Les PCB, ou polychlorobiphényles, sont des dérivés chimiques chlorés plus connus en France sous le nom de pyralènes. Entre 1930 et le début des années 80, les PCB ont été produits pour diverses applications dans le domaine des transformateurs électriques et des appareils hydrauliques. Leurs propriétés remarquables en matière d’isolation électrique, de stabilité thermique, de lubrification et de résistance au feu ont été mises à profit dans l’industrie.
Ces substances ont été frappées d’interdiction de fabrication en 1985 lorsqu’il fut clairement établi qu’elles représentaient un danger pour la santé de l’homme.
Les effets chroniques, liés à une exposition sur le moyen et le long terme, ont été mis en évidence chez l’animal (notamment toxicité pour la reproduction, pour le système immunitaire, effet cancérogène) et ont justifié, pour l’homme, leur classement en tant que substances probablement cancérogènes.
Ces substances sont peu biodégradables et persistent longtemps dans l’environnement. Elles s’accumulent dans les organismes vivants, le long de la chaîne alimentaire, notamment les poissons.
Peu solubles dans l’eau, les PCB ne dégradent pas la qualité de l’eau en elle-même. Par contre, ils se sont fixés dans le temps sur les matières en suspension et les sédiments dans les cours d’eau concernés par ce type de pollution.
Si une exposition de courte durée aux PCB n’a pas de conséquence sanitaire, la consommation de poissons contaminés, si elle est fréquente, peut avoir une incidence sur la santé du consommateur.
Dans le cadre du plan national d’actions sur les polychlorobiphényles (PCB) différents programmes d’analyses ont été conduits depuis 2008 pour caractériser l’importance de la contamination par les PCB dans les milieux aquatiques et les produits de la pêche.
En ce qui concerne le département de l’Isère, les analyses effectuées en 2008 ont conduit à l’interdiction de consommation de poissons sur les cours d’eau suivants :
– Isère en aval de la confluence avec le Drac
– Romanche en aval du seuil Tardy à Vizille
– Drac en aval de la confluence avec la Romanche
Les résultats de la campagne 2009 conduisent la préfecture ce jour à d’une part confirmer les interdictions prononcées en 2009, et d’autre part à étendre ces interdictions de consommation de poissons sur :
– Le Coisetan : cours d’eau situé en Savoie et Isère (Pontcharra)
– La Fure en aval de sa confluence avec le Réaumont-sur-Ruves
– Le Canal Fure-Morge
– La Bourbre en aval de sa confluence avec le canal de Moutier situé sur St-Clair-de-la-Tour
– Le lac de Notre-Dame-de-Commiers
L’interdiction porte sur toutes les espèces de poissons pour le Coisetan, la Fure et le canal de la Fure-Morge, et uniquement sur certaines espèces dites fortement bio-accumulatrices, dont la liste est précisée dans les arrêtés, pour la Bourbre et le lac de Notre-Dame-de-Commiers.
Dans la continuité du plan national des investigations supplémentaires seront demandées pour améliorer la connaissance des niveaux de contamination sur les cours d’eau de l’Isère.