Comme indiqué, sillon38.com a décidé, avec ses partenaires d’ouvrir ses colonnes aux pastoralismes du monde. Pastoralisme et aléas climatiques, voilà le thème qui a été développé lors du dernier festival du film pastoralismes et grands espaces.
Voici ce que disait Yves Raffin, directeur de la fédération des alpages de l’Isère à propos du thème pastoralismes et aléas climatiques.
« Des yourtes d’éleveurs mongols chassés par le froid en périphérie d’Oulan Bator, aux tentes berbères de la banlieue d’Oujda abritant des familles d’éleveurs chassées par la sécheresse, en passant par des Peuls Wodaabe sans troupeau aux abords des grandes villes du Niger, ou des Peuls du Ferlo commerçant à St Louis ou Dakar par défaut de survie au village ; tous sont des « réfugiés climatiques » chassés par la difficulté à nourrir leurs troupeaux et victimes d’un engrenage qui aboutit à l’exode : mobilité nouvelle du bétail à marche forcée, déstockage à vil prix d’une partie du troupeau pour nourrir les bêtes restantes… la sécheresse qui persiste… l’herbe qui ne vient pas… C’est alors la perte de l’outil de travail, de l’objet des préoccupations quotidiennes, de la culture familiale et sociale; et, pour finir, l’exode sans troupeau : la peine et le déshonneur au sein du clan, de la tribu, du village…
D’où viennent ces excès climatiques à répétition dans le monde pastoral ? D’est en ouest, du nord au sud, de l’Asie centrale au Sahel, de la Méditerranée au Sahara, on a l’habitude des caprices de la météo, et « on est bien obligé de s’adapter » ; mais parfois les conditions sont si dures…
Voilà les raisons profondes du choix du thème de ces 8es Rencontres Internationales du Pastoralismes, Pastoralismes et aléas climatiques, que nous avons décidé de placer, à nouveau, dans le cadre d’un Plaidoyer pour un code pastoral parce que les États devraient intervenir avant qu’il ne soit trop tard ; et comme aucun texte ne régit« ces choses-là », les éleveurs sont contraints à l’exode.
Quelle est la part des accidents climatiques connus des éleveurs depuis tout temps, et la part de ces nouveaux changements dont on nous parle ?
À l’évidence les systèmes extensifs sont plus vulnérables parce que soumis entièrement aux conditions naturelles.
Ces 8es Rencontres Internationales sont là pour en débattre… Et si demain les conditions sont encore plus com- pliquées : réfléchissons et relevons le défi, portons notre plaidoyer à l’échelon international, nous avons tous cette responsabilité de maintenir vivants culture et savoir-faire liés aux activités d’élevage et de pastoralisme ; depuis des milliers d’années les éleveurs pasteurs s’adaptent, que ces rencontres nous permettent de le faire ensemble au sein des pastoralismes du monde. »
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