Lichen, la Marocaine!

Lors d’une visite dans nos alpages, en particulier lors du festival du film pastoralismes et grand espaces, la délégation marocaine emmenée par Mejdoubi Abderahmane, vice président de l’Association nationale des éleveurs ovins et caprins (ANOC) du pays a découvert le travail des chiens de berger.

Très vite, les membres de cette délégation ont compris que le chien de berger pouvait leur faciliter la tâche et être une réponse à leur problème de main d’oeuvre.

En effet le Maroc, comme bien d’autres pays souffre d’un manque de main d’oeuvre rurale. » Les jeunes préfèrent être chômeurs en ville plutôt que d’avoir un emploi en campagne. » précise Jean-Marie Davoine. « Aujourd’hui, on compte au Maroc un berger pour 300 brebis, bientôt on passera à un berger pour 600. Il faut donc trouver des solutions ».

La fédération des alpages de l’Isère, son directeur Yves Raffin et Jean-Marie Davoine, spécialisé en élevage de chiens de troupeau ont reçu le message 5 sur 5. Ils ont pris l’initiative d’élever un chien et de le mettre à disposition des membres de l’ANOC.

Lichen, chienne Border Collie a deux ans. Depuis son plus jeune âge, elle est éduquée pour mener les troupeaux

Au niveau de la préparation propre à sa mission marocaine, « on a juste renforcé ses coussinets aux pattes car on ne connaît pas la nature des terrains des hauts plateaux du sud du maroc oriental ou elle sera amenée à travailler. Sinon, elle obéit aux ordres dits en français mais elle est très intelligente et apprendra très vite la langue arabe », se plaît à dire Jean-Marie Davoine.
Pour le voyage en lui même, l’éleveur n’a aucune appréhension: « Elle est habituée à faire de longs trajets en voiture et l’avion ne la stressera pas du tout car elle est bien dans sa tête ».
Au Maroc, ou elle est attendue comme le messie, elle sera bien entendue très bien soignée. Le berger a été sélectionné et elle sera suivie par Malika Taghi,docteur vétérinaire marocaine qui connaît bien la France.

Pour les Marocains, cette opération est novatrice, bien évidemment, et chacun attend avec curiosité la réaction des brebis: c’est la première fois qu’elles seront aux ordres d’un chien… » mais ça devrait bien se passer. »

Pendant trois jours, matin et soir, Jean-Marie Davoine travaillera au côté du berger marocain et de Lichen: » Trois jours, c’est largement suffisant pour que la chienne comprenne son nouveau rôle et pour que le berger découvre les avantages de travailler avec elle. »

5 ans pour réussir

Chacun comprendra que l’expérience tentée avec Lichen aura une suite d’autant plus que logiquement elle devrait être pleine. La relève est donc assurée. Le but de cette opération étant que très vite plusieurs bergers soient accompagnés de chiens. Cela suppose des formations en direction des bergers et des éleveurs. »Cela va prendre du temps, environ cinq ans, mais franchement le jeu en vaut la chandelle. »

Reste à savoir si la séparation ne va pas être trop difficile: » Je l’ai élevée en sachant qu’un jour elle partirait  au Maroc, quant à Lichen, elle est plus attachée au troupeau qu’à son maître…Je ne suis pas inquiet car je sais que l’on aura souvent de ses nouvelles. »

Jean-Marie Davoine est  fier d’être un élément moteur de cette opération.

Samedi 18 avril la délégation s’envolera, avec Lichen, de Marseille pour Oujda.

On vous racontera au jour le jour, sur sillon38.com, les premiers pas de Lichen dans son nouveau pays.

Gilbert

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