Ferme laitière de 1 000 vaches: un projet déstructurant contre la ruralité

La coordination rurale s’inquiète du projet industriel de création d’une ferme industrielle de 1000 vaches. Il soulève de nombreuses inquiétudes et incohérences…Elle fait part de sa réflexion à travers un communiqué.

“La semaine passée, un reportage sur France 2 a présenté un projet de ferme de 1 000 vaches laitières dans la Somme qui suscite des interrogations. Après investigation, il s’avère que cette ferme qui possède actuellement 300 vaches, regroupe en société plusieurs agriculteurs et un promoteur en bâtiments et travaux publics (BTP).

Cette société a le mérite d’avoir redonné à des éleveurs lourdement pénalisés par la crise laitière, une rentabilité et un avenir, tout en gardant une certaine liberté. Cependant, ce même promoteur projette d’augmenter le nombre de laitières, en passant de 300 à près de 1 000 bêtes pour 2015 !

La Coordination Rurale et l’OPL défendent la liberté de développement mais s’inquiètent de ce projet industriel qui soulève de nombreuses inquiétudes et incohérences :La société s’est avancée en expliquant qu’elle pourrait produire son lait à moins de 270 €/1 000 litres grâce à un projet de méthanisation complémentaire.

  • 1 000 vaches réunies sur un même site pour produire du lait à ce prix-là, c’est éliminer 20 fermes de 50 vaches réparties sur le territoire ; c’est 20 familles qui maintiennent l’activité économique sociale de 20 villages, tout en entretenant les paysages.
  • 1 000 vaches enfermées 365 jours par an sans voir un brin d’herbe, nous sommes loin des exigences actuelles et sociétales pour le bien-être animal.
  • 1 000 vaches en un seul site est une gestion environnementale des plus particulière puisqu’il faudra transporter la nourriture quotidienne et gérer les 50 000 litres d’effluents journalier. Le bilan carbone de tous ces transports sans parler des coûts devrait faire réfléchir.
  • L’alimentation sera composée de maïs mais aussi de soja. Alors que notre pays est riche de prairies et pâturages et déficitaire en protéines végétales, il est toutefois choisi d’accentuer notre dépendance aux importations de soja.


Ce modèle est celui développé depuis des années au Danemark et c’est dans ce pays que les producteurs sont des plus en difficultés !
En laissant ce projet se monter, l’Etat offre un très beau cadeau à ce promoteur BTP qui bénéficie ainsi d’un excellent outil de défiscalisation. La non rentabilité financière de cette « ferme » laitière permettra de diminuer la fiscalisation sur les bénéfices des travaux publics.
Face à ce genre de projet la CR et l’OPL invitent élus et candidats à s’interroger sur l’avenir et sur les choix sociétaux qu’ils privilégieront dans l’intérêt des producteurs et des consommateurs et plus globalement du monde rural et de l’aménagement du territoire.”

Gilbert

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