne demandait pas mieux.
Depuis le 1er janvier 1975, l’Information Agricole paraît régulièrement chaque jeudi. Cela a permis de publier les annonces légales, plus de petites annonces et d’être plus intéressant pour la publicité. Le journal a modifié son titre, augmenté le nombre de ses pages; il occupe plusieurs personnes et ses finances sont saines. Il est vrai qu’il est resté le seul journal agricole du département après le Rhône Agricole. L’Agriculteur du Sud-Est a aussi disparu…”
Paul a mené de mains de maître son journal l’info agricole du Rhône ou chacun appréciait sa disponibilité, sa droiture mais également sa fermeté et ses légendaires coups de gueule…
Paul Lornage avait également des responsabilités au sein de l’Association de la presse agricole et rurale (Apasec) C’est là que je l’ai connu, en 1980 car il a fait partie du comité d’embauche à l’époque ou l’Apasec cherchait un secrétaire de rédaction.
Paul, avec son grand ami Antoine Pupier m’ont appris l’agriculture. Grâce à eux j’ai découvert un monde passionnant, un monde que je respecte et que j’aime.
Avec Paul, on a très souvent travaillé ensemble dans divers ateliers de photocomposition et d’impression. Avec Paul il fallait bosser, il était exigeant mais tout se faisait dans la bonne humeur, sans aucune animosité. Etant jeune journaliste, Paul m’a beaucoup aidé dans l’approche de mon métier et je sais que je lui dois énormément.
Ah, ses célèbres coups de gueule, j’en ai subi quelques-uns mais avec Paul, on passait très vite à autre chose et tout se terminait autour d’un verre de Beaujolais…pris souvent au caveau place Gensoul.
Paul Lornage a également eu des responsabilités au sein de la Fédération nationale de la presse spécialisée, il en était le président jusqu’en 2003 et du syndicat national de la presse agricole et rurale.
Paul Lornage a marqué de son emprunte la presse agricole à tous les niveaux et il laissera un grand vide.
Paul était un bon vivant et je suis persuadé qu’il n’accepterait pas que je ne glisse pas une pointe d’humour dans mon article.
Amateur de bonne chère, notre Paul ne pouvait sentir le fromage… Comment ne pas se souvenir d’un séminaire Apasec, dans le Jura, où on dormait chez un producteur qui transformait le lait en fromages…
Au revoir Paul, l’ami de beaucoup…
Gilbert Precz
